JO de Tokyo : l'état d'urgence prolongé au Japon à quelques mois des Jeux
Le gouvernement japonais a prolongé vendredi jusqu'à fin mai l'état d'urgence dans plusieurs de ses départements, dont celui de Tokyo, qui doit accueillir les Jeux olympiques cet été. Une majorité de Japonais s'opposent à la tenue de l'évènement au vu de la situation sanitaire.
Face à une crise sanitaire toujours préoccupante, le gouvernement japonais a prolongé, vendredi 7 mai, jusqu'à fin mai l'état d'urgence dans quatre départements, dont celui de Tokyo censé accueillir les JO cet été, et à ajouter deux départements à ce dispositif.
Réinstauré depuis le 25 avril à Tokyo et trois autres départements de l'ouest du pays (Osaka, Kyoto et Hyogo), l'état d'urgence est maintenu jusqu'au 31 mai, alors qu'il devait initialement prendre fin mardi prochain, a déclaré vendredi au Parlement le ministre chargé de la Gestion de la crise sanitaire, Yasutoshi Nishimura. Les départements d'Aichi (centre) et de Fukuoka (sud-ouest) sont ajoutés au dispositif.
Activé pour la troisième fois dans le pays en un peu plus d'un an, l'état d'urgence japonais prévoit des restrictions moins sévères que les stricts confinements instaurés ailleurs dans le monde. Il consiste à imposer la fermeture temporaire des bars et restaurants servant de l'alcool, sous peine d'amende, et à prier certains autres commerces, comme les grands magasins, de baisser le rideau.
Vers un huis clos total
Des événements sportifs se tiennent par ailleurs à huis clos, mais selon les médias locaux, le gouvernement devrait valider vendredi un retour partiel du public dans les stades.
Le Japon enregistre actuellement quelque 5 300 nouveaux cas de Covid-19 quotidiens, en moyenne hebdomadaire, pour quelque 10 500 morts depuis début 2020.
L'ampleur de la pandémie demeure ainsi limitée par rapport à d'autres régions du monde, mais la crise sanitaire épuise le système hospitalier, d'autant que la campagne de vaccination ne progresse que très lentement dans l'archipel.
La nouvelle flambée d'infections représente aussi une menace pour les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août), reportés d'un an en 2020 à cause de la pandémie. Le gouvernement nippon, les organisateurs de Tokyo-2020 et le Comité international olympique (CIO) s'évertuent à assurer que les JO se dérouleront "en toute sécurité".
Les spectateurs venant de l'étranger ont déjà été exclus des JO, et les organisateurs doivent encore trancher la question du public résidant au Japon. Mais la venue de plus de 10 000 athlètes et de délégations de quelque 200 pays continue d'inquiéter de nombreux Japonais.
Une pétition anti-JO
Craignant que l'événement géant n'aggrave encore la situation sanitaire dans le pays, une nette majorité de Japonais sont opposés à leur tenue cet été, souhaitant soit un nouveau report soit une annulation pure et simple, selon tous les sondages depuis plusieurs mois.
Plus de 200 000 personnes ont déjà signé une pétition en ligne intitulée "Annulez les Jeux olympiques de Tokyo pour protéger nos vies", lancée mercredi par un avocat et ancien candidat au poste de gouverneur de Tokyo.
Débordé par la pandémie, un hôpital de la capitale a aussi affiché sur ses fenêtres des messages anti-JO, tels que "Jeux olympiques impossibles !"
Le patron de l'athlétisme mondial, Sebastian Coe, qui a assisté mercredi à une répétition réduite du marathon olympique dans la ville de Sapporo (nord du Japon), a déclaré vendredi avoir conscience des "temps difficiles" auxquels le Japon est confronté.
"La sécurité de nos athlètes est aussi importante pour nous, mais également la sécurité de la communauté locale", a-t-il dit devant des journalistes à Tokyo.
La situation sanitaire complique déjà le déroulement d'épreuves-tests des Jeux, ainsi que celui du relais de la flamme olympique, qui a démarré fin mars.
Certains coureurs renoncent à y participer, et nombre d'étapes sont organisées à huis clos par les autorités locales. Le gouverneur du département de Fukuoka a annoncé vendredi une telle intention sur son territoire.
Avec AFP