Jean-Luc Mélenchon prédit un "meurtre" : ces propos teintés de complotisme qui scandalisent
Dimanche 6 juin sur France Inter, Jean-Luc Mélenchon a suscité la polémique en prévoyant "un meurtre" à l'approche de l'élection présidentielle de 2022.
Coup de tonnerre dans la sphère politique. Dimanche 6 juin, alors qu'il concluait son intervention dans l'émission Questions politiques sur France Inter, Jean-Luc Mélenchon a tenu un discours l'ayant propulsé au cœur d'une nouvelle polémique. Face au journaliste Ali Baddou, le député insoumis a comparé l'affaire "Papy Voise" aux attentats perpétrés par Mohamed Merah en 2012 et au meurtre de Xavier Jugelé, policier assassiné sur les Champs-Élysées en 2017. "Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident. Ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012. Ça a été l'attentat la dernière semaine sur les Champs-Élysées (...) Avant on avait eu "Papy Voise", dont plus personne n'a jamais entendu parler après. Donc tout ça c'est écrit d'avance", a lancé l'homme politique, à la stupéfaction générale.
Pour rappel, l'affaire "Papy Voise" correspond à l'agression, le 18 avril 2002, de Paul Voise, 72 ans. Survenu à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle opposant notamment Lionel Jospin (PS) et Jacques Chirac (UMP), le fait-divers avait bénéficié d'une large couverture dans les médias, mettant au cœur de la campagne l'enjeu sécuritaire. A l'époque, le parti socialiste avait reproché aux médias d'avoir utilisé l'affaire pour influencer les Français, qui avaient finalement écarté Jospin au premier tour de l'élection au bénéfice de Jean-Marie Le Pen, qui avait donc affronté Jacques Chirac au second tour.
Des propos "inadmissibles"
Par ses propos, Jean-Luc Mélenchon soutient une théorie complotiste qui n'a pas manqué de faire réagir. À droite comme à gauche, la sphère politique a vivement condamné les dires du député. "Réduire les atrocités des attentats de Montauban et Toulouse en 2012 à de la machination électorale est inacceptable. À Montauban, deux militaires ont été tués, un troisième gravement blessé. Quand on manie ainsi la démagogie, on ne peut prétendre à devenir Président de la République", s'est indignée Valérie Rabault, députée socialiste du Tarn-et-Garonne. L'intervention de Jean-Luc Mélanchon a aussi suscité l'indignation des proches de victimes des attentats cités. Latifa Ibn Ziaten, mère d'un militaire tué par Mohamed Merah en 2012, a notamment jugé les mots du député "inadmissibles".
Côté France insoumise, on cherche tant bien que mal à se défendre. Après un premier tweet mal accueilli, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole sur sa page facebook officielle. Loin de retirer ses propos du 6 juin, l'homme politique a écrit : "En gros, je résume : quand Le Pen récupère l'émotion d'un crime pour faire sa propagande, c'est génial ; quand quelqu'un met en garde contre ce type de manipulation, c'est qu'il est complice avec les meurtriers. Ainsi en vient-on à nier cette évidence que les meurtriers attendent le meilleur moment pour faire parler d'eux". Sur CNews, la députée et candidate aux régionales en Île-de-France, Clémentine Aubin, a affirmé que "Jean-Luc Mélenchon n'est pas complotiste" et a fait part de son soutien aux victimes des attentats évoqués par son représentant. Une défense particulièrement timide, qui continue de faire vivement débat sur les réseaux sociaux.
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