Jacques Higelin "perdu" face à sa fille Izïa et "dépassé" par son anorexie, elle fait d’intimes confidences
Un être vous manque et tout est dépeuplé. Le 6 avril 2018,
Izïa Higelin perdait son père Jacques, alors qu’elle était enceinte de son fils. Un
père dont elle était si proche, qu’elle admirait tant.
Alors, forcément son monde a vacillé. "Mon père et moi étions
fusionnels et partagions énormément de choses",
confie-t-elle dans les colonnes de Madame Figaro ce vendredi 7
juin.
C’est justement avec une histoire de relation père-fille qu’elle
fait son retour sur grand écran. Dès le 12 juin prochain, Izïa Higelin sera à l’affiche de
Juliette au printemps où elle incarne une trentenaire
souffrant de dépression qui part se requinquer chez son père
célibataire et vieillissant. "J’ai aimé que la réalisatrice
Blandine Lenoir me confie un rôle a priori à contre-emploi avec ce
personnage silencieux et pensif, car il n’est, en fait,
pas si éloigné de ma personnalité",
glisse la comédienne césarisée.
Ce moment charnière où Jacques Higelin était "perdu face" à sa fille Izïa
Et de révéler : "Si je peux dégager une forte énergie sur
scène, il m’arrive aussi de me laisser rattraper par des pensées
plus sombres." Surtout, elle a été sensible à la douceur, la
poésie et l’humour qu’on retrouve dans ce long-métrage. "J’ai
été touchée par cette famille, les différentes relations entre les
personnages et la pudeur qui transparaît entre
Juliette et son père", poursuit-elle.
Car, malgré sa proximité avec son père, cela fait écho à
un moment charnière de sa vie. "Nos rapports ont
changé vers ma majorité", se remémore-t-elle. Et de détailler
: "Je commençais à devenir une femme, j’ai quitté la maison et
c’était charmant de voir mon père un peu perdu
face à ces changements." La petite sœur d’Arthur H et de Ken n’était plus un bébé. "Je n’étais plus sa petite fille
et il ne savait plus comment me parler", confirme Izïa
Higelin.
Comment Jacques Higelin a réagi à l’anorexie de sa fille Izïa
Et puis, la maladie qu’elle a affrontée n’a rien arrangé,
creusant un gap entre le père et sa petite dernière. "Il se
trouve que j’ai été un temps anorexique à cette
période et il était dépassé face à cela",
dévoile la maman d’un petit bonhomme de
bientôt six ans. Et d’analyser : "Les pères ont beau être aussi
déconstruits que possible et très ouverts, c’est toujours compliqué
pour eux de voir leur fille devenir une jeune femme,
ça leur échappe forcément. Quant à
nous, en grandissant, on a besoin de casser l’image du père dieu
vivant." Cette période délicate aura toutefois été de courte
durée. Après les turbulences du passage à l’âge adulte, père et
fille ont retrouvé une forte complicité.