INFO FRANCEINFO. "Cold cases" : la police nationale fait remonter 98 dossiers au nouveau pôle judiciaire dédié aux affaires non élucidées
Officiellement mis en place le 1er mars 2022 à Nanterre (Hauts-de-Seine), lepôle judiciaire national dédié aux "cold cases", ces affaires non élucidées, sélectionne en ce moment les affaires qu'il va récupérer. Selon les informations de franceinfo et du Parisien/Aujourd'hui en France, mardi 17 mai, la police nationale a déjà fait remonter 98 dossiers à Nanterre. C'est une nouvelle étape dans la constitution de ce pôle très attendu par les familles des victimes.
Ces 98 dossiers ont été sélectionnés en fonction de "l'ancienneté des faits" et du "risque qu'ils tombent dans la prescription", explique Franck Dannerolle, le chef de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), référent sur les "cold cases" en France. "La sérialité avérée ou fortement suspectés des faits", "certains modes opératoires particulièrement violents", ou encore "la victimologie de certaines victimes comme les enfants" ont fait l'objet d'une "attention particulière" pour effectuer cette sélection.
Accéleration de la résolution des affaires
Le patron de l'OCRVP se réjouit par ailleurs de la création par ce pôle judiciaire d'un nouvel outil juridique qui doit permettre aux enquêteurs de "continuer à affiner le parcours" criminel suspecté d'individus, "même s'ils sont en prison". Jusqu'ici ils ne pouvaient travailler qu'à partir de crimes précis, comme un meurtre ou un viol, à un moment et un endroit précis. Avec ce nouvel outil, ils pourront désormais faire le chemin inverse en partant du parcours d'un individu suspecté d'avoir pu commettre plusieurs crimes. "Il n'y avait pas de cadre juridique spécifique", précise Franck Dannerolle. "Une fois que l'enquête sur les faits était terminée, on ne pouvait plus travailler sur eux."
Avec ce nouvel outil dont le pôle judiciaire de Nanterre aura la compétence exclusive, les enquêteurs espèrent donc accélérer la résolution de certaines affaires non élucidées. Cette idée était soutenue et demandée depuis des décennies par des associations de familles de victimes et par des avocats spécialisés dans les "cold cases", en particulier par Didier Seban et Corinne Herrmann, notamment connus pour défendre le père d'Estelle Mouzin, dont le tueur en série Michel Fourniret a reconnu le meurtre.