INFO FRANCEINFO. Adolescent soupçonné d'agression sexuelle roué de coups à Roanne : le père et ses trois amis placés en garde à vue
Aidé de trois amis, un père avait retrouvé l'adolescent soupçonné d'avoir réalisé des attouchements sexuels sur sa fille de six ans. Il l'a roué de coups et fouetté à l'aide d'un câble électrique avant d'appeler la police.
Le père d'une enfant de six ans et ses trois amis ont été placés en garde à vue jeudi 27 octobre au matin, pour avoir roué de coups un adolescent de 16 ans à Roanne (Loire) le week-end dernier, a appris franceinfo de source judiciaire. Le jeune homme est soupçonné d'avoir agressé sexuellement la fillette et est mis en examen.
>> Ce que l'on sait de l'affaire de Roanne, où un père a frappé un adolescent soupçonné d'agression sexuelle sur sa fille de 6 ans
Les quatre hommes sont soupçonnés d'avoir voulu se faire justice eux-mêmes, après que la mère de la fillette de six ans s'est retrouvée nez à nez avec un jeune homme sortant de la chambre de son enfant pendant la nuit de jeudi à vendredi. Il est soupçonné de lui avoir fait subir des attouchements. La nuit suivante, le père et ses trois amis ont mis en place une sorte de surveillance du suspect, puis l'ont roué de "coups de pied", de "coups de poing" et l'ont "fouetté à l'aide d'un câble électrique alors qu'il gisait au sol", avant d'appeler la police, a expliqué le procureur de la République de Roanne Abdelcrim Grini à franceinfo. L'adolescent "avait le corps lacéré. Les médecins lui ont délivré 10 jours d'ITT".
L'adolescent nie les faits
Plusieurs voix se sont élevées mercredi pour condamner l'action du père de famille. "Dans une civilisation, il n'y a pas de place pour la vengeance privée", avait déclaré sur franceinfo la vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM). Un père qui roue de coups un adolescent qu'il soupçonne d'avoir agressé sexuellement sa fillette ne relève pas de la "légitime défense", avait souligné Cécile Mamelin.
"En France, on ne se fait pas justice soi-même", s'était également offusqué sur franceinfo le procureur de la République de Roanne Abdelcrim Grini. "La loi du talion n'a rien à faire dans notre pays. C'est la justice qui doit sanctionner", a-t-il insisté, soulignant que l'adolescent, qui nie les faits, avait été interpellé par la police, puis mis en examen et placé en détention provisoire.
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a aussi estimé que "l'État de droit [devait] primer", lors du compte-rendu du Conseil des ministres mercredi, même si, "évidemment, nous comprenons l'émotion de ce père de famille".