Incendies : qu'est-ce qu'un feu “fixé”, “maîtrisé”, “circonscrit” ou “noyé” ?
Après avoir ravagé 13.800 hectares de forêt depuis le 12 juillet à Landiras, le feu est "désormais fixé", a annoncé lundi la préfète de Gironde. On vous explique le vocabulaire utilisé par les pompiers pour décrire les feux de forêt.
Le soulagement. L'incendie qui a ravagé 13.800 hectares de forêtdepuis le 12 juillet à Landiras, au sud de Bordeaux, est "désormais fixé", a annoncé lundi la préfète de Gironde Fabienne Buccio. "Après douze jours de lutte acharnée, je suis en mesure de vous annoncer que le feu de Landiras est désormais fixé", a-t-elle annoncé devant la presse. Le second incendie qui a également frappé la Gironde à La Teste-de-Buch, sur le bassin d'Arcachon, avait été déclaré "fixé" samedi.
“Fixé”, “maîtrisé”, “circonscrit”, “noyé”, “éteint”... Derrière ces termes se cachent des définitions bien précises, avec des nuances souvent subtiles qui les séparent.
“Fixé” : le feu ne progresse plus mais peut rester vif
C’est le premier objectif des pompiers lorsqu’ils sont mobilisés sur un incendie. “On dit qu’un feu est fixé lorsque son axe de propagation est arrêté en tête de feu”, c’est-à-dire dans l’axe principal du vent, explique à franceinfo le capitaine Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). En clair : le feu “n’avance plus” mais les flammes peuvent rester vives et l’incendie “actif sur les côtés”, précise le pompier. En somme, un feu fixé n’est pas forcément maîtrisé.
Feu fixé (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)
“Maîtrisé” : les flammes les plus importantes sont éteintes
Un feu est “maîtrisé” lorsque “les flammes les plus importantes sont éteintes”, explique le porte-parole de la FNSPF. La maîtrise “vise à circonscrire le feu par un dispositif continu et à supprimer toute flamme sur les lisières”, précise le glossaire officiel du feu. Un incendie feu peut donc être “à la fois fixé et maîtrisé si l’on parle de deux feux différents sur un même secteur”, ajoute Éric Brocardi. Par ailleurs, un feu peut être “fixé” mais pas encore “maîtrisé”, c’est-à-dire qu’il n’évolue plus mais que les flammes les plus importantes sont toujours allumées.
Feu maîtrisé (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)
“Circonscrit” : les pompiers entourent le feu
En parallèle de la fixation et de la maîtrise de l’incendie, les pompiers mettent en place différentes stratégies pour éviter tout risque de reprise. C’est là qu’intervient l’expression de “feu circonscrit”. Circonscrire un feu c’est “déployer des moyens de lutte pour empêcher sa propagation”, explique le capitaine Éric Brocardi. C’est à dire, “mettre en œuvre une stratégie, bien positionner les moyens à gauche et à droite (...), anticiper et prévoir en calculant par exemple la vitesse de propagation du feu en fonction du vent et de la pente”, précise-t-il.
Feu circonscrit (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)
“Noyé” : les pompiers arrosent abondamment le sol
C’est la dernière étape avant que l’incendie soit éteint. Une fois le feu “fixé”, “maîtrisé” et “circonscrit”, les pompiers doivent ensuite arroser le sol. Ce travail peut s’avérer très long et très laborieux pour les pompiers. “Il faut arroser en permanence, aller chercher la moindre fumerolle, gratter le sol avec des pelles”, raconte le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Le but est d’éteindre de manière définitive “les derniers points chauds actifs pour éviter les reprises”, explique le pompier, qui ajoute : “On noie le feu jusqu’à ce que tout deviennent noirâtre dans le but d’éviter toute reprise.”
Feu noyé (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)
“Éteint” : les pompiers peuvent regagner la caserne
Enfin, le feu est éteint lorsque l’extinction des brasiers est totale et définitive. “La mission des pompiers s’achève et ils peuvent regagner leurs casernes”, conclut le capitaine Éric Brocardi.
Feu éteint (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)