Hommage national à Philippe de Gaulle, qui s'est construit un destin à "l'ombre d'un grand homme"
Une semaine après le décès de l'amiral Philippe de Gaulle, fils du général de Gaulle, la France a rendu hommage national au fils aîné du général Charles de Gaulle, mercredi dans la cour d'honneur des Invalides. Emmanuel Macron a notamment salué le destin d'un homme qui "aura tracé son propre sillon".
Le président Emmanuel Macron (d) devant le cercueil de l'amiral Philippe de Gaulle, fils du général de Gaulle, lors d'un hommage national à l'hôtel des Invalides, le 20 mars 2024 à Paris
Emmanuel Macron a présidé, mercredi 20 mars, un hommage national à l'amiral Philippe de Gaulle, décédé à l'âge de 102 ans, saluant "le marin, le résistant, l'élu de la République" qui "aura tracé son propre sillon" à "l'ombre d'un grand homme", le général Charles de Gaulle, son père.
Dans la cour d'honneur des Invalides, "un lieu qui était devenu le sien" en tant que pensionnaire depuis deux ans de l'institution nationale qui accueille notamment des anciens combattants, c'est avant tout la mémoire du marin qui a été célébrée.
Le cercueil est entré précédé du son d'un sifflet de gabier, ou sifflet de bosco, utilisé pour honorer l'autorité qui monte à bord d'un bateau. Et un avion de l'aéronavale a survolé la cour en fin de cérémonie.
"Connaître toutes les mers du monde et choisir la Seine pour dernier rivage", a dit le chef de l'État en retraçant le parcours de Philippe de Gaulle, né le 28 décembre 1921 et décédé il y a une semaine, qui aura été fusilier-marin, combattant à terre puis pilote dans l'aéronavale.
"Comme il est dur pourtant d'être de Gaulle après de Gaulle"
Dans "les promenades avec son père" qui "se changeaient parfois en cours de tactique militaire", "se grava en Philippe de Gaulle une certitude : lui aussi servirait la nation sur mer, comme son père l'avait fait sur terre", a déclaré Emmanuel Macron. "Le 18 juin 1940, il n'entendit pas l'appel du général de Gaulle. Et pour cause (...), il était déjà à bord du cargo qui l'emmenait vers l'Angleterre, vers son père et vers la résistance."
"Comme il est dur pourtant d'être de Gaulle après de Gaulle, d'en avoir l'allure, la voix, les gestes et de ne pas être lui", a poursuivi le président, évoquant son travail de "mémorialiste" du gaullisme.
Ce travail revient aujourd'hui à ses enfants et petits-enfants, a confié Yves de Gaulle, l'un des fils de l'amiral.
Sa mort "n'est pas quelque chose de triste", a-t-il estimé devant des journalistes. "C'est une invitation à poursuivre, à continuer à se battre pour que (...) vive la France", a-t-il ajouté.
Il a relevé que ce serait probablement "le dernier hommage national" rendu à "un grand combattant de la Deuxième Guerre mondiale".
Et en cette année où Emmanuel Macron s'apprête à commémorer le 80e anniversaire du Débarquement et de la Libération, "il y a évidemment une résonance", relève un conseiller du chef de l'État.
Avec AFP