Hommage national à Dominique Bernard, le professeur assassiné à Arras
Minute de silence
Trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, la France rend hommage lundi à Dominique Bernard, un professeur de lettres tué à Arras par un ex-élève radicalisé. À 14 h, une minute de silence sera observée dans tous les établissements scolaires. Vous pourrez suivre en direct sur France 24 ce moment de recueillement.
Des élèves rendent hommage au professeur de français Dominique Bernard devant le lycée d'Arras où il a été assassiné, le 16 octobre 2023.
L'école restera un "rempart contre l'obscurantisme" et un "sanctuaire pour nos élèves et pour tous ceux qui y travaillent", a déclaré lundi Emmanuel Macron à l’attention des "professeurs, chefs d'établissements, personnels de l'Éducation nationale et des collectivités territoriales" et aux "élèves de France".
Dans un long message publié sur X, le chef de l’État affirme que "les terroristes le savent : il n'y a pas de République sans école, sans l'apprentissage patient dans vos salles de classe de l'esprit critique et des valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité qui forgent les citoyens".
Avec cet hommage au corps enseignant fragilisé et inquiet, l'exécutif affiche sa détermination contre les porteurs de "haine". Emmanuel Macron veut également que les préfets passent au peigne fin le fichier des personnes radicalisées susceptibles d'être expulsées de France pour s'assurer qu'il n'y ait pas eu "d'oubli" dans l'examen des procédures. Le président français souhaite aussi que ses ministres "incarnent un État impitoyable envers tous ceux qui portent la haine et des idéologies terroristes", a dit un conseiller à des journalistes.
Journée d’hommages
Après le meurtre vendredi de Dominique Bernard, le professeur de français poignardé à mort devant son établissement d'Arras par un ancien élève fiché pour radicalisation, les enseignants se sont retrouvés lundi matin à partir de 8 h dans les collèges et lycées partout en France pour échanger, puis ont repris les cours à 10 h avec leurs élèves. Une minute de silence sera observée dans toutes les classes à 14 h.
Alerte à la bombe à Arras
À Arras, plusieurs milliers de personnes ont honoré dimanche le professeur de français, non loin de la cité scolaire Gambetta où a eu lieu le drame. Lundi matin, une alerte à la bombe dans le collège-lycée de Dominique Bernard a entraîné l’évacuation dans le calme des enseignants et des élèves qui s’étaient rassemblés devant l'établissement, certains avec des roses blanches. Selon une source proche du dossier, cette alerte est intervenue après un appel téléphonique signalant un objet explosif.
Dans ce collège-lycée, une cellule de soutien médico-psychologique devait être mise en place lundi et les élèves devraient reprendre les cours mardi matin, selon plusieurs enseignants.
Trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, l'attentat au couteau d'Arras a de nouveau jeté l'effroi chez les enseignants, dont certains appréhendent le retour en classe. "On doit en plus faire cette semaine des exercices attentat-intrusion dans le collège, et reparler de ce qui s'est passé avec Samuel Paty. C'est assez anxiogène", explique Marie Travert, professeure de mathématiques d'un collège de Betton, près de Rennes, évoquant, outre l'attaque d'Arras, la situation au Proche-Orient.
Jour anniversaire de la décapitation de Samuel Paty
Le gouvernement a renforcé la sécurité autour de tous les établissements scolaires. Gabriel Attal affirme qu’il réunira prochainement "l'ensemble des collectivités locales" pour discuter de la sécurité "sans tabou". La France a été placée vendredi en alerte "urgence attentat", avec 7 000 soldats déployés sur le territoire.
La journée est aussi dédiée à la mémoire du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 par un jeune radicalisé après avoir montré des caricatures de Mahomet en classe.
Élisabeth Borne et le ministre de l’Éducation nationale doivent se rendre au collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), pour l'hommage aux deux enseignants, selon Matignon.
Avec AFP