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Grèves : TotalEnergies prêt à négocier dès octobre sur les salaires si les blocages cessent

Logo de TotalEnergies sur le site de la raffinerie de Total, à Notre-Dame-De-Gravenchon, près du Havre, le 5 octobre 2022. La direction de Totalenergies propose d’avancer les négociations annuelles obligatoires au mois d’octobre sous réserve de la fin des blocages des dépôts, peut-on lire dans un communiqué publié dimanche par le groupe. TotalEnergies propose d'avancer à octobre les négociations annuelles sur les salaires, à condition que les grèves dans plusieurs raffineries et dépôts de carburants qui génèrent des ruptures d'approvisionnement prennent fin, a indiqué le groupe, dimanche 9 octobre, dans un communiqué. "Sous réserve de la fin des blocages des dépôts et de l'accord de l'ensemble des partenaires sociaux, la Compagnie propose d'anticiper au mois d'octobre la Négociation annuelle obligatoire (NAO) qui était prévue en novembre", selon ce communiqué du groupe. Pour l'instant, le syndicat CGT à l'origine du mouvement n'a pas réagi. Un peu plus tôt, il avait proposé, pour entamer des négociations dès lundi, de limiter ses revendications à la question d'une hausse des salaires. Cette annonce de TotalEnergies tombe quelques heures après que le mouvement de grève dans plusieurs raffineries et dépôts de carburant français initié il y a une dizaine de jours a été reconduit dimanche chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil.  Une mobilisation pour des augmentations de salaires "Le mouvement a été reconduit partout", a expliqué Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies, "en l'absence de réponse de la direction générale" à la lettre ouverte adressée samedi au PDG du groupe Patrick Pouyanné. En conséquence, la plus grande raffinerie du groupe, basée en Normandie, celle de Feyzin (Rhône), la "bio-raffinerie" de La Mède (Bouches-du-Rhône) et le dépôt de carburants de Flandres près de Dunkerque (Nord) sont "toujours totalement à l'arrêt", a-t-il indiqué.  "Si on entame des négociations, ce sera sur la base de nos revendications : on demande 10% d'augmentation sur les salaires", et que ce soit "appliqué au 1er janvier et rétroactif sur l'année 2022", a-t-il par ailleurs précisé.  Les deux sites de l'américain Esso-ExxonMobil en Normandie et à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhone) sont "toujours à l'arrêt total dimanche", a aussi indiqué l'élu CGT Christophe Aubert, qui assure que "rien ne sort des raffineries" dimanche.  La CGT a réclamé vendredi des revalorisations salariales plus conséquentes que celles proposées par la direction, qui selon M. Aubert suggérait "5,5 % de hausse en moyenne avec une prime de 3 000 euros pour 2023". Une augmentation "qui n'est pas suffisante pour couvrir l'inflation galopante, qui plus est dans un contexte de superprofits", a estimé Christophe Aubert.  La grève pénalise "les Français qui bossent" Les blocages des grévistes ont entraîné une baisse des livraisons de carburant, générant des ruptures de stocks d'essence ou de diesel en particulier dans les Hauts-de-France et l'Ile-de-France. La cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé a déploré dimanche que la grève dans plusieurs raffineries pénalise d'abord "les Français qui bossent", appelant à mettre "la pression" à la fois sur les entreprises et syndicats pour trouver un accord. "Oui, on a une entreprise (TotalEnergies, ndlr) qui a réalisé des bénéfices exceptionnels. Il est légitime que les salariés demandent à bénéficier de ces résultats exceptionnels qui ont été réalisés aussi grâce à eux", a-t-elle déclaré. "Ce qui est inacceptable c'est que ces mêmes salariés, à la demande et à la contrainte de la CGT, fassent encore une fois des grèves préventives qui ont un impact sur les français qui travaillent", a-t-elle insisté. De son côté Jordan Bardella, candidat à la présidence du Rassemblement national, a estimé que "TotalÉnergies a aujourd'hui entre ses mains la possibilité de débloquer la situation". "Une entreprise qui fait des profits, c'est normal, mais là on parle de super-profits qui sont indus, décorrélés de la stratégie" de l'entreprise et "doivent donc aussi bénéficier à l'augmentation des salaires", a-t-il ajouté sur France Inter/France télévisions/Le Monde, estimant que les revendications des salariés "sont parfaitement légitimes". Pour le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau "ça n'a que trop duré" car "un syndicat ne peut pas prendre en otage la France". Accusant le gouvernement "de se défausser", il lui a demandé "une réquisition pour qu'on puisse libérer la force de production de nos raffineries". "Il faut sortir de la culture de la grève, la gréviculture", a affirmé M. Retailleau, candidat à la présidence de son parti, sur RTL/Le Figaro/LCI. Avec AFP

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