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France : des femmes de gauche lancent un #MeToo politique

Dans une tribune publiée lundi dans Le Monde, près de 300 femmes politiques de gauche appellent les partis à "écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes", estimant qu'ils soutiennent encore trop d'élus et de candidats mis en cause. Après les milieux du cinéma, des médias ou encore du sport, c'est au tour du monde politique d'être rattrapé par le mouvement #MeToo. Dans une tribune publiée lundi 15 novembre dans le quotidien Le Monde, 285 femmes travaillant dans le milieu politique et universitaire demandent à ce que "les auteurs de violences sexuelles et sexistes" soient écartés de la vie politique. "Nous, femmes travaillant dans le milieu politique, élues, collaboratrices, fonctionnaires, responsables associatives, militantes qui côtoyons régulièrement les hommes politiques, mais avant tout citoyennes, appelons le monde politique à une réponse d'ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants", écrivent ces 285 femmes. Celles-ci représentent un large arc de gauche, de l'eurodéputée Manon Aubry (LFI) à la sénatrice Laurence Rossignol (PS) en passant par la numéro 2 d'EELV, Sandra Regol, la finaliste de la primaire écologiste Sandrine Rousseau et l'adjointe à la maire de Paris Hélène Bidard (PCF). "À quand une libération de l'écoute ?" "Au sein du Parlement, des mairies, des conseils départementaux et régionaux, des hommes mis en cause, parfois condamnés pour viol, pour agression sexuelle, pour atteinte sexuelle sur mineur, pour violences conjugales, sont élus, malgré les discours affichés sur la lutte contre les violences faites aux femmes, malgré nos alertes répétées", dénoncent-elles. "Une fois de plus et à la veille d'élections cruciales pour notre pays, nous exhortons les appareils politiques à écouter les victimes et à faire œuvre de prévention", ajoutent les signataires. Selon elles, "le monde politique doit assumer ses responsabilités, écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes de ses rangs et faire preuve d'exemplarité dans les désignations". "La parole des femmes s'est libérée, mais à quand une libération de l'écoute, une réelle prise en compte dans les partis politiques ?", questionnent-elles, avant de conclure : "Nous exigeons que le monde politique prenne enfin en compte le mouvement #MeToo." Fiona Texeire, collaboratrice d'élus, intervenante à Sciences Po Rennes, Mathilde Viot, cofondatrice de l'association "Chair collaboratrice", Madeline Da Silva, maire adjointe des Lilas (Seine-Saint-Denis), Alice Coffin, conseillère de Paris, et la journaliste Hélène Goutany sont à l'origine de cette initiative. Depuis la publication de cette tribune, le mot-dièse #MeTooPolitique s'est diffusé sur Twitter. Plusieurs internautes ont publié des messages racontant leurs agressions par des politiques. Un sujet au cœur de la présidentielle Parallèlement à cette tribune, le site Metoopolitique.fr a également été lancé. On peut y trouver un engagement en trois points contre les violences sexistes et sexuelles en politique, que les signataires de la tribune espèrent voir signé par les élus et cadres des partis politiques. Elles comptent aussi porter cette question tout au long des campagnes présidentielle et législative de 2022. "En avril 2022, nous choisirons le ou la présidente de la République. Trois candidats ou potentiellement candidats à l’Élysée sont déjà cités dans de nombreux témoignages d’agressions sexuelles. Cela ne les empêche pas, loin de là, de considérer qu’ils sont dignes d’occuper la magistrature suprême. C’est dire à quel point la condition des femmes et des victimes leur est indifférente", insistent ainsi ces femmes dans leur tribune. Aucun nom n'est donné, mais le quotidien Libération se charge de cette tâche : "On pense bien sûr à Éric Zemmour, accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes, ainsi qu’à François Asselineau, mis en examen pour agressions sexuelles, et Jean Lassalle, accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes." À dix jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, les signataires de cette tribune appellent aussi à rejoindre les marches organisées un peu partout en France, le 20 novembre, par le collectif #NousToutes. Avec AFP

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