Football : le Royaume-Uni et l'Irlande accueillent l'Euro-2028, l'Italie et la Turquie l'Euro-2032
Deux tandems de pays accueilleront les prochains tournois de l'Euro de football, a décidé l'UEFA mardi. Comme prévu, le Royaume-Uni et l'Irlande seront les hôtes de l'édition 2028, la Turquie et l'Italie ceux de l'édition 2032. La confirmation d'une tendance : le regroupement de candidats à l'accueil des événements sportifs, pour alléger les coûts.
La tendance à une organisation conjointe des tournois se confirme dans le monde du football. L'UEFA a annoncé, mardi 10 octobre, que l'Euro-2028 sera accueilli par le Royaume-Uni et l'Irlande, et l'édition 2032 par la Turquie et l'Italie. Ils succéderont à l'Allemagne, qui accueille l'Euro-2024.
Attendue, la décision a été officialisée par le président de l'UEFA Aleksander Ceferin au siège de l'instance européenne à Nyon, en Suisse, après une brève réunion à huis clos du comité exécutif pour adouber les deux candidatures, chacune seule en lice. "Ensemble, nous créerons des éditions inoubliables de ce grand tournoi", a promis le dirigeant slovène.
L'UEFA, pionnière des organisations conjointes lorsqu'elle avait attribué l'Euro-2000 au couple Belgique/Pays-Bas, confirme cette dynamique : celle du regroupement entre candidats pour accueillir un grand événement sportif, tant les investissements requis rebutent de plus en plus de prétendants.
La meilleure illustration est l'accord inédit annoncé par la Fifa mercredi dernier pour le Mondial-2030, avec une organisation Maroc-Portugal-Espagne prévoyant en outre les trois premiers matches en Argentine, Uruguay et au Paraguay - initialement candidats au côté du Chili.
Les cinq fédérations des îles britanniques (Angleterre, Écosse, Pays de Galles, Irlande du Nord et République d'Irlande) briguaient d'ailleurs elles aussi la Coupe du monde 2030, après les tentatives infructueuses de l'Angleterre d'organiser celles de 2006 et 2018.
L'euro moins cher que le mondial
Mais, début 2022, elles ont choisi de se concentrer sur l'édition 2028 de l'Euro, "le troisième plus grand événement sportif au monde", qui "offre un retour sur investissement similaire" au mondial avec "un coût de livraison bien inférieur", expliquaient-elles.
Car, si la course au gigantisme de la Coupe du monde bat son plein, en passant de 32 à 48 équipes pour 104 matches à partir de 2026, le championnat d'Europe conserve 24 équipes (depuis 2016), pour 51 rencontres réparties dans 10 stades. Soit un événement deux fois plus concentré, mais qui regroupe une bonne partie des meilleures sélections mondiales et met les favoris à l'épreuve dès la phase de groupes.
Déjà en pole position pour décrocher l'Euro, le Royaume-Uni et l'Irlande n'avaient même plus de rivaux depuis que la Turquie - candidate malheureuse à chaque édition depuis 2008 - a jeté l'éponge pour 2028 en misant tout sur un ticket commun avec l'Italie en 2032, annoncé en juillet.
Trois décennies après l'Euro-1996 en Angleterre, sept ans après un Euro-2020 dispersé dans tout le continent mais concentré au stade londonien de Wembley à partir des demi-finales, la compétition va donc revenir sur les terres britanniques.
Racisme et autoritarisme
Côté stades, la liste est forte d'enceintes déjà mythiques, de Wembley au City Stadium de Manchester en passant par le National Stadium de Cardiff et Hampden Park à Glasgow, alors qu'un nouveau Casement Park doit être édifié à Belfast à la place de l'ancien stade désaffecté dédié aux sports gaéliques.
"Ce sera le plus grand événement jamais organisé par nos deux îles travaillant ensemble", s'est réjoui sur X le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar.
Italie et Turquie, en choisissant d'unir leurs forces cet été, étaient également certaines d'être désignées, même si leur attelage pose davantage de questions - depuis les près de 1 400 km à vol d'oiseau entre les deux capitales jusqu'aux conditions d'accueil des supporters étrangers et au choix des villes-hôtes. Sur les vingt stades proposés, cinq par pays doivent être sélectionnés d'ici octobre 2026, a précisé l'UEFA.
Si l'Italie a déjà organisé l'Euro en 1968 et 1980, les interdictions de déplacement prises récemment à Rome pour les compétitions européennes inquiètent les organisations de fans, tout comme les incidents racistes qui continuent à émailler les rencontres de Serie A, dans un pays par ailleurs dirigé par l'extrême droite.
Et si la Turquie, où "le cœur du football battra en 2032 !", s'est réjoui, mardi, son ministre des Sports, Osman Askin Bak, dans un message publié sur le réseau social X, a nettement amélioré ses stades, l'UEFA avait déploré "l'absence d'un plan d'action dans le domaine des droits de l'Homme" avant de lui préférer l'Allemagne pour l'Euro-2024. Or ce critère n'apparaît plus dans la procédure d'attribution pour 2032, alors que des dizaines de milliers d'opposants au régime Erdogan demeurent emprisonnés.
Avec AFP