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Expulsion de l'ambassadeur de France au Mali : les réactions des candidats à la présidentielle

Au lendemain de l'annonce de l'expulsion de l'ambassadeur de France au Mali par la junte au pouvoir, les candidats à l'élection présidentielle n'ont pas manqué de critiquer la politique française au Mali. Le gouvernement défend, lui, la présence militaire française et son engagement à poursuivre la lutte entreprise depuis 2013 contre l'insurrection jihadiste au Sahel. Au lendemain de la décision de la junte malienne d'expulser l'ambassadeur de France à Bamako, dont Paris "prend acte" en rappelant son représentant, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a déclaré mardi 1er février sur France Info "travailler d'ici la mi-février" à l'adaptation de la force spéciale Takuba (un détachement de forces spéciales européennes encadrant des unités maliennes), au regard de l'"isolement progressif" du Mali. "Ce qui est certain, c'est qu'on va continuer à lutter contre le terrorisme au Sahel", a-t-il ajouté, soulignant que "le Sahel n'est pas que le Mali". Après des mois de tensions entre Paris et Bamako, la question de la présence militaire française au Sahel a fait réagir les candidats à l'élection présidentielle française. Droite et extrême droite dénoncent une humiliation À l'extrême droite, Marine Le Pen a dénoncé une "humiliation", ajoutant que "la France a perdu une influence folle en Afrique". La candidate du Rassemblement national estime qu'"il faut immédiatement renvoyer, évidemment, l'ambassadeur du Mali", "bloquer l'intégralité des avoirs des dirigeants maliens en France", ainsi que "l'aide au développement, à destination du Mali" et "l'intégralité des transferts de fonds financiers y compris individuels qui partent de France vers le Mali". Éric Zemmour (Reconquête !) a également évoqué une humiliation. "Nous nous battons pour expulser les jihadistes du Mali, mais le Mali expulse notre ambassadeur. Nos soldats meurent pour un pays qui nous humilie ! Toute la politique africaine de la France est à repenser." Revoir l'engagement militaire français au Sahel ? De son côté, Valérie Pécresse a critiqué un manque d'anticipation de l'exécutif, estimant elle aussi que "le renvoi de notre ambassadeur est une humiliation". Elle a cependant ajouté que, selon elle, la France doit rester "au Sahel pour protéger ce territoire de la menace islamiste qui peut déstabiliser totalement l'Afrique". À gauche, Jean-Luc Mélenchon a rappelé son hostilité à la présence de troupes françaises au Mali, considérant qu'il "est temps pour la France de revenir au réel et de vider l'abcès avec le pouvoir malien actuel. Et que l'Assemblée nationale soit saisie et décide d'un plan d'action", "avant que les sacrifices et nos morts au Mali n'aient été rendus vains, avant que la déchirure ne soit complète". Entre soutien et critiques à la présence militaire française, la situation sécuritaire au Sahel est un des enjeux de la campagne pour l'élection présidentielle, dont le premier tour se tiendra le 10 avril.  Après neuf ans de lutte anti-jihadiste à laquelle la France avait fini par réussir à associer des partenaires européens, elle envisage désormais de revoir les modalités de sa présence dans la région.

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