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En pleine crise agricole, Gabriel Attal attendu au tournant pour son discours de politique générale

Le Premier ministre français, Gabriel Attal, prononce mardi après-midi son discours de politique générale à l'Assemblée nationale, un "grand oral" où la défense de la "valeur travail" et des services publics devrait figurer en bonne place, dans un contexte tendu par la crise agricole. Le Premier ministre français Gabriel Attal, le 12 janvier 2024, à son arrivée à l'Élysée. Journée cruciale pour le Premier ministre. Gabriel Attal prononce, mardi 30 janvier, sa déclaration de politique générale : il doit exposer son programme pour les classes moyennes et évoquer la transition écologique, un exercice d'équilibriste au moment où des milliers d'agriculteurs bloquent les routes, notamment autour de Paris. Ce discours devant l'Assemblée nationale, auquel se livrent tous les Premiers ministres même s'ils n'y sont pas obligés, permet à un chef de gouvernement d'imprimer son style, de présenter sa méthode. Or, celle de Gabriel Attal, basée sur "l'action" et les "résultats", avec beaucoup de déplacements sur le terrain, est déjà mise à l'épreuve par les agriculteurs, qui jugent insuffisantes ses premières mesures et continuent de barrer les routes, y compris des accès à la capitale. En région, "des actions visibles mais non violentes" d'agriculteurs devraient accompagner son discours qu'il prononcera à partir de 15 h, indiquait lundi soir une source policière. Le gouvernement tente de calmer la fronde et promet de "nouvelles mesures" mardi, après une deuxième rencontre lundi soir à Matignon entre Gabriel Attal et les représentants de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA). La bataille sera menée aussi au niveau européen. Emmanuel Macron s'entretiendra de cette crise jeudi à Bruxelles avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ils devraient parler de l'accord commercial en négociation entre l'UE et le Mercosur, des jachères imposées aux agriculteurs et des importations de produits ukrainiens dans l'Union européenne. Parler aux classes moyennes La pression des oppositions est intense, à l'approche des élections européennes. Raphaël Glucksmann, probable tête de liste du Parti socialiste, a jugé "légitime" la colère des agriculteurs dont la situation est "d'abord liée à des politiques publiques injustes", prônant un "protectionnisme écologique européen". Le président et tête de liste du Rassemblement national Jordan Bardella, donné favori du scrutin du 9 juin, a appelé Emmanuel Macron à défendre les agriculteurs français face aux "voitures allemandes" dans les négociations entre l'UE et le Mercosur. Au-delà des agriculteurs, dont il a salué la "passion" et "l'engagement" et qu'il associe à "l'identité française", Gabriel Attal tentera de répondre aux attentes des classes moyennes, "ceux qui ne peuvent compter que sur leur boulot et ont le sentiment de ne rien recevoir en retour". Il leur parlera d'"autorité", de "travail", mais aussi de "services publics" comme l'éducation et la santé. Malgré la crise agricole, il tentera d'aborder l'écologie, accusée d'être le parent pauvre du nouveau gouvernement. Il s'agit pour le Premier ministre de "sortir des débats stériles entre croissance et climat" et de bâtir "un nouveau modèle de croissance, car l'écologie crée des emplois", selon Gabriel Attal. Mais le contexte politique reste inchangé : le jeune Premier ministre est privé comme sa prédécesseuse Élisabeth Borne de majorité absolue à l'Assemblée. Absence de vote de confiance Après son discours, la gauche, unie pour l'occasion, promet de déposer la première motion de censure contre le gouvernement – qui a peu de chances d'être adoptée sans la droite. L'objectif est de protester contre le choix de Gabriel Attal de ne pas solliciter de vote de confiance. Les députés indépendants Liot vont déposer à cet égard une proposition de loi constitutionnelle visant à obliger les Premiers ministres à se soumettre à un tel vote dans les dix jours après la nomination du gouvernement. Vent debout contre les hausses annoncées des franchises médicales et des prix de l'électricité, les oppositions estiment qu'Emmanuel Macron a largement réduit la marge de manœuvre de son nouveau chef du gouvernement en détaillant des mesures à venir lors de sa conférence de presse du 17 janvier. Le chef de l'État avait multiplié les annonces pour "une France plus juste et plus forte" autour de son concept de "réarmement", insistant sur la jeunesse avec le retour de l'uniforme à l'école et la régulation des écrans. Mais il n'avait pas précisé les contours de nouvelles réformes économiques et sociales, que pourrait détailler Gabriel Attal. Le Premier ministre s'exprimera devant un gouvernement resserré de 14 membres, en attendant la nomination des ministres délégués et des secrétaires d'État, envisagée cette semaine. Comme Élisabeth Borne, et par égard pour les sénateurs, il se rendra mercredi devant la Chambre haute pour y prononcer un discours dédié. Avec AFP

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