En images : le Pas-de-Calais en proie à des inondations dévastatrices
Dérèglement climatique
Cultures agricoles inondées, écoles fermées, habitations évacuées... le département français du Pas-de-Calais est sinistré par d'intenses épisodes de pluies depuis plusieurs jours. L'état de catastrophe naturelle pourrait être reconnu pour plus de 200 communes. De nouvelles intempéries sont prévues par Météo-France.
Une ferme inondée dans la ville de Montcravel, dans le nord de la France, le 10 novembre 2023.
Pas d'accalmie en vue pour les habitants du nord de la France. Le département du Pas-de-Calais subi depuis plusieurs jours pluie intenses, crues et inondations dévastatrices. Le territoire a été placé, mardi 14 novembre, en vigilance orange par Météo-France pour pluie-inondation et en vigilance jaune pour vent et vagues-submersion.
Les habitants se préparent à une nouvelle montée des eaux après quelques jours d'accalmie. Les sept rivières du département surveillées par Vigicrues sont en vigilance orange crues : la Liane, la Lys amont, la Lawe-Clarence, la Canche, la Lys plaine, la Hem et l'Aa.
Le chef de l'État Emmanuel Macron est attendu sur place à 11 h 30 pour apporter son soutien aux sinistrés et aux équipes de sauvetage. Il sera accompagné du ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et de la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire.
Fermeture de près de 400 écoles
"Les pluies de ce mardi pourraient provoquer une remontée des niveaux", a prévenu le service d'information sur le risque de crues des principaux cours d'eau en France.
Météo-France prévoit en effet un "épisode pluvieux de courte durée" avec "des intensités assez fortes", nécessitant "une vigilance particulière compte tenu de la saturation des sols". Ces averses entraîneront "des cumuls de pluie atteignant 25 à 30 mm en quelques heures".
Face à cette situation, sur décision de la préfecture, les établissements scolaires de 279 communes du département, soit 388 établissements au total, resteront fermés mardi, après l'avoir été lundi.
Plus de 10 000 sinistrés
Les crues des derniers jours ont également fait d'importants dégâts dans le département voisin du Nord, notamment sur la plaine de la Lys.
"Comment ils vont faire pour éliminer tout ça ?", s'interrogeait lundi après-midi Annie Bacrot, qui vit le long d'une rivière à Merville (Nord), et dont le jardin est entièrement sous l'eau. "C'est stressant, nous avons peur de devoir partir, nous n'avons jamais connu ça", soupirait-elle.
D'après le sénateur et vice-président du conseil régional Franck Dhersin, plus de 10 000 sinistrés ont déjà été recensés. "Beaucoup d'artisans, de commerçants et de PME/PMI sont touchés", a-t-il souligné lundi.
Les Restos du Cœur, quant à eux, alertent sur un besoin "urgent" de "dons de nourriture" et "de bénévoles" afin de distribuer les vêtements, couvertures et nourritures récoltés.
Selon la préfecture, 1 391 évacuations ont été effectuées dans le département depuis le 6 novembre.
Reconnaissance de catastrophe naturelle
Une commission de reconnaissance de catastrophe naturelle, essentielle pour faire fonctionner les assurances pour les communes sinistrées du Nord et du Pas-de-Calais doit se tenir mardi. Dans ce dernier département, 207 communes ont déposé un dossier, selon la préfecture.
Les présidents du département et de la région, Jean-Claude Leroy et Xavier Bertrand, en ont appelé lundi, dans une lettre à Emmanuel Macron, à "la solidarité nationale" pour venir en aide aux sinistrés.
Le bilan depuis le début de l'épisode reste de quatre blessés légers. Une sexagénaire est par ailleurs décédée à Bailleul (Nord) au volant de sa voiture retrouvée samedi dans un fossé inondé, sans que le parquet de Dunkerque ne puisse établir avec certitude un lien avec les intempéries.
Le trafic ferroviaire est interrompu sur certains tronçons et plus de 90 axes routiers restent coupés.
S'ils restent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.
Avec AFP