En France, démarrage des campagnes vaccinales contre le Covid-19 et les papillomavirus
Face à la reprise épidémique, une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19, ciblant surtout les populations les plus à risque, démarre lundi. Dans les collèges, les élèves sont quant à eux appelés à se faire vacciner contre les papillomavirus humains (HPV), responsables de plus de 6 000 nouveaux cas de cancers en France chaque année.
Un homme reçoit une dose de vaccin Pfizer/BioNTech Covid-19 dans un centre médical à Marseille, le 6 janvier 2022.
Il s’est une nouvelle fois invité dans le calendrier de la rentrée. Face à la reprise épidémique, le gouvernement a décidé de lancer, dès lundi 2 octobre, une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19, destinée aux populations les plus à risque.
"Le virus circule, chacun de nous peut voir des cas autour de lui. L'épidémie, elle est là", déclarait mi-septembre à l'AFP le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, pour justifier cette décision d'accélérer finalement le dispositif.
Initialement, la vaccination anti-Covid devait s'effectuer en même temps que celle contre la grippe, à partir du 17 octobre. Bien que le système de surveillance du virus ait été considérablement allégé, le rebond de l'épidémie, confirmé par les quelques indicateurs encore disponibles, ne fait aucun doute.
Face à cette situation, le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) a recommandé, mi-septembre, "l'accès au rappel vaccinal dès que possible".
Celui-ci ciblera essentiellement les plus de 65 ans, les personnes fragiles, atteintes de comorbidités, les femmes enceintes, les résidents d'Ehpad ou encore les personnes au contact de personnes fragiles.
Tout autre personne souhaitant un rappel pourra y prétendre gratuitement, à condition de respecter un délai de six mois après sa dernière injection ou infection au Covid-19.
Cette vaccination pourra être réalisée en ville, par un médecin, un pharmacien, mais aussi un infirmier, une sage-femme, ou même un dentiste.
"On fait bien d'avancer la campagne de rappel", notamment pour éviter une surcharge des hôpitaux, estime auprès de l'AFP Étienne Simon-Lorière, virologue et responsable du Centre national des virus des infections respiratoires à l'Institut Pasteur.
Pour cette nouvelle campagne, les vaccins à ARN messager (ARNm), adaptés au variant XXB.1.5 (sous-variant d'Omicron), très répandu, sont préconisés en première intention, quel que soit le vaccin administré précédemment. Ils devraient être plus efficaces contre les différents variants circulant le plus actuellement, notamment EG.5.1.
"Les vaccins mis à jour devraient permettre de mieux cibler les variants qui circulent aujourd'hui, mais d'autres sous-lignages ont déjà émergé depuis leur conception", relève Étienne Simon-Lorière.
Parallèlement à la vaccination, les autorités sanitaires continuent de recommander les gestes barrières, essentiellement en cas d'infection. Mais ce message semble moins entendu, trois ans et demi après le début de l'épidémie.
Vaccin contre les papillomavirus au collège
Autre campagne vaccinale lancée ce lundi, celle contre les papillomavirus humains (HPV), fait son entrée au collège, d'abord pour les élèves en classe de 5e.
Longtemps réservé aux filles, ce vaccin concerne désormais également les garçons. Une extension nécessaire à la fois pour les protéger de certains cancers et pour espérer in fine éliminer totalement ces maladies.
En France, la vaccination anti-HPV est recommandée chez les filles de 11 à 14 ans depuis 2007, et chez les garçons du même âge depuis 2021. Chaque année, les HPV sont responsables de plus de 6 000 nouveaux cas de cancers en France, le plus souvent du col de l'utérus - qui provoque 1 100 décès par an - de la vulve ou du vagin, mais aussi de la sphère ORL, de l'anus ou encore du pénis.
Une étude récente publiée dans The Lancet a montré que, à un moment donné, 31 % des hommes de plus de 15 ans sont infectés par un virus de type HPV. Plus important, un homme sur cinq (21 %) est porteur d'un HPV oncogène, c'est-à-dire potentiellement cause d'un cancer.
Si les principaux touchés ont entre 25 et 29 ans (35 %), tous les hommes sexuellement actifs sont "un réservoir important d'infections génitales par le HPV", poursuit l'étude.
"Cette méta-analyse du Lancet confirme des éléments empiriques et théoriques : le virus HPV se trouve partout, il est extrêmement transmissible", commentait début septembre à l'AFP Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer et médecin de santé publique.
Selon le Centre international de recherche sur le cancer, cité par The Lancet, environ 69 400 cas de cancers chez les hommes causés par le HPV ont été recensés en 2018 dans le monde.
Vacciner les garçons présente donc un premier bénéfice évident : l'injection les protège directement contre les cancers et verrues de la sphère ano-génitale (pénis et anus) pour lesquels l'efficacité du vaccin est déjà établie.
Avec AFP