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Arts et People

TEMOIGNAGE. "Après un cancer de l'utérus, j'ai fait un spectacle pour alerter sur le danger des papillomavirus"

Un simple frottis permet de détecter les papillomavirus. C'est grâce à cet examen que le cancer de l'utérus de Sabrina Nanni a pu être diagnostiqué et traité. Guérie, cette comédienne a transformé son épreuve en spectacle. Le chiffre est inquiétant : 40 % des femmes ne font pas de frottis régulièrement selon le ministère de la Santé. En avril 2017, c'est pourtant cet examen qui a sauvé la vie de Sabrina Nanni. "A l'époque, je venais d'avoir 40 ans. Je n'avais pas d'enfant et je voyais régulièrement mon gynécologue qui m'a conseillé de faire un frottis", explique-t-elle. L'examen révèle que la jeune femme a des lésions précancéreuses. Elle subit alors deux conisations, des interventions qui consistent à les retirer avant de les analyser. "A l'issue de la deuxième intervention, j'ai appris que j'avais un cancer de l'utérus et que je n'aurais jamais d'enfant, car on allait me retirer l'utérus." "Quand on apprend qu'on a une telle maladie, on entre dans un tunnel. Mais j'étais très entourée et le cancer n'a jamais été un sujet tabou pour moi." Elle a alors l'idée d'évoquer cette épreuve dans un spectaclesur lequel elle travaille. "Au début, je voulais faire un spectacle autour des femmes qui n'ont toujours pas d'enfant. Le 'toujours pas' est donc devenu le 'jamais'", explique Sabrina qui subit une hystérectomie fin avril 2017. "A la fin du spectacle, on me voit enceinte, lâcher le ballon qui fait office de ventre" "J'ai été arrêtée un an. Nous avons continué l'écriture et les répétitions avec Sophie Brugeille et Claire Traxelle. Nous avons décidé que ces femmes qui n'avaient pas encore d'enfants en auraient finalement toutes. A défaut d'être mère dans la vraie vie, je jouerais toutes celles que je ne serais jamais." Quand elle reprend le travail en avril 2018, Sabrina Nanni ne pense qu'à son spectacle. "Je me suis alors dit que je n'avais qu'une vie et j'ai quitté mon emploi le 31 août pour devenir comédienne professionnelle. Le 15 novembre, c'était la première d' Ex Utero, au théâtre du Guichet Montparnasse." Le spectacle, joué pendant trois mois, lui sert de catharsis. "A la fin du spectacle, on me voit, en ombre chinoise, enceinte, lâcher le ballon qui fait office de ventre. C'est là que j'ai pleuré, car j'ai matérialisé la fin de la maternité. Mon bébé, c'était désormais mon spectacle." Mais Sabrina ne s'arrête pas là. Elle veut donner du sens à ce qu'elle a vécu. "Je continuerai à me mobiliser tant que mon spectacle n'aura pas eu la visibilité suffisante pour la cause" "J'ai contacté l'association IMAGYN (Initiative des malades atteintes de cancers gynécologiques, sur imagyn.org) pour répondre à mes questions et valider mon spectacle. J'ai décidé de lui reverser une partie des bénéfices." Depuis janvier, IMAGYN fait campagne auprès des parents et des ados, pour inciter à la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV). Un combat important pour Sabrina. "Je continuerai à me mobiliser tant que mon spectacle n'aura pas eu la visibilité suffisante pour la cause", confie celle qui aimerait, avant que rouvrent les lieux de culture, présenter Ex Utero en streaming et qui a même animé une conférence TEDx autour de son histoire. Son cheval de bataille ? Faire rire, réfléchir et surtout attirer l'attention sur les papillomavirus qui causent, chaque année, 6 000 cancers. Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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