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Émeutes en France : "2005, 2023, la même recette, la même cocotte-minute"

À la une de la presse, ce jeudi 6 juillet, les premiers éléments de l’enquête sur la mort de Nahel, tué à Nanterre, en banlieue parisienne, par un policier. L'enquête du Washington Post sur le naufrage, le 13 juin dernier, en Méditerranée d’un bateau transportant près de 750 migrants, au large des côtes grecques. Des nouvelles du roi Charles, du patron de Mbappé et du touriste le plus critiqué d’Italie. Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook… A la Une de la presse, les premiers éléments de l’enquête sur la mort de Nahel, tué le 27 juin à Nanterre, en banlieue parisienne, par un policier. Le Monde a consulté le réquisitoire du procureur général de Versailles, qui reconstitue la chronologie des faits. Dans la version du brigadier mis en cause, qui enchaînait son 9eme jour consécutif de travail, celui-ci nie toujours avoir menacé de mettre «une balle dans la tête du jeune homme» - des propos qui ont bien été prononcés, mais l’on ignore encore par qui. Ce brigadier dit aussi avoir eu peur de se retrouver coincé et son collègue embarqué par le véhicule, puis d’avoir tiré sans avoir voulu viser la poitrine, ce qui corrobore plus ou moins ce qui a été établi jusqu’ici. Ce qui ne colle du tout, d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui a consulté, lui, l’audition du brigadier par la police des police, c’est ce qui figure sur la fiche d’intervention qui indique que «le fonctionnaire de police s’est mis à l’avant pour stopper» le véhicule et que «le conducteur a essayé de repartir en fonçant sur (lui)». Une version totalement contredite par la vidéo qui a été diffusée. L’enquête devra donc déterminer comment cette fausse information a pu se retrouver sur cette fiche. D’après le journal local Le Télégramme, il n’y aura pas, en revanche, d’enquête judiciaire sur des faits survenus, en Bretagne, dans le sillage de la mort de Nahel, l’action coup de poing de citoyens érigés en groupe «anti-casseurs» et la possible participation de militaires «à un groupe qui se trouvait sur les lieux de heurts et se sont trouvés engagés à titre personnel». Les faits se sont déroulés cette fois lors d’une nuit de violences urbaines, le 1er juillet, à Lorient, où se trouvent 4000 militaires de la Marina nationale, et où la Forfusco, la Force maritime des fusiliers marins et commandos, dit avoir ouvert une enquête interne. Dix jours après la mort de Nahel, les violences semblent marquer le pas mais la colère est toujours là - c’est ce qui transparaît, en tout cas, des discussions entre Foued, qui était présent dans les affrontements survenus en 2005 et son fils Samy, descendu, lui, dans les rues la semaine dernière, et dont les échanges ont été captés par Libération. Le journal cite la mise en garde du père à son fils: «J’ai caillassé en 2005, je te jure, ça sert à rien» . Sentiment d’injustice, désillusion sur l’absence de changement depuis dix-huit ans: pour Libé, ce récit intime «montre qu’en vingt ans, rien n’est pareil et (que) tout est comme avant». Un constat qui ressemble à celui du Soir. «Entre 2005 et 2023, la même recette et la même cocotte-minute», écrit le journal belge – en évoquant une génération de 2005 qui perçoit les jeunes d’aujourd’hui comme «plus abîmés, avec encore moins d’espoir, qu’eux-mêmes au même âge». En évoquant la possibilité de bloquer temporairement l’accès aux réseaux sociaux pour limiter les émeutes, Emmanuel Macron, lui, a provoqué un tollé. «Quelle mouche a piqué Emmanuel Macron?»: l’idée ne plaît pas non plus à L’Opinion – où le dessin de Kak montre le président chassant les oiseaux de Twitter. Aux Etats-Unis, c’est Joe Biden himself qui vient d’être prié, par un juge fédéral, de limiter ses communications avec les dirigeants des plus grands réseaux sociaux, après que son Administration a été accusée d'être trop intervenue dans la modération des contenus de leurs plateformes, et donc de porter atteinte à la liberté d’expression. Saluée par les républicains, qui accusent les démocrates de censure, cette décision inquiète, en revanche, les chercheurs spécialistes de la désinformation, qui pensent qu’elle risque d’entraver la lutte contre les fausses informations, notamment sur les vaccins et la fraude électorale - à lire dans The New York Times. La presse américaine, qui revient aussi sur le naufrage, le 13 juin dernier, en Méditerranée d’un bateau transportant près de 750 migrants. The Washington Post publie une enquête accablante pour la Grèce, qu’il accuse d’avoir laissé se noyer des centaines de migrants sous ses yeux. Le journal évoque une «tragédie évitable», malgré les dénégations des autorités grecques, qui se sont félicitées d’être parvenues à sauver la vie de 104 personnes. D’après The Washington Post, l’argument, maintes fois avancé, selon lequel les passagers du bateau auraient refusé d’être secourus, n’est en aucun cas recevable, dans la mesure où le fait de porter secours à un bateau en perdition est une obligation légale, et que ce soi-disant «refus» pouvait aussi être interprété comme une tentative des passeurs de ne pas se faire arrêter. On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, un mot du couronnement écossais du roi Charles - une cérémonie bousculée par la présence de manifestants anti-monarchie, qui ont scandé pendant toute la célébration, «Not My king», «Pas mon roi», pour la plus grand joie du National, le quotidien pro-indépendantiste écossais. Côté royauté footballistique, Marca, le journal sportif espagnol, revient sur la déclaration, hier, du patron de Kylian Mbappé, le patron du PSG, qui a répété tout haut ce qui se dit tout bas depuis plusieurs semaines: «On veut que Kylian reste mais on a besoin qu'il signe un nouveau contrat. On ne peut pas laisser le meilleur joueur du monde partir gratuitement, c'est impossible». Egalement à la rubrique «les mots qui fâchent», Il Messaggero est très remonté par la lettre ouverte d’excuses que lui a adressée un touriste bulgare pour se faire pardonner d’avoir gravé son nom et celui de sa compagne sur les murs du Colisée, vieux de 2000 ans: «C’est avec un très profond embarras que j’admets que ce n’est qu’à la suite de mon geste que j’ai appris à quel point ce monument était ancien». L’argument laisse pantois Il Messaggero, qui répond de façon cinglante que cet homme «a de nouveau dégradé le bon sens avec sa lettre, et appliqué le vandalisme… à sa propre intelligence». Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.

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