Émeutes en France : "Un profond sentiment de déjà-vu"

À la une de la presse, ce lundi 3 juillet, le bilan de cinq jours d’émeutes en France après la mort de Nahel, tué mardi à Nanterre par un policier, qui pourrait s’avérer encore plus lourd que lors des trois semaines d'émeutes de 2005. Ces violences provoquent de très vifs débats dans la presse française et beaucoup de commentaires à l’étranger. Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook… À la une de la presse, le bilan de cinq jours d’émeutes en France. Des incendies, des dégradations et des vols par milliers : les dégâts de ces derniers jours sont d’une "ampleur inédite depuis 2005", d’après Les Echos. À Marseille, La Marseillaise évoque "la lourde facture de la terrible fracture sociale". La presse française revient largement sur l’incendie du domicile de l’élu Vincent Jeanbrun dans la nuit de samedi à dimanche, après une attaque à la voiture-bélier. S'il n'était pas présent, sa femme et ses enfants l'étaient. La justice a ouvert une enquête pour "tentative d’assassinat". Dans Le Parisien/Aujourd’hui en France, le maire de l’Haÿe-les-Roses, en banlieue parisienne, assure que les émeutiers "ne (lui) font pas peur" et appelle à un "sursaut républicain". Dans L’Humanité, une centaine d’élus communistes demandent à Emmanuel Macron d’organiser un débat national "sur la cohésion territoriale, contre les discriminations et les précarités". Libération relève que l’extrême droite "s’indigne des milliards qui auraient irrigué quartiers", mais estime qu’avec des plans banlieues "négligés depuis des années, le problème semble surtout résider dans les rapports entre la jeunesse et la police". L'analyse n'est pas partagée par le Figaro qui voit la police confrontée à "la violence barbare" d’une jeunesse "qui casse tout", de "gamins sans éducation, encouragés par quelques irresponsables de gauche qui soufflent sur les braises de l’incendie et ont une singulière conception de la démocratie". Pour La Croix, la présence de jeunes adolescents parmi les émeutiers "souligne la précarité des familles dans les quartiers dits sensibles", où les parents – souvent des mères célibataires – manqueraient de "soutien de la part des pouvoirs publics". Enfin L’Opinion indique que les événements de ces derniers jours "ont mis un coup d’arrêt brutal à la stratégie de reconquête de l’opinion d’Emmanuel Macron", dont l’annulation de la visite en Allemagne pour cause d’émeutes constitue une "humiliation diplomatique", selon le journal. Les émeutes en France sont toujours regardées avec beaucoup d’attention à l’étranger. Pour Le Soir, ce qui se passe "met à mal l’image d’un pays qui semble vivre sur un volcan". Le journal belge se pose lui aussi "la question des pourquoi" et juge que "les habitants des cités d’aujourd’hui n’ont pas de voix propre, pas de citoyenneté, pas d’appartenance à "leur" pays". The Financial Times, le quotidien britannique, note que "le meurtre de Nahel par un policier rouvre de vieille blessures pour les minorités françaises", en faisant état du "profond sentiment de déjà-vu (qui) prévaut" ici en France, où "les réactions radicalement divergentes" des uns et des autres "soulignent les divisions profondes de la société (française), les tensions entre les jeunes et la police et l'incapacité des gouvernements successifs à améliorer la situation, malgré 40 ans de plans pour les banlieues". Le Monde cite quelques-uns des commentaires publiés dans la presse du Maghreb ces derniers jours, notamment dans le journal algérien arabophone El Khabar, qui accuse la France d’"entêtement à ne pas admettre (son) passé colonial violent", de continuer "à marginaliser des générations d’immigrés". Le journal cite aussi la réaction du site marocain francophone Le 360 au communiqué des autorités algériennes dénonçant les circonstances de la mort du jeune Nahel, dans lequel il voit une "indécente récupération politique de la mort du jeune Nahel" par le régime algérien, "pour régler ses comptes avec la France". De son côté; Courrier International relaie les recommandations de la presse chinoise, après des jets de pierres contre un bus de voyageurs chinois à Marseille. D’après les médias asiatiques, le secteur du tourisme français risque de faire les frais des violences. Enfin, Le Temps fait état de violences à Lausanne "en écho" aux émeutes en France, selon le quotidien suisse. Côté actualité sportive, L’Équipe salue la belle entrée en matière du coureur français Victor Lafay, 27 ans. Le Haut-Savoyard a réussi à s’imposer comme vainqueur de la deuxième étape du Tour de France dimanche. D’après L’Équipe, il "devrait encore surprendre". À Marseille, le Mondial de pétanque ou "la plus grande compétition de boules au monde", sur le site de nos camarades de France Info. De son côté, Le Figaro rapporte que depuis plusieurs mois, le CLAP, le plus vieux club de pétanque de Paris, à Montmartre, se bat pour rester sur le terrain qu'il occupe depuis 1971. Mais il semble être en voie de perdre la partie. Situé Passage de la Sorcière, ce terrain "a fini par attirer le mauvais sort de Carabosse", écrit perfidement le journal – qui désigne ici de son ennemi jurée, la maire de Paris, Anne Hidalgo. Celle-ci serait en passe de réussir à faire adopter le projet d’y agrandir un hôtel de luxe, pour le plus grand mécontentement des boulistes du coin, et des amoureux de Paris. 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