Élections sénatoriales en France : les "grands électeurs" appelés aux urnes
La moitié du Sénat français, soit 170 sièges, est renouvelée ce dimanche pour une durée de six ans, lors d'élections au suffrage indirect. Un total de 45 circonscriptions sont concernées. Quelque 79 000 "grands électeurs" sont appelés à voter.
Les sénateurs français lors de l'adoption de la réforme des retraites à Paris, le 16 mars 2023.
Place au vote pour les élections sénatoriales. Quelque 79 000 "grands électeurs" (députés, sénateurs, conseillers régionaux, départementaux, municipaux) sont appelés aux urnes, dimanche 24 septembre, en France pour ce scrutin indirect sans grand suspense. À l'issue de ce vote le Sénat, dominé par la droite et le centre, doit être renouvelé de moitié.
À moins de huit mois du prochain grand rendez-vous électoral des européennes, 170 des 348 sièges de sénateurs sont à pourvoir pour six ans dans une quarantaine de départements, des Landes au Pas-de-Calais en passant par Paris, l'Île-de-France ou Mayotte. Les 178 autres le seront en 2026.
Les bureaux de vote, installés pour la plupart en préfecture, ont ouvert à 8h30 en métropole, tandis qu'un sénateur a déjà été élu dès le premier tour en Nouvelle-Calédonie pendant la nuit, le dissident Les Républicains Georges Naturel.
Résultats attendus en fin de journée
Deux modes de scrutin cohabitent pour ces sénatoriales à la campagne discrète : dans les départements où sont élus un ou deux sénateurs, l'élection a lieu au scrutin majoritaire à deux tours (un tour le matin, l'autre l'après-midi); et dans les autres départements, elle a lieu au scrutin proportionnel de liste à un tour.
Au Palais du Luxembourg, siège de la "chambre des territoires", les formations politiques auront les yeux rivés sur les résultats une fois les bureaux de vote fermés (17h30), pour compter leurs effectifs.
Pas de grands changements en vue
Les fins connaisseurs de ce scrutin s'accordent tous sur un point : les forces en présence ne bougeront qu'à la marge, à l'aube de chauds débats parlementaires sur l'immigration et le budget.
"Il y aura peut-être quelques rééquilibrages, mais toujours beaucoup de stabilité", assure Hervé Marseille, le président de l'Union centriste, groupe allié des Républicains (LR) dans la majorité sénatoriale.
La droite avance d'ailleurs sans pression dans le sillage de son leader Gérard Larcher (74 ans), en lice pour un sixième mandat de sénateur dans les Yvelines avant une confirmation plus que probable à son poste de président du Sénat le 2 octobre.
"Par les temps politiques difficiles et instables que l'on connaît, la stabilité est déjà une grande victoire", relève Bruno Retailleau, le patron du groupe LR, actuellement crédité de 145 sénateurs sur 348 au total.
Dans un hémicycle encore attaché au traditionnel clivage gauche-droite, reflet des élections municipales, le Parti socialiste (PS) compte bien rester le deuxième groupe du Sénat (64 sénateurs actuellement).
"Symboliquement, c'est important", reconnaît le chef de file socialiste - et candidat dans le Nord - Patrick Kanner, satisfait d'avoir signé "un accord gagnant-gagnant" avec les communistes et les écologistes dans une quinzaine de départements.
Avec une ambition sous-jacente : atteindre les 100 sénateurs de gauche dans l'hémicycle, contre 91 avant ce renouvellement. Parmi les nouveaux arrivants probables, l'ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot.
Horizons en progression
Cette alliance n'a pas plu à la France insoumise, écartée faute de disposer d'un maillage local suffisant pour garnir les rangs du Sénat. LFI a répliqué en candidatant sans grand espoir dans tout l'Hexagone, utilisant parfois le logo de la coalition Nupes au regret du PS et d'Europe Écologie-Les Verts (EELV).
Minoritaire et dispersée dans plusieurs groupes au Sénat, la majorité présidentielle risque aussi de payer les limites de son ancrage local. "Les dernières municipales nous ont enlevé tout espoir de gain substantiel", concède un sénateur Renaissance, désabusé.
Des résultats sur lesquels le président de la République ne devrait pas s'appesantir dans son interview à TF1 et France 2 dimanche soir.
Le parti Horizons d'Édouard Philippe semble de son côté plus fringant après ses victoires municipales à Reims ou à Angers, synonymes de sièges quasi-acquis. "Nous continuons de tisser notre toile au Sénat", glisse Pierre-Yves Bournazel, le chef du pôle élections d'Horizons.
Enfin le Rassemblement national, absent au Sénat, espère créer la surprise dans le Nord, le Pas-de-Calais ou la Moselle.
Avec AFP