E-commerce : un collectif de 500 000 commerçants se mobilise contre Amazon
Ce propriétaires de boutiques physiques s'inquiètent de la désertion des centre villes et centres commerciaux. Ils militent pour une "équité fiscale".
Un demi-million de commerçants physiques [ayant une boutique contrairement aux commerçants vendant uniquement sur internet] se lancent jeudi 27 mai dans un front anti-Amazon. Réunis dans un collectif "Sauvons nos commerçants", les petits commerces indépendants, les centres commerciaux, et les grandes chaînes mondiales font cause commune contre les commerces 100% internet, les pure players, et principalement Amazon.
Affirmant que le commerce physique "est essentiel à la vitalité de nos territoires", le collectif veut "jouer à armes égales" avec les pure players. Il dénonce "les privilèges exorbitants dont bénéficient" les géants du net "grâce au soutien de l’État".
Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, plaide, sur franceinfo, pour que "les règles du jeu pour les uns s'appliquent aux autres". "Quand un hypermarché s'installe, il est soumis à des demandes d'autorisation très sévère", explique-t-il. "Quand un entrepôt Amazon se créé, sur 50 000 à 150 000 mètres carré, il ne rentre pas dans les critères d'une surface commerciale de vente."
"Une injustice face à la TVA"
Cette "absence d’équité" engendre "de graves conséquences, notamment en termes d’emplois ou de destructions de commerce", affirme le collectif.
Les commerçants physiques pointent "une injustice face à la TVA" et dénoncent le fait que les pure players ne sont pas soumis à l’impôt sur les sociétés grâce à leur absence d’établissement en France. "Grâce à cette règle fiscale, Amazon, qui dissimulerait 57 % de son chiffre d’affaires, a payé zéro euro d’impôt sur les sociétés en 2020." Ils soulignent qu'"un emploi créé par Amazon détruit deux emplois dans le commerce physique en France".
Une contribution pollueur-payeur
Le collectif s'alarme enfin que les centres commerciaux et les centres villes deviennent des lieux fantômes à cause des géants du net : "L'implantation d’entrepôts logistiques dévisagent nos territoires" et avec "le flux ininterrompu de livraisons, les pure players désorganisent nos villes".
Les 500 000 commerçants membres du collectif demandent une réforme fiscale pour aboutir à "une équité fiscale totale". Ils souhaitent un durcissement des sanctions face à une "concurrence déloyale", un moratoire sur l'implantation des entrepôts et un plan de soutien aux commerçants. Enfin ils plaident pour une contribution obligatoire sur le principe du pollueur-payeur, car, selon eux, "les pure players ont un impact environnemental désastreux".