Douanes et contrefaçons
La journée internationale de la douane se tiendra mercredi 26 janvier. L’amélioration des coopérations numériques face aux trafics en nette augmentation, à l’image de la contrefaçon, c'est le thème de cette nouvelle édition.
En 2020, les contrefaçons ont explosé, avec près de 6 millions d’articles saisis en France, soit une augmentation de 20% par rapport à 2019. D’après les chiffres du bilan annuel des douanes, elles ont intercepté 285 tonnes de cigarettes, 800 000 vêtements ou encore 130 000 médicaments contrefaits l’an dernier.
On estime par exemple qu’un smartphone sur cinq et une console de jeux sur quatre sont des contrefaçons. La liste des produits trafiqués n’a pas de limites, et ils sont respponsables d’un manque à gagner estimé à 83 milliards d’euros pour l'Union européenne. A ceci s’ajoutent les recettes fiscales non perçues, mais aussi la perte, pour l'Europe, de plus de 600.000 emplois.
Marseille, un noeud de communications majeur
En France, Marseille est un nœud de communication majeur, situé à mi-chemin entre l’Italie et l’Espagne. Avec son réseau autoroutier, son port de conteneurs et l’aéroport de Marignane, elle est une plaque tournante de contrebande. Sauf à inspecter chaque navire, train ou avion, les douaniers ne se déplacent que sur la base d’un minimum d’indices.
"Ça ne sert à rien de courir dans la nature. Nous, on ne fait pas de maraude ! Quand les agents de chez moi partent en mission, ils savent ce qu’ils vont chercher, pourquoi ils y vont. On roule peu, on observe beaucoup et on agit quand on a une chance d’attraper tout ce beau monde," ajoute Guy Jean-Baptiste.
Photo prise le 21 octobre 2010 à Marseille et fournie par les douanes françaises montrant les 970.000 euros en liquide saisis le 19 octobre 2010 dans un camion immatriculé en Hongrie sur l'autoroute A8. Les billets découverts par la brigade de surveillance de Fréjus (Var), principalement des coupues de 20 et 50 euros, étaient dissimulés dans un chargement de cartons de maroquinerie en provenance de Chine. (Illustration)
(AFP / DOUANE FRANCAISE)
Tous ces trafics génèrent du cash
Ainsi, en un an, les douanes de Marseille ont intercepté deux millions d’euros en partance pour l’étranger, probablement une infime partie de la réalité. Pour détecter ces billets, les douaniers s’appuient notamment sur des chiens spécialement dressés, souligne Luc Doumont, président de l’association internationale des douaniers francophones.
Et si les trafiquants bénéficient de moyens considérables pour organiser leurs réseaux, les douanes disposent de tout un attirail matériel (drones, avions, hélicoptères) et d’une importante capacité de veille sur les réseaux sociaux.
On l’a notamment vu en octobre dernier, lorsqu'un cargo a été intercepté au large de Dunkerque, avec un équipage complice et une tonne de cocaïne à bord.