Dix-sept hommes interpellés pour des menaces et insultes homophobes contre Eddy de Pretto
Dix-sept hommes ont été interpellés et placés en garde à vue après une vague de haine en ligne visant le chanteur Eddy de Pretto, a appris franceinfo jeudi 10 mars de source proche de l'enquête, confirmant une information du journal Le Parisien. Ils sont soupçonnés d'avoir envoyé des menaces de mort et des insultes homophobes au chanteur. En juin 2021, Eddy de Pretto s'est produit dans l'église Saint-Eustache, dans le Ier arrondissement de Paris, après une invitation du festival "Qui va piano va sano". Il a partagé une vidéo du concert dans une "story" sur Instagram et reçu - selon ses propres estimations - 3 000 messages malveillants sur les réseaux sociaux.
Quelques jours plus tard, il a répondu sur Twitter que "ces homophobes, royalistes, anarchistes d'extrême droite ne gagneront jamais. L'amour gagne toujours". Il a déposé plainte l'automne suivant et le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris a ouvert une enquête. Le réseau social Instagram a coopéré avec les autorités pour retrouver les auteurs. Les enquêteurs ont utilisé la même méthode que pour l'affaire Mila pour les identifier. Au total, 17 individus identifiés comme les auteurs des messages les plus graves ont finalement été interpellés mardi, mercredi et jeudi.
Des profils variés
Ils ont été placés en garde à vue pour harcèlement par voie électronique, insultes homophobes et certains pour des menaces de mort. Ces hommes de 20 à 30 ans sont en garde à vue chacun dans leur département de résidence. Certains dans le Doubs, l'Isère, l'Ille-et-Vilaine, le Maine-et-Loire, le Rhône, en Côte-d'Or, à Paris, d'autres en Haute-Loire, dans la Manche, en Gironde, en Seine-Saint-Denis, dans les Yvelines et dans la Meuse, a listé le parquet de Paris. Ils ont des profils variés, vivent aussi bien en zone rurale qu'urbaine, mais plusieurs sont des catholiques conservateurs.
Quinze d'entre eux sont convoqués devant le tribunal correctionnel les 3 et 4 octobre 2022 pour harcèlement en ligne avec incapacité totale de travail (ITT) de plus de huit jours, et certains avec la circonstance aggravante d'avoir commis ces actes en raison de l'orientation sexuelle de la victime, a précisé le parquet de Paris à franceinfo.