Dix ans après les attentats de Toulouse et Montauban, hommages et recueillements
Emmanuel Macron, accompagné du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, du président israélien, Isaac Herzog (à droite) et du grand rabbin de France, Haim Korsia, au lycée Ohr Torah de Toulouse, le 20 mars 2022.
Le président Emmanuel Macron et son homologue israélien, Isaac Herzog, ont rendu hommage, dimanche, aux victimes des attentats perpétrés il y a dix ans à Toulouse par Mohamed Merah. Les deux chefs d'État prononceront des discours, en présence notamment des anciens président français, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Dix ans après les attentats de Mohamed Merah qui ont fait sept morts, dont des enfants juifs, le président Emmanuel Macron et son homologue israélien, Isaac Herzog, ont entamé une cérémonie d'hommage aux victimes, dimanche 20 mars, à Toulouse.
En milieu d'après-midi, les deux présidents ont déposé une gerbe dans la cour de l'école Ohr Torah (anciennement école Otzar Hatorah), au pied de "l'Arbre de vie", un monument en hommage aux victimes.
C'est ici que le 19 mars 2012, vers 8 h, deux enfants, Myriam Monsonego, 7 ans, et Gabriel Sandler, 3 ans, ont été abattus à bout portant dans la cour de récréation par Mohammed Merah, un délinquant âgé de 23 ans.
Quelques secondes avant, Arié Sandler, 6 ans, et son père Jonathan Sandler avaient également succombé aux balles du tueur au scooter. Celui-ci avait démarré son périple meurtrier une semaine plus tôt pour abattre, à Toulouse puis Montauban, trois militaires, Imad Ziaten, Abel Chennouf et Mohamed Legouad, et provoquer des blessures irréversibles à un quatrième soldat, Loïc Liber, devenu tétraplégique.
Dimanche matin, avant l'arrivée d'Emmanuel Macron et Isaac Herzog, la cour de l'école s'est d'abord remplie d'anciens élèves, témoins de l'attaque, venus des quatre coins du monde pour une cérémonie poignante autour du rabbin et directeur de l'établissement, Yaacov Monsonego, dont la fille Myriam, 7 ans, a péri sous les balles de Mohamed Merah.
"La douleur est intense, ce qui s'est passé a été traumatisant et l'absence ne sera jamais comblée. Mais c'est la volonté de vivre et la solidarité au sein de l'établissement qui seront les plus fortes", a témoigné Ava Ouaknine, 19 ans, amie de Myriam Monsonégo.
"J'avais 16 ans, cela a changé ma vie. Ça a été très dur, je faisais des cauchemars. Puis je me suis reconstruite et finalement ça m'a aidée à réussir, à avancer, à persévérer. Je me suis dit 'j'ai de la chance d'être là' et ça m'a boostée pour mes études", confiait de son côté Sharon Benitah, qui a fait le voyage depuis New York.
"Continuer sans relâche"
En arrivant sur les lieux quelques heures plus tard, Emmanuel Macron a donné une longue accolade au directeur de l'établissement. Un échange était ensuite prévu avec Yaacov Monsonego et son épouse, avant le début d'une cérémonie d'hommage aux victimes, dans une salle de concert du centre-ville de Toulouse, la Halle aux grains.
Plusieurs textes seront lus par les amis et des membres des familles, puis le président de l'État d'Israël et le président de la République prononceront des discours, en présence des anciens chefs d'État, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Près de 2 000 personnes sont invitées pour ces cérémonies organisées par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Emmanuel Macron avait accepté l'invitation, dans un discours lu lors du dîner du Crif fin février, à Paris, en appelant à une "mobilisation générale de toute la société" pour lutter contre l'antisémitisme, et promettant de "continuer le combat" "sans relâche".
Il y a dix ans, la série d'attaques de Mohamed Merah, qui allait revendiquer les attentats au nom d'Al-Qaïda, avait généré l'effroi.
Avec AFP