Attentats de Toulouse et de Montauban : "Il faut tout mettre en œuvre pour que ça ne recommence plus", déclare un dirigeant de l'école Ohr Torah
Attentats de Toulouse et de Montauban : "Il faut tout mettre en œuvre pour que ça ne recommence plus", déclare un dirigeant de l'école Ohr Torah
Dix ans après les attentats de Toulouse et de Montauban, Laurent Raynaud, directeur des études de l’école Ohr Torah de Toulouse appelle sur franceinfo à ce que les sujets de discriminations, de racisme et d'antisémitisme ne soient plus tabous.
"Il faut tout mettre en œuvre pour que ça ne recommence plus" et pour que la communauté juive à Toulouse "se sente en sécurité", a déclaré Laurent Raynaud, directeur des études de l’école Ohr Torah de Toulouse (anciennement école Ozar Hatorah), dimanche 20 mars sur franceinfo, jour de commémoration du dixième anniversaire des attentats de Toulouse et de Montauban. Emmanuel Macron participera aux cérémonies en hommage aux sept personnes assassinées par Mohamed Merah, dont quatre dans cette école juive : Myriam Monsonego, 7 ans, Gabriel Sandler, 3 ans, Arié Sandler, 6 ans, et son père Jonathan Sandler.
franceinfo : Dix ans après, quel est l'état d'esprit de la communauté juive de Toulouse, à l'heure actuelle ? Qu'attend-elle ?
Laurent Raynaud : D'après moi, il faut mettre toutes les mesures possibles pour qu'ils se sentent en sécurité et qu'ils aient envie de rester dans leur pays, la France. Il faut mettre tout en œuvre pour que ça ne recommence plus. Je vais prendre l'exemple du plan d'action régionale de l'Occitanie, dont le slogan est "discriminations, racisme, antisémitisme, on en parle". Je pense en effet qu'il faut en parler. Il ne faut pas que ça soit un sujet tabou.
Qu'en est-il de la sécurité de l'école, aujourd'hui ?
L'école est très, très protégée, même si cette protection fait qu'à l'intérieur, quand on rentre, on est comme dans une école normale. À l'extérieur, c'est vrai qu'il y a des mesures très importantes, et ça nous rassure.
Le père d'une des victimes, Myriam Monsonego, dirige toujours l'école. Quel message lui adressez-vous ?
M. Monsonego, et j'associerai également son épouse, ont fait le choix de rester à la tête de cette école et, par leur discours et par leur exemple, nous ont donné des leçons de vie. Depuis, ils ont "construit" de nombreux enfants. Ils ne les ont pas construits dans la haine, ils les ont construits dans nos valeurs universelles, dans la République. Ils les ont formés pour qu'ils deviennent des hommes et des femmes qui comprennent le monde.
Les attentats de Toulouse et de Montauban ont été, en quelque sorte, un prélude à ceux de 2015. Avez-vous le sentiment que ce qu'il s'est passé dans votre école a été pris au sérieux ?
C'est difficile à dire. Ce que je pense, c'est qu'on n'a peut-être pas pris l'ampleur de ce qui allait commencer en France, malheureusement. On n'a peut-être pas pris les mesures nécessaires, notamment la surveillance des personnes qui étaient fichées S et on n'a peut-être pas compris à ce moment-là leurs réseaux, qui pouvaient atteindre notre pays.