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Économie et marchés

Covid-19 : Londres résilie son contrat pour les vaccins de la start-up française Valneva

Le laboratoire du siège du groupe Valneva SE à Saint-Herblain, près de Nantes, dans l'ouest de la France, le 30 juillet 2020. Après avoir précommandé 100 millions de doses de vaccins anti-Covid à la biotech franco-autrichienne, Londres fait marche arrière. Le Royaume-Uni a résilié son contrat, provoquant la chute en Bourse du titre de Valneva. Pour la start-up, le manque à gagner est gros. Le groupe misait beaucoup sur cette commande, sa seule et unique à ce jour. Énorme coup dur pour la start-up franco-autrichienne basée à Nantes. Le laboratoire Valneva, qui développe un vaccin contre le Covid-19, vient d'apprendre que le gouvernement britannique a "résilié" son contrat portant sur 100 millions de doses précommandées.  Contre le Covid-19, Valneva travaille sur l'élaboration d'un vaccin à virus désactivé, une technologie plus classique que l'ARN messager et qui sert notamment chaque année pour les vaccins contre la grippe.  "Le contrat inclut une clause permettant au gouvernement britannique d'y mettre fin. Il prétend de plus que Valneva a manqué à ses obligations, ce que Valneva conteste vigoureusement", indique le laboratoire franco-autrichien dans un communiqué, lundi 13 septembre, sans donner plus de détails. De son côté, Londres n'a, à ce stade, fourni aucune explication officielle. Toutefois, un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson a indiqué que les autorités sanitaires britanniques n'avaient "pas approuvé de vaccin de Valneva", précisant que le pays ne tablait pas sur les doses du laboratoire pour les vaccinations de l'automne et de l'hiver.  Le laboratoire avait soumis en août sa demande d'autorisation auprès des autorités de santé britanniques pour son candidat-vaccin, le VLA2001. Le titre du laboratoire chute à la Bourse En réaction, le titre de la biotech s'est effondré de plus de 40 % à la Bourse de Paris, à 11,64 euros, la plus forte baisse du jour sur la place parisienne. Née en 2013 dans les laboratoires publics de l'Institut national de la recherche agronomique et environnementale (Inrae), la biotech Valneva est le résultat de la fusion entre la société autrichienne Intercell AG et la start-up française Vivalis. L'entreprise, qui compte 600 collaborateurs, commercialise déjà des vaccins contre l'encéphalite japonaise et le choléra, et travaille aussi, notamment, à développer un vaccin contre la maladie de Lyme,  "Valneva a travaillé sans relâche, et s'est investi au maximum de ses capacités, dans sa collaboration" avec le gouvernement britannique, "notamment en engageant des ressources significatives et en montrant une très forte implication afin de répondre à [ses] demandes sur des vaccins adaptés aux variants", met en avant lundi le laboratoire. Le Royaume-Uni avait été le premier à le soutenir, en lui passant commande l'an dernier : d'abord pour 60 millions de doses, puis 40 millions supplémentaires, pour 2021-2022. Bientôt les résultats des essais cliniques sur l'homme  Fin août, la biotech avait indiqué que, sur la base des essais de phases I et II (sur un nombre relativement réduit de volontaires), elle espérait "avoir un vaccin qui soit efficace de manière supérieure à 80%".  "Selon moi, c'est certainement plus une décision politique qu'une prise de position médicale et scientifique : quand on regarde ses résultats, Valneva est loin d'être ridicule et se défend très bien en termes d'efficacité" contre le Covid-19, a estimé Rafi Mardachti, PDG d'Universal Medica Group, société de conseil dans l'industrie pharmaceutique. Le laboratoire rappelle lundi que ses résultats des essais de phase III, la dernière sur l'homme avant une éventuelle mise sur le marché, sont attendus au début du quatrième trimestre, potentiellement dans quelques semaines. Des discussions "en cours" avec l'UE Le groupe indique qu'il "va accroître ses efforts avec d'autres clients potentiels afin de s'assurer que son vaccin inactivé puisse être utilisé dans la lutte contre la pandémie". Fin août, Franck Grimaud, son directeur général, avait affirmé que des discussions avec l'Union européenne étaient par ailleurs "toujours en cours". Le gouvernement britannique a multiplié les contrats auprès des laboratoires pour s'assurer de disposer de suffisamment de vaccins, obtenus par diverses technologies. Avant cette annulation, il avait commandé au total 535 millions de doses, largement de quoi vacciner toute sa population, y compris avec plusieurs rappels. Avec AFP

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