Covid-19 : la France lève l’essentiel des restrictions sanitaires, dont le port du masque
Le gouvernement français allège, lundi, l'essentiel des restrictions anti-Covid, malgré de premiers signes de reprise de l'épidémie. Le masque reste toutefois obligatoire dans les transports et dans les établissements de santé.
Le port du masque en intérieur n'est plus obligatoire (avec quelques exceptions), tout comme la présentation du passe vaccinal pour prendre un café au bar, aller au cinéma ou au restaurant. L'essentiel des restrictions anti-Covid sont levées, lundi 14 mars.
L'étape de lundi se résume à deux grandes mesures. Le passe vaccinal, qui impose d'être vacciné contre leCovid pour accéder à de nombreux lieux, sera levé même si sa version "sanitaire", qui fonctionne aussi avec un test négatif au virus, sera maintenue dans les établissements de santé au sens large : hôpitaux, Ehpad...
Le masque, lui, ne sera plus obligatoire, à l'exception des transports et, là encore, des établissements de santé. Cet allègement concerne notamment les écoles, les commerces et les entreprises, qui garderont le choix de l'imposer ou non à leurs employés. Le ministère de l'Éducation le recommande "fortement" aux cas contacts "en intérieur pendant 7 jours après la survenue du cas confirmé".
Malgré une hausse des cas, pas de changement de stratégie
Si début mars, quand ces mesures d'allègement ont été annoncées par le gouvernement, la forte et longue cinquième vague de l'épidémie redescendait clairement, ce n'est maintenant plus le cas. Ces derniers jours, le nombre de nouveaux cas positifs est même reparti à la hausse : la moyenne des sept derniers jours était dimanche de plus de 65 250, contre 50 646 une semaine auparavant.
Cette inversion de tendance reste pour l'heure sans effet dans les services de soins critiques, même si une hausse du nombre d'hospitalisations a été enregistrée dimanche.
"Il faut encore attendre un petit peu pour voir si cette tendance se confirme mais effectivement au niveau de l'Europe, on voit la même chose", a indiqué dimanche sur France Inter Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat à Paris. Ce membre du Conseil scientifique y voit "trois raisons" : la présence du sous-variant BA2 "un peu plus transmissible", la "réouverture des écoles" après les vacances et "probablement un relâchement de la population, qui est assez normal".
Concédant qu'il y avait actuellement une "reprise des cas", Jean Castex a cependant exclu, samedi, de "changer de stratégie".
"Depuis deux ans, il y a toujours des risques et des bénéfices à ce que l'on fait. On n'est pas dans une situation de certitude totale", a expliqué Yazdan Yazdanpanah, rappelant que cette fois "80 % des gens" sont vaccinés et qu'"une proportion non négligeable de la population avait déjà été touchée par l'infection". "Cette immunité, probablement, nous protège. En tout cas en termes d'hospitalisations."
Appel à la vigilance
Si après deux années de pandémie, la fin des restrictions promet d'être accueillie avec soulagement par bien des Français, les scientifiques appellent chacun à garder des précautions, vis-à-vis par exemple des immunodéprimés.
"Il est trop tôt pour tourner la page Covid même si on en a très envie ! Nous devons rester vigilants", a exhorté mardi sur Twitter Rémi Salomon, président de la commission d'établissement de l'AP-HP (Hôpitaux de Paris).
Le gouvernement a également décidé d'ouvrir "dès à présent la quatrième dose aux plus de 80 ans" et recommande "fortement aux personnes fragiles du fait de leur âge ou de leurs pathologies de maintenir le port du masque dans les lieux clos et dans les grands rassemblements".
Avec AFP