Covid-19 : Jean Castex prêt à reconfiner l'Île-de-France "si nécessaire"
Le Premier ministre Jean Castex à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris, le 12 mars 2021.
Si l'exécutif veut à tout prix éviter un reconfinement en Île-de-France, le Premier ministre Jean Castex a averti dimanche qu'il serait décrété "s'il est nécessaire". "La situation ne s'améliore pas en Île-de-France", a-t-il précisé, alors que des transferts de patients ont débuté vers d'autres régions pour soulager les hôpitaux parisiens.
Si l'option reste "sur la table" pour lutter contre la progression du Covid-19 en France, tout doit être fait pour éviter un reconfinement en Île-de-France, même s'il sera imposé si nécessaire face à une situation qui ne s'améliore pas sur le plan sanitaire et pèse sur le personnel soignant, a déclaré dimanche 14 mars le Premier ministre, Jean Castex.
"Reconfiner, c'est un acte extrêmement fort avec des conséquences très lourdes. (...) Il faut qu'on utilise toutes les armes à notre disposition pour éviter le confinement. Je ne l'ai jamais caché : vaccinons, protégeons-nous, testons-nous, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter ce confinement, mais s'il est nécessaire, nous y procéderons", a déclaré le Premier ministre lors d'une discussion avec des internautes sur la plateforme Twitch.
L'Île-de-France, un cas à part
"La situation ne s'améliore pas en Île-de-France. On voit qu'il y a un nombre de contaminations de plus en plus élevé et les services hospitaliers sont très chargés, avec des patients qui sont nombreux, dont la moyenne d'âge baisse, qui n'ont pas toujours des comorbidités", a expliqué Jean Castex. "On a une situation (...) qui pèse beaucoup sur le personnel soignant et qui est inquiétante, et on ne s'en cache pas."
Le Premier ministre a cependant ajouté que le taux d'incidence global pour la région était encore inférieur à 400 pour 100 000 habitants, ce qui justifiait de ne pas prendre les mêmes mesures qu'à Nice ou Dunkerque, où un confinement le weed-end a été instauré pour plusieurs semaines.
"La difficulté", a-t-il poursuivi en soulignant les disparités entre les huit départements de la région, "c'est qu'on ne peut pas prendre un département isolément. Il y a beaucoup de flux de population, on est obligés de considérer l'Île-de-France globalement."
"Confiner, c'est très dur, il ne faut prendre cette décision que lorsqu'on a tout essayé, et c'est qu'on est en train de faire", a ajouté Jean Castex.
Plus de 26 000 nouveaux cas dimanche
Le gouvernement a jugé cette semaine la situation sanitaire "tendue et inquiétante", particulièrement dans la région de la capitale où des transferts de patients ont débuté pour soulager les hôpitaux.
"Tous les outils sont en permanence sur la table. Le confinement est utilisable si la situation l'exige", a commenté dimanche le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, sur BFMTV.
"Le confinement n’est pas tabou mais le confinement n’est pas automatique", a encore dit Jérôme Salomon. "Il dépend du contexte, il doit être justifié, il doit être expliqué et il doit être évidemment respecté."
Lors d'un point-presse à l'aéroport d'Orly, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a déclaré que des transferts de patients de l'Île-de-France vers la province avaient commencé durant le week-end par voie aérienne.
"Ces opérations d'évacuation sanitaire vont se poursuivre dans la semaine et monter en puissance à raison de six évacuations par moyens aéroportés par jour", a déclaré Gabriel Attal. Il a ajouté qu'en fin de semaine seraient aussi organisés des transferts avec des TGV médicalisés.
La France a enregistré dimanche 26 343 nouveaux cas de contamination par le coronavirus en 24 heures, contre près de 30 000 la veille, selon les chiffres publiés par le ministère de la Santé.
Avec Reuters