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Covid-19 en France : face à des services de réanimation remplis, les transferts de malades augmentent

Un membre du personnel de santé soigne un patient atteint du Covid-19 à l'Hôpital Ambroise Paré, à Boulogne-Billancourt, en région parisienne, le 8 mars 2021. En France, la crise sanitaire est loin d'être terminée, malgré la protection promise par l'accélération de la campagne de vaccination. Avec près de 4 000 malades du Covid-19 en réanimation, le gouvernement a annoncé mercredi que des "évacuations sanitaires" auront lieu "dans les jours qui viennent". Près de 4 000 malades du Covid-19 en réanimation, des patients évacués de certaines régions pour éviter la saturation des hôpitaux : la crise sanitaire, au centre d'un Conseil de défense mercredi 10 mars au matin à l'Élysée, est loin d'être terminée en France malgré la protection promise par la campagne de vaccination. La décision d'un nouveau confinement semble être écartée en Île-de-France, région la plus peuplée de l'Hexagone (12 millions d'habitants), a assuré mardi le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Pourtant, le nombre de patients accueillis dans un service de réanimation s'y est envolé ces derniers jours, dépassant mardi 9 mars la barre du millier de malades (1 018) pour "moins de 1 050" lits disponibles, selon l'Agence régionale de santé (ARS). C'est pourquoi "un certain nombre d'évacuations sanitaires [aura lieu] dans les jours qui viennent", afin de transférer des malades vers des hôpitaux d'autres régions, a prévenu mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, après le Conseil de défense et le Conseil des ministres. Cette menace de saturation a déjà poussé l'ARS de la région parisienne à donner "l'ordre ferme" aux hôpitaux et aux cliniques de déprogrammer 40 % de leurs activités médicales et chirurgicales pour augmenter les capacités d'accueil. L'objectif est de 1 577 lits de réanimation, réservés aux cas les plus graves. Dans la Région des Hauts-de-France, des patients hospitalisés seront prochainement transférés vers la Belgique, selon l'ARS. Éviter les confinements stricts "Nous sommes toujours sur une ligne de crête", a encore observé Gabriel Attal, à la veille d'une conférence de presse du ministre de la Santé, Olivier Véran, qui fera un point global sur la situation sanitaire. Après sept semaines de couvre-feu à 18h en métropole, et plus de quatre mois de fermeture pour les restaurants, bars, lieux culturels et salles de sport privées, l'exécutif veut tout faire pour éviter les confinements stricts. Cette mesure est toutefois en vigueur dans plusieurs territoires d'outre-mer, comme à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie ou encore à Wallis-et-Futuna. Le gouvernement avait déjà repoussé fin janvier cette solution au niveau national, alors qu'elle était réclamée par le conseil scientifique. Mais cela ne satisfait ni ceux qui voudraient des mesures plus sévères, ni ceux qui réclament la réouverture de lieux fermés à cause de la pandémie. "Nous sommes à saturation, ça continue de monter et on est en train de dispatcher des malades un peu partout, comme on peut. On annule des opérations, on annule des prises en charge d'autres malades, voilà les conséquences de l'absence de décision", a regretté Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Avicenne (Bobigny), interrogé par l'AFP. À l'inverse, le mouvement d'"occupation" des théâtres pour réclamer la réouverture des lieux culturels commence à prendre de l'ampleur, avec une mobilisation dans trois théâtres nationaux mardi. Davantage de week-ends confinés Plusieurs sociétés médicales (dont les sociétés françaises d'ophtalmologie, de médecine d'urgence et de réanimation) se sont également alliées à des organisations de l'événementiel pour demander la reprise des congrès médicaux, annulés depuis un an. À défaut de confinement national, des confinements le week-end ont toutefois été décidés dans certaines régions. Dans les Alpes-Maritimes, cette mesure va être reconduite samedi et dimanche, a annoncé M. Attal. Idem dans l'agglomération de Dunkerque, comme l'avait annoncé dès mardi la préfecture du Nord, et dans le département du Pas-de-Calais, où c'est prévu jusqu'à la fin mars. Baisse des morts en Ehpad La cadence de la campagne de vaccination, tributaire des approvisionnements limités, ne permet pas à ce stade d'envisager un soulagement dans les hôpitaux, surtout dans les territoires où le variant anglais du coronavirus s'est répandu à grande vitesse, comme à Dunkerque ou en région parisienne. Sur toute la France, 3 918 malades étaient soignés mardi 9 mars dans un service de réanimation, un niveau loin des pics de la première (7 000 au printemps) et de la deuxième vague (4 900 à l'automne). Mais le rythme s'est nettement accéléré depuis fin février, où le nombre de patients se situait autour de 3 500. 299 nouveaux morts du Covid-19 ont été comptabilisés mardi dans les hôpitaux, portant le bilan total à 89.327 décès depuis le début de l'épidémie, il y a un an. En revanche, le nombre des morts dans les Ehpad, qui est diffusé deux fois par semaine par les autorités sanitaires, est passé mardi sous la barre des 100, avec 70 décès comptabilisés, au plus bas depuis la mi-octobre. Dans ces établissements, le taux de couverture avec une dose de vaccin atteint 85 % des résidents, et désormais 63 % avec deux doses. Au total, 4,1 millions de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin, dont 2 millions ont été vaccinées avec deux doses, depuis le début de la campagne, qui concerne pour l'instant les Ehpad, les plus de 75 ans en ville, les 50-74 ans les plus fragiles et les soignants. Le gouvernement promet au moins 10 millions de premières injections d'ici mi-avril. Pour cela, il faudra calmer la grogne des médecins libéraux, qui s'estiment souvent insuffisamment servis. Ils se sont ainsi insurgés lundi contre une décision du ministère de la Santé les privant de commandes de doses cette semaine au profit des pharmaciens, qui commenceront à vacciner le 15 mars. Avec AFP

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