Condamné, Nicolas Sarkozy dénonce une "injustice profonde"
L'ancien président français, Nicolas Sarkozy, qui a menacé mardi de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme après sa condamnation à de la prison ferme pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des "écoutes", a de nouveau qualifié sa sentence d'"injustice profonde".
Le verdict du tribunal correctionnel condamnant Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont deux avec sursis, ne passe décidément pas. L'ex-chef d'État français s'est refusé, mercredi 3 mars, à parler de "justice politique", comme certains de ses soutiens l'ont fait après sa condamnation, une sentence qu'il a de nouveau qualifiée d'"injustice profonde".
La veille, l'ex-président français avait dit ne pas exclure d'aller devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour que "triomphent le droit et la justice", dans une interview donnée au Figaro.
"Je me battrai jusqu'au bout pour que la vérité triomphe", a assuré l'ancien chef de l'État cette fois sur TF1, répétant : "Je ne baisserai pas la tête parce qu'on me reproche des faits que je n'ai pas commis".
"Je n'ai jamais parlé de justice politique et je n'en parlerai jamais", a affirmé Nicolas Sarkozy. "Je sais faire la différence entre le comportement de certains et une institution", a-t-il ajouté, martelant : "Je ne tomberai pas dans le piège d'un combat politique contre une institution que je respecte".
Nicolas Sarkozy se dit "harcelé"
Alors que plusieurs de ses soutiens à droite ont mis en cause le rôle du parquet national financier (PNF) dans ce procès, il a assuré qu'il ne demandait "la dissolution d'aucune institution". "Je ne demande qu'une chose, la vérité et le respect des règles de droit", a-t-il ajouté. Dans cette affaire, "qui peut dire que j'ai bénéficié du moindre avantage ?"
"Je suis habitué à subir ce harcèlement depuis dix ans", a-t-il assuré. "Ce qui se passe aujourd'hui est une injustice profonde et la vérité explosera."
L'ancien chef de l'État a été condamné lundi par la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des "écoutes", une décision historique dont il a fait appel.
Retrait de la vie politique
Interrogé sur ses éventuelles ambitions politiques, Nicolas Sarkozy a assuré qu'il avait "pris bien avant la décision du tribunal, la décision de ne pas (se) présenter" à la présidentielle de 2022. "Je n'ai pas la volonté de revenir dans la politique, j'ai tourné la page de la politique", a-t-il répété, alors que certains à droite voyaient en lui un éventuel recours pour 2022.
Enfin sur la crise sanitaire, pour l'ancien chef de l'État, "c'est clair. Et je l'ai dit au président de la République : c'est vacciner". "Il faut vacciner jour et nuit, sept jours sur sept, c'est la seule façon de s'en sortir" et c'est ce qui, selon lui, coûtera le moins cher".
Nicolas Sarkozy, âgé de 66 ans, a d'ailleurs créé une nouvelle polémique en recevant l'injection contre le Covid-19 à l’hôpital militaire de Percy, à Clamart, près de Paris, dès le mois de janvier. La vaccination avait été prescrite par un médecin de ville qui invoque une pathologie à haut risque dont souffrirait l'homme politique. La vaccination était encore réservée à ce moment-là aux personnes de plus de 75 ans et aux personnes présentant des pathologies à haut risque.
Avec AFP