"Clone de Macron", "pari audacieux"... Le nouveau Premier ministre Gabriel Attal vu par la presse
La nomination, mardi, de Gabriel Attal, 34 ans, un "Macron boy", au poste de Premier ministre est vu comme un "un pari audacieux" par la presse française qui fustige, cependant, "un sosie politique du président".
Le nouveau Premier ministre français Gabriel Attal dans le nord de la France, le 9 janvier 2024.
Les réactions dans la presse française sont diverses, mercredi 10 janvier, au lendemain de la nomination de Gabriel Attal comme nouveau Premier ministre pour remplacer Élisabeth Borne.
"Gabriel Attal, l'homme du Président", titre la Dépêche du Midi, "Dans le sillage du Président", affirme La Croix. Libération va plus loin, écrivant "Macron Premier ministre", accompagné d'un texte qualifiant le plus jeune chef de gouvernement de la Ve République de "sosie politique du gouvernement".
Si pour Paul Quinio, dans Libération, cette nomination "acte le fait que rien ne change en macronie", Vincent Trémolet de Villers, dans Le Figaro, salue "un pari audacieux" de la part du chef de l'État. Un sentiment partagé par Jean-Christophe Ploquin dans La Croix qui en titrant "le leurre de la jeunesse" y voit "une nouvelle prise de risque importante pour le Président de la République".
Beaucoup saluent unanimement son ascension politique éclair, même si Paul Quinio n'hésite pas à railler "ce nouveau locataire de Matignon (qui) respire la politique par tous les pores" et "son art avéré de la communication".
Stéphane Bugat dans Le Télégramme le compare au "nouveau Lucky Luke de la politique française" avec "une capacité à dégainer, médiatiquement parlant, plus vite que son ombre". En écho, Jefferson Desport de Sud Ouest souligne son "indéniable talent", en particulier en matière de communication, des "qualités" qui "ne changent rien à la donne politique qui l'attend".
"Connaissance imparfaite des rouages" de l'État
"La carrière fulgurante de ce trentenaire a son revers : une expérience politique encore très incomplète et une connaissance imparfaite des rouages complexes qui font tourner l'État", pointe l'éditorialiste de La Croix.
Au contraire, veut croire l'éditorialiste du Figaro, "ce 9 janvier 2024 n'est pas seulement la date d'un changement de Premier ministre, c'est le lancement officiel de la campagne de 2027, le premier jour de l'après-Macron".
Patrice Chabanet, du Journal de la Haute-Marne, voit dans cette nomination un tremplin pour Gabriel Attal : "Il ne voudra pas en rester là. Matignon n'est qu'une étape dans un plan de carrière rondement mené. L'homme est pressé".
Mais pour autant, l'ampleur de la tâche s'annonce immense pour le nouveau Premier ministre qui "avancera en terrain miné", avertit Michel Klekowicki dans le Républicain Lorrain. Mais pour l'éditorialiste, cela ne fait aucun doute, "en cas de succès" cela pourrait le mener "directement sur l'autoroute 2027".
Pour cela, il devra "recréer un choc de confiance", selon Olivier Biscaye de Midi Libre, "mener une opération séduction", pour Charles Viguier de La Montagne et être capable de former une majorité plus stable", souligne Jean-Christophe Ploquin dans la Croix.
Le journal britannique The Telegraph se montre beaucoup plus prudent et Henry Samuel préfère mettre en garde celui qu'il qualifie de "clone de Macron" contre le risque que ce poste ne "sonne le glas de sa carrière politique" dans "un pays où le président agit comme un 'monarque républicain'".
Avec AFP