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Insolite et Faits divers

Chute ou agression raciste ? Ce que l'on sait de l'affaire Anna-Chloé, collégienne grièvement blessée au visage

La mère de l'enfant de 11 ans assure, dans un post Facebook largement relayé, que sa fille a été victime d'une agression raciste dans la cour de son collège de Chambéry. Le procureur réfute "fermement" cette thèse.  Qu'est-il arrivé à Anna-Chloé, 11 ans, dont le visage tuméfié a fait le tour des réseaux sociaux ? Sa mère assure que collégienne a été victime d'une agression raciste, mercredi 15 décembre, dans l'établissement privé où elle étudie, à Chambéry (Savoie). Le procureur réfute "fermement" cette accusation, avançant la thèse d'une chute. Le proviseur du collège a été placé sous protection policière après plusieurs menaces de mort. Voici ce que l'on sait de cette affaire. Des "violences racistes verbales et même physiques", selon la mère Le message publié sur Facebook, jeudi 16 décembre, a été partagé 18 000 fois depuis. Il montre le visage tuméfié d'une adolescente, Anna-Chloé, élève en sixième au collège privé catholique Notre-Dame du Rocher, à Chambéry (Savoie). La mère d'Anna-Chloé y raconte avoir été contactée, la veille, par la CPE du collège, qui l'a informée que sa fille s'était blessée en tombant dans la cour et que les pompiers avaient été prévenus. L'enfant, conduite à l'hôpital, est restée "deux heures" au bloc opératoire et a passé un scanner montrant qu'elle avait "une fracture du nez". Pour sa mère, Anna-Chloé n'est pas tombée toute seule. Elle affirme dans son message que, depuis la rentrées scolaire, sa fille "subit des violences verbales racistes et même physiques". "J'avais demandé à rencontrer les responsables d'établissement à plusieurs reprises", écrit-elle encore. Elle dit n'avoir été reçue que "le jour où elle [sa fille] s'était défendue en rendant un coup qu'une camarade lui avait donné" en la traitant de "sale nègre". Elle assure avoir demandé à consulter les images de vidéosurveillance, le lendemain des faits et déclare avoir été "froidement reçue" par le chef d'établissement, selon lequel les "caméras n'ont pas de sauvegarde des événements" de la veille. Le procureur réfute "fermement" la thèse de l'agression raciste Interpellé dimanche sur les accusations de racisme formulées par la mère de la fillette, Jean-Michel Blanquer a réagi sur BFMTV, annonçant qu'il a demandé l'ouverture d'une enquête à la rectrice de Grenoble. "Cette enfant a toute notre solidarité, tout notre appui, ainsi que sa famille", a précisé le ministre de l'Education, ajoutant : "Il faut d'abord protéger cette enfant et regarder ce qu'il s'est passé avec lucidité". Quelques heures après, Pierre-Yves Michau, le procureur de la République de Chambéry, a réfuté "fermement" la thèse d'une agression raciste avancée par la mère de l'adolescente. Selon "plusieurs témoignages", l'élève était en retard alors que la cloche a sonné la fin de la récréation, a-t-il expliqué à l'AFP. Elle a chuté sur un banc puis au sol. Elle a "immédiatement" été prise en charge par les secours. L'adolescente était à ce moment-là "seule" dans cette zone de la cour, affirme-t-il. Selon l'avocat du directeur du collège, Me Pierre Perez, il y avait cependant "200 personnes dans la cour" au moment de la chute et personne n'a évoqué une éventuelle bagarre. Le directeur du collège menacé de mort L'affaire a eu le temps de déclencher une vague de colère et de haine sur les réseaux sociaux. L'adresse personnelle du directeur du collège a été diffusée, "alors qu'il n'y est strictement pour rien", dénonce son avocat à France 3 Auvergne Rhône-Alpes. Le chef d'établissement a été placé sous protection policière à cause de menaces de mort reçues "en nombre", ajoute Me Pierre Perez, assurant que c'est la mère d'Anna-Chloé qui "a donné l'adresse privée du proviseur". "C'est exactement le même processus qui a conduit à la mort de Samuel Paty", pointe l'avocat qui annonce à France 3 qu'il va porter plainte au nom de son client contre cette dernière pour dénonciation calomnieuse et incitation à la haine et à la violence. Contactée par France 3, la mère d'Anna-Chloé dit avoir "confiance en la justice française et aux valeurs de la France". Parallèlement, elle a lancé une cagnotte sur internet, espérant recueillir 30 000 euros pour "payer les honoraires et dépenses non pris en charge" car elle et son mari ont engagé deux avocats parisiens. Pour l'instant, plus de 12 000 euros ont été récoltés. Cyril Hanouna prend parti pour l'élève et sa mère L'affaire a aussi pris une ampleur médiatique. Des personnalités ont pris parti pour l'élève, comme la journaliste Aïda Touihri (qui a depuis effacé son tweet) et le présentateur Cyril Hanouna qui a qualifié l'histoire, sur Twitter, de "juste inadmissible" : "Dès la rentrée [après les congés scolaires de Noël], on va faire le maximum pour tenter de faire bouger les choses, on ne la lâchera pas elle et sa famille !" a promis l'animateur de la chaîne C8. Du côté de l'Education nationale, le directeur de cabinet de la rectrice d'académie, Samuel Vitel, se dit "inquiet, autant pour la jeune fille que pour l'équipe éducative" : "l'emballement n'est au bénéfice de personne, nous voulons faire retomber la pression pour tout le monde."

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