Chine : le patron du géant de l'immoblier Evergrande en résidence surveillée, selon Bloomberg
Le patron d'Evergrande, géant de l’immobilier chinois à l'endettement astronomique, est en résidence surveillée, affirme, mercredi, l'agence Bloomberg, alors que le groupe fait face à une pression accrue de ses créanciers.
Evergrande, ex-numéro un de l'immobilier en Chine, a accumulé une dette estimée à plus de 300 milliards d'euros.
La descente aux enfers continue pour le groupe chinois Evergrande. Le patron du géant de l'immobilier à la dette colossale est en résidence surveillée, a affirmé, mercredi 27 septembre, l'agence Bloomberg, alors que le groupe fait face à une pression accrue de ses créanciers.
Evergrande, dont les déboires font régulièrement les gros titres, avait à la fin juin une ardoise colossale estimée à 328 milliards de dollars (307 milliards d'euros).
Les problèmes du groupe, ex-numéro un de l'immobilier en Chine, alimentent depuis deux ans la défiance dans un secteur longtemps très lucratif mais désormais boudé, sur fond de ralentissement économique et de logements inachevés.
Cette crise de confiance a rattrapé ces derniers mois des groupes jusque là réputés solides financièrement à l'image de Country Garden, un des concurrents d'Evergrande.
Selon Bloomberg, son fondateur, le milliardaire Xu Jiayin (aussi connu sous son nom cantonais Hui Ka Yan), a été emmené au début du mois par les autorités et se trouve en résidence surveillée. L'agence cite des sources anonymes.
Xu Jiayin était en 2017 l'homme le plus riche d'Asie, avec une fortune estimée à 45,3 milliards de dollars (41,2 milliards d'euros au cours actuel). Depuis les déboires de son groupe, sa richesse a considérablement fondu pour atteindre 4,3 milliards de dollars (4 milliards d'euros actuels) en 2022, selon le classement des milliardaires Hurun.
Contacté par l'AFP, Evergrande n'a pas réagi dans l'immédiat.
L'information, qui n'a pas été confirmée de source officielle, a tout de même fait dévisser l'action du groupe. Le titre Evergrande a perdu, mercredi, près de 19 % à la Bourse de Hong Kong.
La nouvelle tombe au plus mal à l'approche en Chine d'une semaine de congés pour la fête nationale (1er octobre), une période généralement propice aux achats dans l'immobilier.
Série d’arrestations
Evergrande avait annoncé, à la mi-septembre, l'arrestation d'employés dans l'une de ses filiales. Le communiqué ne précisait alors ni leur nombre ni ce qui leur est reproché. Selon Caixin, un média économique réputé, deux anciens cadres d'Evergrande ont également été placés en détention.
Le placement présumé en résidence surveillée du patron d'Evergrande vient un peu plus obscurcir l'horizon du groupe, après déjà plusieurs déconvenues ces derniers jours.
Une filiale d'Evergrande a ainsi annoncé, lundi, être incapable de rembourser des intérêts sur un emprunt, accentuant la pression sur le groupe avant un rendez-vous de ses créanciers devant la justice prévu fin octobre à Hong Kong.
Le jour même, Evergrande annulait sans préavis une réunion sur la restructuration de sa dette, au grand dam de ses bailleurs et accentuant le flou autour de son avenir.
Le secteur immobilier en Chine a connu ces dernières décennies une croissance fulgurante, dans un pays où l'achat d'un bien avant même sa construction permettait de financer d'autres projets. Mais l'endettement des groupes a atteint des niveaux tels que les autorités ont décidé d'y mettre le holà à partir de 2020.
Depuis, l'accès au crédit s'est considérablement réduit pour ces groupes, dont une partie peine désormais à terminer les chantiers, alimentant une crise de confiance avec des acheteurs potentiels qui plombe les prix.
Cette crise inédite dans l'immobilier a gagné ces derniers mois l'autre poids lourd du secteur, Country Garden, et fragilise des acteurs plus modestes. Le promoteur China Oceanwide a averti cette semaine qu'il risquait une liquidation judiciaire.
Avec AFP