CAN 2024 : La Côte d'Ivoire renverse le Mali et arrache sa demi-finale
De notre envoyé spécial à Bouaké – La Côte d'Ivoire a encore fait passer ses supporters par tous les états samedi en quart de finale de la CAN 2024. Menés et réduits à 10, les Éléphants ont arraché la prolongation sur le gong au Mali puis ont remporté le match à la dernière minute (2-1).
Cette Côte d'Ivoire a du caractère. Donnés pour morts au soir de leur humiliation contre la Guinée équatoriale, les Éléphants ont encore montré qu'ils possédaient un mental hors du commun pour arracher une place dans le dernier carré. Le Mali, qui a pourtant maitrisé le match, en a fait les frais en prolongation (2-1).
"Impossible n'est pas Ivoirien", répètent les locaux depuis la reprise en main par Emerse Fae. Les supporters se sont d'ailleurs donnés rendez-vous à Bouaké pour soutenir leurs Éléphants. Le président Alassane Ouattara en personne a fait le déplacement.
Si le stade est orange et blanc, les Maliens sont aussi présents pour se faire entendre après avoir mis l'ambiance à Korhogo lors des quatre premiers matches des Aigles. Mais les voisins sont reçus chaudement, leur hymne est même sifflé par les Ivoiriens.
Le match débute fort. Une longue touche de Sacko permet à Kamory Doumbia de partir sur l'aile. Il centre fort dans la surface pour Sinayoko mais Yahia Fofana est le plus rapide. L'attaquant se prend les pieds dans le portier mais l'arbitre se contente d'un sermon (3e). Le gardien repousse, ensuite, un centre du pensionnaire de Brest (5e)
Le Mali rate un penalty
Le Mali pense obtenir un penalty. Sur un corner exécuté par Doumbia, le ballon revient sur Haidara qui décoche une volée surpuissante. Odilon Kossounou semble dévier de la main tandis que Niakaté reste à terre. Il faut de longues minutes pour que l'arbitre finisse par vérifier la vidéo pour finalement décréter qu'il n'y avait ni main, ni contact (12e) mais plutôt un hors-jeu malien.
En revanche, pas d'hésitation quand Kossounou fauche Sinayoko dans la surface. Le capitaine Adama Traoré se charge du tir au but mais Yahia Fofana part du bon côté dans une clameur assourdissante (17e). Le portier du SCO va célébrer ballon à la main devant un groupe de supporters des Éléphants qui barrit de bonheur.
Malgré ce raté, le Mali a le match en main. La Côte d'Ivoire semble impuissante à s'extirper du contre-pressing des Aigles. Sa première occasion intervient tardivement grâce à deux grognards de la campagne victorieuse de 2015. Sur un corner tiré par Aurier, Gradel récupère et dépose la défense malienne pour tenter sa chance. Repoussé (29e).
La partie s'équilibre et montre pourquoi les milieux des deux équipes sont considérés comme ce qui se faite de mieux dans cette CAN. Défense, debout, passe entre les lignes, récupération, vista… C'est un régal pour les yeux même si l'action ne s'approche plus des buts.
Déjà fautif sur le penalty, Odilon Kossounou écope d'un deuxième carton jaune juste avant la pause et laisse ses partenaires à 10 pour la deuxième mi-temps. Emerse Faéfait un choix fort en sortant son capitaine Serge Aurier pour faire entrer Willy Boly. Il fait également entrer son buteur toujours convalescent, Sébastien Haller.
Dorgeles signe un des buts du tournoi
Cependant, le match continue sur les mêmes constats : le Mali domine dans le jeu et remporterait aisément un concours de passe à 10 si c'était le but de ce quart de finale. Mais les Aigles apparaissent sans idée au moment de pénétrer dans la surface de réparation. En face, les Ivoiriens cassent le rythme et peinent à parvenir dans les 30 derniers mètres adverses balle au pied.
Dans ces conditions, il faut un exploit individuel pour débloquer la situation. Nene Dorgeles, tout juste entré en jeu à la place de son capitaine Adama Traoré, le sait. Devant cinq joueurs ivoiriens, il repique dans l'axe et déclenche une superbe frappe qui nettoie une toile d'araignée logée dans la lucarne de Yahia Fofana, impuissant (71e, 1-0).
Adingra puis Fofana sur le gong
En désespoir de cause, la Côte d'Ivoire pousse, notamment sur coup de pied arrêté. Diakité reprend un corner de la tête et propulse le ballon juste à côté du but de Diarra (82e). Puis, Singo place sa tête sur un coup franc (84e).
Découragement, comme impossible, n'est pas ivoirien. Tout juste entré, Adingra s'infiltre dans la surface avant de servir un coéquipier. Le tir est dévié et revient dans ses pieds, il n'a plus qu'à pousser le ballon dans la cage de Diarra (90e, 1-1). Le stade se réveille pour la prolongation.
Malgré l'infériorité numérique, le momentum a changé de camp. Reprenant un centre venu de la droite, Haller prend le meilleur sur Hamari Traoré mais trouve la transversale (95e). Les Maliens ont pris un coup derrière la tête. À moins qu'un coup de pied arrêté remette les Aigles dans le bon sens. Sur un coup franc, Dorgeles sur le côté et centre fort. Boly détourne et manque de tromper son propre gardien (108e).
Et, de nouveau sur le gong, c'est Seko Fofana qui trouve un trou de souris pour arracher la victoire (120e+1, 2-1). C'est cruel pour le Mali qui a longtemps cru tenir sa sixième demi-finale de son histoire mais qui a payé son manque d'efficacité devant le but.
Pour les Éléphants, la campagne de la résurrection se poursuit. Alors que plus personne ne les voyait capables de jouer les premiers rôles après leur troisième place dans le groupe A, voici qu'ils sortent coup sur coup le Sénégalet le Mali. Prochaine étape : la RD Congo en demi-finale. Avant une soirée à Ebimpé le 11 février ?