Bouches-du-Rhône : des jeunes bénévoles patrouillent pour prévenir les risques d’incendie
Sous les pins, ils sont une quinzaine de jeunes à pédaler avec leur casque, leur tee-shirt orange et leur talkie-walkie à la ceinture. Damien a 17 ans, et c'est son troisième été en forêt. “Nous sommes l’un des départements avec le plus gros risque d’incendie”, explique le jeune homme. Face au risque d'incendie qui menace chaque été les Bouches-du-Rhône, la commune de Bouc-Bel-Air, située entre Marseille et Aix-en-Provence, a fait appel à sa jeunesse pour surveiller ses massifs forestiers. En tout, 58 adolescents bénévoles se relaient depuis le début du mois de juillet à cheval ou à vélo.
Damien se rappelle des feux survenus en 2020 à Martigues ou Port-de-Bouc. “Mes grands-parents habitent ici, ça me tenait à cœur d’assurer leur sécurité et celles des Boucains.“ Avec ses camarades, il a été formé à la cartographie. L'adolescent circule entre les différents points de vigie pour observer les alentours : “Les jumelles permettent de regarder un large périmètre et d’être à l’affut de la moindre fumée ou départ de feu.” Quand il y a un doute, ils alertent directement le comité des feux de forêt ou la police municipale qui peut décider d'envoyer une patrouille.
"Un engagement citoyen"
La mission est la même pour les cavalières. Elles sont quatre en selle, sur des chevaux prêtés par le centre équestre voisin. ”C’est la passion des chevaux et en même temps la surveillance et la prévention auprès des gens”, indique l’une d’entre elles. “La plupart du temps les gens sont bienveillants et sont surpris de nous voir, décrit une autre. Surtout les enfants, ils caressent les chevaux et parlent avec nous.”
Le dispositif existe depuis 25 ans dans la commune. "Le but numéro un est d’avoir du monde qui patrouille”, explique Sébastien Bacquet, directeur du service sports et vie associative de la commune. Il coordonne la surveillance en forêt. "L’autre objectif est d’amener les adolescents à avoir un engagement citoyen pour leur commune et pour la collectivité, explique-t-il. Sur les Bouches-du-Rhône on est les seuls, et peut-être même en France, à engager des adolescents et il faut quand même en assumer la responsabilité puisque c’est le public adolescent dans une forêt pendant une période à risque. Et je touche du bois, ça fonctionne.” Ça fonctionne même très bien, la commune n'a jamais eu autant de bénévoles pour préserver sa forêt des flammes.