Basket : en pleine euphorie, Monaco remporte l'Eurocoupe et rentre dans la cour des grands
Le club de basket de Monaco a remporté vendredi soir face au club russe de Kazan l'Eurocoupe, la deuxième compétition européenne, faisant ainsi son entrée dans le cercle fermé des clubs français ayant remporté une coupe d'Europe.
Monaco a signé, vendredi 30 avril, à Kazan en Russie, une entrée fracassante dans la cour des grands clubs du basket français en remportant l'Eurocoupe, la petite sœur de l'Euroligue, compétition reine du basket européen où les joueurs de la Principauté évolueront l'an prochain.
En finale de l'Eurocoupe, Monaco a dominé le club russe de Kazan et son armada de joueurs américains tels que Isaiah Canaan ou Jordan Theodore, pour remporter le match retour sur les rives de la Volga 86 à 83, après un succès en Principauté 89 à 87.
Deux victoires à zéro, voilà Monaco qui rejoint par la très grande porte le panthéon du basket français, succédant au CSP Limoges, dernier vainqueur de la deuxième Coupe d'Europe en 1988. À l'époque, la compétition s'appelait encore Coupe Saporta et les Limougeauds avaient battu Badalone sur une manche sèche 96 à 89.
En prenant en compte toutes les compétitions européennes, y compris celles du 4e niveau créées dans les années 2000, seulement quatre clubs français avaient jusqu'ici remporté le titre : Limoges à cinq reprises dont l'Euroligue en 1993, Pau-Orthez, Nancy et Nanterre. Monaco élargit donc ce cercle très fermé.
Les larmes de Mathias Lessort sur le parquet russe, puis le filet des deux paniers qu'il est allé découper après la cérémonie protocolaire, symbolisent l'importance de ce sacre pour le basket tricolore, dont le dernier succès en Coupes d'Europe remontait à 2017 (C4).
Un très bon Rob Gray
Rob Gray avait été le héros de la demi-finale contre le club espagnol de Gran Canaria, en inscrivant le panier de la victoire au buzzer, à Las Palmas, synonyme de qualification. En finale, l'Américain a de nouveau marqué de son empreinte la rencontre en inscrivant 25 points. Logiquement, c'est lui qui a reçu le titre de MVP de la rencontre.
Et Marcos Knight lui aussi a été magistral avec 14 points et 12 rebonds, un double-double qui le place dans le cœur des supporters monégasques. Il est allé marquer les deux derniers lancers-francs décisifs pour garder Kazan à trois points à quatre secondes de la fin.
Quelques secondes plus tôt, c'était JJ O'Brien qui avait réussi à faire basculer la rencontre en faveur de la Roca Team sur un panier à deux-points, assorti d'un lancer-franc converti (84-83) à dix secondes du buzzer.
Lors de ce match retour, les Monégasques ont été en difficulté sous le panier, et ont raté de nombreux lancers-francs. Mais comme pour le match 1 à Gaston-Médecin, ils ont montré un mental d'acier dans les moments décisifs.
"Je pense que ça a été du grand basket, une grande performance. C'est ce qui est le plus important", a commenté l'entraîneur monténégrin de Monaco, Zvezdan Mitrovic, ravi de retrouver enfin du public et des fans pour assister à un match, même s'il s'agissait de plus de 5 000 fans de Kazan.
Ascension fulgurante
Pour Monaco, ce sacre européen est un aboutissement au terme d'une petite décennie d'une ascension fulgurante et irrésistible, favorisée par les investissements de l'homme d'affaires ukrainien Sergueï Dyadechko depuis de nombreuses saisons.
En l'espace de neuf saisons, le club a joué en 4e division française, est remonté progressivement dans les divisions supérieures, s'est installé parmi les équipes de tête – trois Leaders Cup, trois fois en tête de la saison régulière et deux finales de championnat –, et s'est immiscé sur la scène européenne.
Car en Coupes d'Europe, la Roca Team dans sa version des années 2010 avait déjà goûté aux frissons d'une finale européenne. En 2018, les joueurs de Zvezdan Mitrovic avaient cédé à Athènes contre l'AEK en Ligue des champions, le niveau en-dessous de l'Eurocoupe.
Grâce à cette victoire en Eurocoupe, Monaco s'est montré sous son plus beau jour, à cinq mois de son entrée dans la compétition reine.
Après un retour en France et sept jours d'isolement en raison de la crise sanitaire, les Monégasques se lanceront dans le marathon de la fin de la saison régulière du championnat de France, où ils occupent la tête du classement et doivent encore jouer pas moins de seize matches avant la mi-juin.
Avec AFP