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Au procès du 13-Novembre, les plaidoiries des parties civiles débutent

La salle de spectacle du Bataclan à Paris, le 3 septembre 2021, l'une des cibles des terroristes du 13-Novembre. À partir de lundi, et pendant cinq jours, plusieurs avocats des 2 400 parties civiles dans le procès des attentats du 13-Novembre doivent se succéder à la barre dans une plaidoirie "collective" organisée par thèmes. Une première en France. "Comment, en quelques minutes, vous dire l'infinie diversité des victimes et le lien qui les rassemble ? C'est infaisable. Nous allons donc vous présenter autre chose, une autre forme de plaidoirie, inédite, à laquelle ont participé une centaine d'avocats", a déclaré Me Frédérique Giffard face à la cour d'assises spéciale de Paris, dans un propos introductif. Une "inédite" plaidoirie collective, pour un procès hors norme. Au procès des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, le 13 novembre 2015, les avocats des parties civiles – rescapés ou proches des victimes – ont commencé lundi 23 mai leurs plaidoiries, prévues pour durer jusqu'à début juin. Ces avocats, qui représentent environ deux tiers des près de 2 400 parties civiles au procès, ne plaideront pas pour leur client mais pour "la communauté" des parties civiles, dans une plaidoirie organisée par thèmes.  Pendant cinq jours, les avocats doivent se succéder à la barre pour traiter de sujets transversaux comme "le détournement de la religion" ou "la musique comme instrument de la terreur" (lundi), "le Bataclan", "le Stade de France" et "les terrasses" (mardi) ou encore "le stress post-traumatique", "les addictions", "la culpabilité du survivant" (mercredi). >> À lire aussi : procès du 13-Novembre : d'abord mutique, Salah Abdeslam finit par livrer des explications Une centaine d'avocats s'en remettent à leurs confrères Cette volonté de "coordination" qui vise à ne pas créer d'"inégalité des armes" face aux 11 accusés dans le box, a poussé plus d'une centaine d'autres avocats à renoncer volontairement à plaider pour s'en remettre à leurs confrères. "Monsieur le président, au début de cette audience, vous avez attiré notre attention à tous sur la nécessité, bien que ce procès soit sans précédent, de rester dans la norme. Il y avait un point qui était important : c'était le respect des droits de la défense," a annoncé Me Giffard au début de sa prise de parole. "Ça fait six ans qu'on compose pour que nos clients ne soient pas doublement éprouvés : d'abord parce qu'ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment", le soir du 13-Novembre, et ensuite de ne pas souffrir "d'avoir été trop nombreux pour pouvoir être chacun une victime à part entière". "Nous garderons tous comme boussole la dignité avec laquelle les victimes se sont exprimées", a-t-elle promis. Hommages aux victimes  Tous les jours, avant le début des plaidoiries, des avocats prendront brièvement la parole pour évoquer la mémoire de victimes. Ce lundi, les histoires de Christopher, Thibault, Charlotte et Emilie, Fabrice, Stéphane, Mathieu, Estelle et Marion. Les premières plaidoiries sont programmées de lundi à mercredi. Il n'y aura pas d'audience jeudi (férié) ni vendredi. Les plaidoiries des parties civiles devraient durer au moins jusqu'au 7 juin. Certains avocats ont préféré ne pas s'associer à leurs confrères ni renoncer à la parole. Ils s'exprimeront à titre individuel à partir du 1er juin. Les réquisitions des avocats généraux du Parquet national antiterroriste (Pnat) sont prévues du 8 au 10 juin avant que la parole ne soit laissée à la défense à partir du 13 juin. La cour pourrait commencer son délibéré le 27 juin, après "le dernier mot" des accusés, pour un verdict attendu le 29 juin. >> À lire aussi : procès du 13-Novembre : à la barre, Mohamed Abrini ne renie rien des attentats Vingt accusés, dont six jugés par défaut, comparaissent devant la cour d'assises spéciale depuis le 8 septembre pour leur implication dans les attaques ayant fait 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre 2015. Douze encourent la perpétuité, parmi lesquels le seul membre en vie des commandos, Salah Abdeslam. Avec AFP

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