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Attaque de Rambouillet : des hommages rendus dans toute la France à la fonctionnaire de police

Une policière montant la garde alors que des fleurs sont déposées lors d'un rassemblement commémoratif devant la mairie, organisé par la commune de Rambouillet, le 26 avril 2021. Citoyens et forces de l'ordre rendent lundi hommage à Stéphanie Monfermé, l'agente administrative sauvagement assassinée vendredi par un Tunisien de 36 ans radicalisé à Rambouillet.  Une cérémonie "sobre" à Rambouillet et des rassemblements devant les commissariats et gendarmeries de tout le pays : citoyens et forces de l'ordre rendent, lundi 26 avril, hommage à Stéphanie Monfermé, l'agente administrative assassinée vendredi par un Tunisien de 36 ans radicalisé. "Je ne la considère toujours pas comme partie", témoigne auprès de l'AFP, abasourdi, René Tardiff, un collègue qui a partagé pendant vingt-six ans avec elle sa vie de bureau dans le commissariat "calme" où l'attaque a été perpétrée. Trois jours après le choc, les habitants de cette commune paisible et cossue de 26 000 âmes au sud-ouest de Paris sont appelés à se réunir à 17 h 30 devant l'Hôtel de Ville pour un "moment de recueillement (...) sobre", selon la maire Véronique Matillon. À la même heure, le syndicat Unité SGP Police et la fédération FSMI FO exhortent "l'ensemble des personnels des services de police, gendarmerie, police municipale, préfecture à se rassembler symboliquement devant leur bâtiment". Le délégué SGP des Yvelines, François Bersani, a appelé à un "sursaut citoyen". "Il y a du 'police bashing', ça a toujours été, mais dans ces moments-là, il faut que les liens se resserrent", a-t-il déclaré à l'AFP. Une mère de deux enfants Comme tous les collègues de la victime, René Tardiff doit reprendre mardi le chemin du travail. Sans Stéphanie, sa collègue originaire de la Manche qu'il décrit comme "discrète, souriante, investie". Une "passionnée" de danse country, qui vivait à Saint-Léger-en-Yvelines avec son époux boulanger et ses deux filles de 13 et 18 ans. "Je suis parti vendredi (23 avril) à midi", relate-t-il, "j'ai dit à Stéphanie 'bonnes vacances et au 4 mai !' car elle partait en congés la semaine d'après". Tout bascule quelques heures après le départ de René, à 14 h 25. Lorsque Stéphanie Monfermé regagne le commissariat après avoir régularisé le disque de stationnement de son véhicule, elle est agressée par un homme qui s'"engouffre derrière elle dans le sas" d'entrée, a décrit dimanche le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard. Il lui porte alors deux coups de couteau "à l'abdomen et à la gorge", avec "une lame de 22 cm", a poursuivi le magistrat. Selon des témoins, l'assaillant crie "Allah Akbar". La fonctionnaire, qui n'est pas armée, meurt sur place malgré l'intervention des pompiers. "Troubles de la personnalité" L'assaillant, abattu par un policier, a été identifié comme Jamel Gorchene, un Tunisien de 36 ans, à la radicalisation "peu contestable" et présentant "certains troubles de la personnalité", selon Jean-François Ricard, qui a décrit l'attaque comme "la 17e action terroriste islamiste commise en France depuis 2014 contre les forces de l'ordre". Vendredi et samedi, quatre personnes ont été placées en garde à vue, le père de Jamel Gorchène, qui habitait avec lui à Rambouillet, un couple habitant dans le Val-de-Marne, qui le domiciliait administrativement, et un autre cousin. Dimanche, un autre de ses cousins a également été placé en garde à vue. Jamel Gorchene, chauffeur-livreur, était dépourvu de casier judiciaire et inconnu des services de renseignement et de la justice. Mais son mode opératoire correspond aux appels récurrents du groupe État islamique à s'attaquer aux forces de l'ordre. Cette attaque a replacé la menace terroriste au sommet de l'agenda politique. Un projet de loi qui entérine et renforce des mesures déjà expérimentées en matière de renseignement et d'antiterrorisme sera présenté dès mercredi par Gérald Darmanin en Conseil des ministres. Fort de 19 articles, ce texte vise à conférer "un caractère permanent" aux mesures expérimentées dans le cadre de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (Silt), votée en octobre 2017 pour sortir de l'état d'urgence en vigueur après les attentats de 2015, explique-t-on au ministère de l'Intérieur. "Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien", a tweeté vendredi Emmanuel Macron, qui a rendu visite samedi à la famille de la victime, "très bouleversée et très digne" a déclaré l'Élysée. Avec AFP

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