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Après la mort d'un policier à Avignon, la profession entre écœurement et colère

Mercredi 5 mai, un policier envoyé avec son équipage sur les lieux d'un attroupement autour d'un point de deal à Avignon, a été tué par balle par une des personnes présentes. "Nous allons agir et réagir". Après la mort d'un policier, mercredi, lors d'une intervention près d'un point de deal à Avignon, la profession dénonce jeudi un État qui "ne protège plus ses policiers" et semble vouloir se mobiliser très prochainement. Au lendemain de la mort mercredi d'un policier à Avignon, la profession dénonce, jeudi 6 mai, un État qui "ne protège plus ses policiers", une "haine" de l'uniforme qui menace les policiers dans leurs "mission ordinaires", et semble vouloir se mobiliser très prochainement. "Les policiers doivent être protégés et aujourd'hui, force est de constater que l'État ne protège plus ses policiers", a déclaré à l'AFP Frédéric Lagache, délégué général du syndicat Alliance. "Nous allons agir et réagir", a-t-il dit, en ajoutant que son organisation syndicale allait décider dans la journée d'une action. "On ne va pas accepter sans réagir que des collègues soient victimes de leur mission", a-t-il dit également. "Il y a à la fois de la colère, du désespoir et du fatalisme. Nous sommes dans une spirale dangereuse pour la démocratie", a jugé pour sa part auprès de l'AFP, Grégory Joron, secrétaire général d'Unité SGP police. Mercredi en fin de journée à Avignon, un policier envoyé avec son équipage sur les lieux d'un attroupement autour d'un point de deal, a été tué par balle par une des personnes présentes. Les autres policiers présents ont riposté, sans pouvoir interpeller l'auteur qui a pris la fuite. Mercredi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a replacé ce drame dans le contexte de "la lutte contre les trafics de stupéfiants", qui s'apparente selon lui à "une guerre". "Cette guerre, nous la menons grâce à des soldats, (...) les policiers et les gendarmes de France. Aujourd'hui, un de ces soldats est mort en héros", a-t-il estimé. "La haine ordinaire" Une rhétorique rejetée par certains membres des forces de l'ordre. "Hier ce n'est pas la guerre, (...) c'est une mission ordinaire" qui révèle "la haine ordinaire" auxquelles sont confrontés les policiers, a jugé jeudi matin sur BFMTV David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires. Qu'un "petit dealeur" puisse abattre un policier "pour une pochette de chichon ou de je ne sais quoi, qui ne l'aurait même pas mené en prison (...), ça dit autre chose que la lutte contre les stupéfiants. On a un sujet de haine et de décomplexion de la violence", a-t-il ajouté. Un point de vue partagé par Yann Bastière, délégué national en charge de l'investigation chez Unité-SGP. "Cette sémantique ne convient pas réellement, on n'est pas des soldats, on n'est pas des guerriers, on ne mène pas une guerre contre la drogue. On est une force de sécurité civile, on est là pour protéger les citoyens", a-t-il déclaré à l'AFP. "Je ne vois pas ce qu'il y a d'héroïque à se faire abattre comme un chien dans une rue d'Avignon." "La guerre, on ne peut pas la faire en pyjama. Si on fait la guerre, il faut qu'elle soit totale et concerne la justice, l'éducation, la santé... et pas seulement la police", a ajouté Grégory Joron, en relevant qu'on ne pouvait "pas vider l'océan à la petite cuillère". Pour illustrer l'adaptation des dealers, il a mentionné le cas à Limoges d'offres de stupéfiants assorties d'une promesse de remboursement de l'amende forfaitaire aux usagers verbalisés. À Grenoble, il a fait état "de cartes de fidélité". Avec AFP

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