Amélie Mauresmo : femme, coming-out, famille… Tout savoir
Joueuse de tennis française la plus titrée en simple, Amélie Mauresmo fait partie des plus grandes légendes du sport hexagonal. L'ancienne championne a également été l'une des premières sportives à révéler son homosexualité. Famille, palmarès, couple, Closer vous propose de découvrir tout ce qu'il faut savoir sur l'actuelle directrice des Tournoi de Roland Garros.
Une ascension fulgurante
Amélie Mauresmo est née le 5 juillet 1979 à Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines. Fille de Francis Mauresmo, ingénieur, et de Françoise Mauresmo, elle grandit dans l'Oise avec son frère, Fabien. Enfant sportive, elle commence à pratiquer le tennis dès l'âge de 4 ans, après avoir vu à la télévision Yannick Noah soulever le trophée de Roland-Garros en 1983. Talentueuse, elle impressionne déjà dans son club du TC Méru et remporte le Challenge du Conseil général de l'Oise en 1990. Elle quitte son domicile et intègre la section sport-études à Blois dès l'âge de 11 ans. Elle poursuit ensuite sa formation à l'Insep à partir de 14 ans. En 1996, elle remporte le tournoi junior de Roland-Garros, puis celui de Wimbledon la même année. Des titres qui lui permettent d'accéder au rang de numéro 1 mondial junior.
Une belle carrière avant une reconversion réussie
Bien décidée à faire carrière dans le tennis, Amélie Mauresmo arrête ses études en 1ère S. Après avoir participé à de nombreux tournois, elle atteint pour la première fois une finale du Grand Chelem à Melbourne lors de l'Open de l'Australie en janvier 1999. Elle s'incline malheureusement face à une autre grande future championne, la Suisse Martina Hingis. Mais ses performances permettent à la Française d'intégrer le Top 10 mondial. En 2002, la joueuse décide d'opérer un changement dans son jeu avec son nouvel entraîneur Loïc Courteau. Un choix payant car en novembre 2003, avec l'équipe de France de tennis menée par Guy Forget, elle remporte la Fed Cup et entre dans le Top 5 des meilleures joueuses mondiales. Et l'année d'après, en 2004, elle accède même à la première place du classement, qu'elle gardera pendant cinq semaines. Cette même année, elle remporte cinq tournois et décroche la médaille d'argent des Jeux Olympiques d'Athènes. Mais un titre du Grand Chelem manque encore au palmarès d'Amélie Mauresmo. Un vide que la sportive comblera en 2006 en remportant l'Open d'Australie, puis Wimbledon quelques mois après. Des performances qui lui permettent de retrouver sa place de numéro 1 mondiale durant 34 semaines entre mars et novembre 2006.
Mais en mars 2007, elle se fait opérer de l'appendicite, ce qui la pousse à s'éloigner des courts le temps de sa convalescence, mais la fait dégringoler à la 18e place mondiale. La saison 2008 sera quant à elle marquée par plusieurs défaites et une mauvaise condition physique due à diverses blessures. Elle parvient tout de même à renouer avec la victoire en 2009 lorsqu'elle remporte le tournoi de l'Open GDF Suez de Paris. Mais la motivation n'y est plus, et le 3 décembre 2009, lors d'une conférence de presse, elle annonce qu'elle souhaite mettre un terme à sa carrière.
La championne française se reconvertit ensuite en consultante pour France Télévisions et Eurosport à partir de 2010. Mais Amélie Mauresmo n'abandonne pas totalement le monde du tennis, et en 2012, elle est nommée capitaine de l'Équipe de France de Fed Cup. En 2014, elle devient coach d'Andy Murray jusqu'en mai 2016. "Je pense que les gens ne prenaient pas ça au sérieux", racontait le joueur au Parisien en 2015, avant d'ajouter : "Ils m'ont dit des choses dont je me souviens encore... Cela ne serait jamais arrivé si j'avais embauché un homme qui a gagné, comme elle, deux titres du Grand Chelem et été n°1 mondial. Personne n'aurait remis mon choix en question".
Lors de l'édition 2015 de Roland-Garros, l'ancienne joueuse, qui vient de fêter ses 37 ans, est honorée pour sa grande carrière. Elle reçoit en effet la bague du prestigieux Hall of Fame du tennis, le temple de la renommée internationale du tennis. "Quand j'ai commencé ma carrière, jamais je n'aurais imaginé pouvoir un jour faire partie de ce groupe. Avoir son nom à côté de ceux de Steffi Graf, d'Andre Agassi et de Pete Sampras, c'est dingue! Même si bien sûr, je ne peux pas comparer ma carrière à celle de ces champions", déclarait la Française juste avant la finale dame du tournoi.
En novembre 2016, Amélie Mauresmo décide de quitter son son poste de capitaine de l'équipe de France de Fed Cup, mais deux ans après, en juin 2018, elle est nommée capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis, et succède ainsi à Yannick Noah. Elle devient ainsi la première femme à ce poste, mais renonce finalement à ce capitanat quelques mois après pour devenir l'entraîneur de Lucas Pouille. Une collaboration qui durera jusqu'en octobre 2020. Enfin, en décembre 2021, elle devient directrice du tournoi de Roland-Garros, prenant ainsi la suite de Guy Forget. L'ancienne tenniswoman devient ainsi la première femme nommée à cette fonction. Sa nomination avait été saluée par Gilles Moretton, le nouveau président de la Fédération française de Tennis (FFT), qui voit en elle une "femme de caractère qui aime "challenger" et être "challengée"". "Il n'est pas dans la continuité de mes vies précédentes", a d'ailleurs confié Amélie Mauresmo dans Le Figaro le 19 mai 2022. "Je sors du terrain. Certes, j'avais été codirectrice du tournoi de Coubertin il y a longtemps mais là, on parle d'un événement bien plus important, avec un côté plus politique. Mon rôle c'est de promouvoir la transversalité, que tout le monde aille dans la même direction et ensemble", a-t-elle ajouté.
À ce sujet également, Amélie Mauresmo regrette aujourd'hui qu'on ne parle quasiment que de son genre lorsqu'on évoque ses différentes nominations, et espèrent que les mentalités finiront par évoluer. "Se dire qu'on en est encore à se dire 'Ah, pour la première fois c'est une femme', c'est un petit peu dommage", avait-elle déploré sur le plateau de C à vous le 16 mai dernier, avant d'ajouter : "Moi j'attends le jour où on passera au-delà de tout ça. On ne parlera plus de genre mais on parlera d'aptitude".
À côté de sa carrière dans le monde du tennis, Amélie Mauresmo, qui est aujourd'hui installée à Anglet dans le Pays Basque, s'est également lancée dans le commerce du vin, en montant sa propre entreprise. "Je l'ai créée il y a cinq ans toute seule, parce que les copains du Pays basque me demandaient des bons plans. J'achète directement aux producteurs et je vends à des particuliers, par le bouche-à-oreille. Cela me permet d'assouvir ma passion du vin et d'être épanouie en dehors du tennis avec ma vie de famille auprès de mes enfants qui restent ma priorité absolue", a-t-elle confié auprès de nos confrères du Figaro en mai 2022.
Depuis la fin de sa carrière sportive, Amélie Mauresmo ne joue quasiment plus au tennis, car elle estime qu'elle est devenue "nulle". Cependant, elle est devenue accro à la course à pied, et réalise même d'excellents temps. Lors du marathon de Paris en avril 2022, l'ancienne tenniswoman a signé un incroyable chrono de 3h15 ! "Je ne me sens pas bien si je ne cours pas. C'est aussi l'envie de garder une silhouette correcte et de continuer à montrer aux enfants ce qu'est le dépassement de soi. Après, 3 h 15 au marathon, c'est pousser à l'extrême quand je me mets un challenge. Mais même hors préparation au marathon, je fais mes trois sorties par semaine et je me mets des cartouches...", a-t-elle indiqué lors de son entretien au Figaro.
Un coming-out qui a bouleversé le monde du sport
En 1999, Amélie Mauresmo a été l'une des premières sportives françaises à révéler son homosexualité. À cette époque, la tenniswoman n'a que 19 ans et vient de remporter sa demi- finale à l'Open d'Australie. Après sa victoire, elle se jette jette dans les bras de sa compagne de l'époque, Sylvie. Un geste fort qui a permis également de faire taire les critiques. Peu de temps après, les deux femmes avaient accepté de faire la Une de Paris Match "J'en avais envie. Je n'ai pas hésité. C'était un pas difficile à faire. Je me suis dit : 'Ça va être le bordel !' Et j'ai pensé que cela pouvait aider certaines personnes, bien que je n'aie aucune envie d'être le porte-parole de quoi que ce soit. Sauf de la tolérance", expliquait Amélie Mauresmo auprès de nos confrères. Plus de 20 ans après les faits, Amélie Mauresmo était revenue sur ce grand moment qui n'a pas été simple à gérer à une époque et dans un domaine où l'homosexualité est encore un sujet tabou. "J'hésite : tsunami, ouragan... Et il n'y avait pas les réseaux sociaux... Je me souviens d'un déferlement auquel je n'étais pas préparée du tout. Un mélange de violences et de soutiens", avait-elle expliqué en 2019 dans les colonnes Paris Match. Plus récemment, dans l'émission 20h30 le dimanche, sur France 2, l'ex joueuse qualifiait cette période de "mouvementée", sans pour autant avoir de "regrets". Et d'ajouter : "Peut-être le referais-je d'une façon différente. Oui, je le referais, mais différemment, moins brutalement."
Amélie Mauresmo et Sylvie ne sont désormais plus en couple. En effet, quelques mois après le célèbre baiser sur le court de l'Open d'Australie, les deux femmes se sont séparées. Mais en 2003, l'ancienne championne de tennis a rencontré Pascale, celle qui partage encore aujourd'hui sa vie.
Ce geste fort d'Amélie Mauresmo à l'époque a aussi permis à de nombreux sportifs de trouver le courage de faire leur coming-out. En juin 2021, Canal+ a proposé un documentaire intitulé Faut qu'on parle, dans lequel six sportifs avaient décidé de révéler leur homosexualité. Un reportage qu'Amélie Mauresmo s'était empressé de commenter sur son compte Instagram. "Amandine, Astrid, Céline, Jérémy, Kevin et Jérémy, vos mots sont poignants, votre force est grande et votre courage immense ! Quelle émotion en regardant hier soir ce documentaire plein de pudeur... Vous avez fait écho en moi. Je me replonge 22 ans en arrière et je vous imagine peut-être un peu bousculés ou parfois perdus mais certainement tellement libérés, soulagés et libres ! Vous pouvez être fiers de vous ! Moi je le suis pour vous en tout cas et j'ai envie de vous dire que la suite est belle ! Mais ça, vous le savez déjà. Bravo et Merci", avait-elle écrit.
Avec Aaron et Ayla, Amélie Mauresmo est une maman comblée
Après 12 ans de vie commune, Amélie Mauresmo et sa compagne Pascale ont décidé de franchir une nouvelle étape. En avril 2015, l'ancienne numéro 1 mondial a en effet annoncé sur Twitter qu'elle attendait son premier enfant. "Bébé arrivera en août! #enceinte Baby will be here in august! #pregnant So happy", avait-elle écrit. Le message était agrémenté d'une photo montrant une paire de chaussures de bébé à côté d'une paire de chaussures pour adulte. Elle a finalement donné naissance à un petit garçon, prénommé Aaron, le 16 août 2015. Un an après, en novembre 2016, Amélie Mauresmo a annoncé attendre son deuxième bébé. Et le 20 avril 2017, elle a accouché d'une petite fille cette fois, prénommée Ayla.
Depuis, la jeune maman n'hésite jamais à partager quelques photos de son quotidien, même si elle veiller a préserver la vie privée de ses deux enfants. Sur les clichés postés sur les réseaux sociaux, la tenniswoman prend bien soin de dissimuler le visage d'Aaron et Ayla. Elle peut ainsi profiter de chaque instant auprès de sa famille, loin des regards indiscrets. "Ce bonheur-là, on a envie de le partager et, en même temps, je crois devoir les protéger [...]. Les réseaux sociaux, c'est quand même très compliqué [...], tout va très vite... Ils sont jeunes, ils auront le temps le moment venu", avait-elle confié à Thomas Sotto sur France Inter le 2 janvier 2022, avant de donner quelques nouvelles des deux enfants : "Aaron a 6 ans, il est rentré en CP, et Ayla est en moyenne section, elle a eu 4 ans cette année. Ce sont des enfants joyeux, qui nous remplissent de bonheur". L'ancienne championne avait aussi évoqué son expérience "tout à fait hallucinante" de parent, un mélange selon elle d'"émerveillement quotidien" et d'"un peu de fatigue aussi". Cependant, la directrice du tournoi de Roland Garros avait confié qu'elle n'était pas toujours sûre d'elle quand il s'agit de jouer son rôle de mère. "C'est plus de challenge que de jouer au tennis", avait-elle ironisé au micro de France Inter, avant d'ajouter : "Je me pose toujours dix mille questions, est ce que j'ai bien fait ci ou ça".
Le 19 mai 2022, Amelie Mauresmo a de nouveau accepté de livrer quelques confidences sur Aaron et Ayla. Au cours de cet entretien, elle s'est notamment épancher sur sa vie de famille et le lien fort qui la lie à son garçon et sa fille. "Je passe beaucoup de temps avec les enfants, j'aime bien partager beaucoup de choses avec eux. Je pense que je suis sympa mais j'aime bien avoir un cadre", a-t-elle révélé, avant de préciser sa pensée : "Les limites, c'est capital. Je ne suis pas hyper sévère mais ils savent ce qui nous tient à coeur". L'ancienne sportive a aussi rappelé que ses deux enfants ne l'avaient pas connue en tant que joueuse professionnelle. "Ils savent que maman jouait au tennis mais je ne leur montre pas des vidéos", a-t-elle expliqué. Et à la question de savoir si elle souhaite les voir un jour jouer au tennis, Amélie Mauresmo a confié qu'elle souhaitait avant tout "qu'ils trouvent une activité physique qui leur plaît et dans laquelle ils peuvent s'épanouir". L'ancienne numéro 1 mondial a tout de même précisé que sa fille "a envie de s'y mettre", quand son frère partage son temps entre le tennis et le hockey sur glace. "Je ne vais pas les pousser plus que ça, je ne serai pas comme certains parents qu'on a vus dans le tennis. Je veux juste qu'ils soient heureux."
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