Agriculture : les éleveurs face au fléau des vols à la ferme
Les exploitations agricoles sont de plus en plus souvent victimes de vols de matériel, carburant ou bétail. Les agriculteurs, qui peinent à protéger leurs biens et leurs troupeaux face à cette "délinquance des champs", s'organisent.
Les tracteurs, munis de GPS et caméras, sont devenus des bijoux de technologie. Ils sont, au grand dam de leurs propriétaire, devenus prisés par les voleurs. En septembre 2020, Michel Raimbaud s'est vu piller quatre de ces tracteurs. "Quand [mon chauffeur] est rentré dans la cabine, tous les boitiers, boitiers de caméra, console principale du tracteur, tout était sectionné, et tout avait disparu", explique ce dernier aux équipes de France Télévisions. Montant du préjudice : 58 000 euros, dont il ne reste aucune trace, en dépit des caméras.
Des conséquences sur toute la filière
Selon les gendarmes, les voleurs appartiennent souvent à une filière venant d'Europe de l'Est. À Angers (Maine-et-Loire), deux référents sûreté préviennent les agriculteurs lorsqu'un vol a lieu dans la région par une alerte via une application mobile. "Ça va leur rappeler qu'effectivement, la menace existe, et ça va leur permettre via cette application de faire remonter une information qui leur paraît sur le moment non pertinente aux forces de l'ordre (…) mais qui va permettre aux enquêteurs de faire des recoupements", commente le major Thierry Piveteau. Malgré leurs efforts, 270 vols ont été recensés dans le département en 2020.
Chaque jour, Willem Verberckmoes doit surveiller son bétail. En six ans, 500 de ses moutons lui ont été volés, directement dans ses champs. Il en retrouve régulièrement des dizaines d'autres, abandonnés sur place, les pattes entravés par du fil de fer. "On a l'impression que la campagne aujourd'hui c'est devenu un libre-service, déplore ce dernier. (…) C'est vraiment notre travail qui est détruit." Pour se protéger, les éleveurs ont créé une association, afin de faire entendre leur voix. À raison de 450 euros par animal, les pertes sont énormes et font souffrir la profession. "Les jeunes ne vont pas vouloir s'installer", craint Vivien Mahé, éleveur ovin.
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