Affaire Simenon : condamnée pour meurtre, la petite-nièce de l'écrivain a eu des circonstances atténuantes
C'est une affaire qui avait fait beaucoup de bruit en 2000. Geneviève Simenon, la petite-nièce du célèbre écrivain belge, avait été accusée et condamnée pour le meutre de son mari. Seulement, la justice avait réduit sa peine en assurant qu'elle avait eu des circonstances atténuantes.
Tout commence en juin 2000, lorsqu'un employé du funérarium de Berchem, petite commune de Bruxelles, constate que de profondes blessures ornent la tête d'un de "ses" cadavres. Il s'agit de celui de Georges Temperman, âgé de 55 ans. Selon les premières constations, il serait mort des suites d'une crise cardiaque. Seulement, pour l'employé, ces traces sont suspectes et il décide de prévenir la police. Immédiatement, la femme de la victime est mise en cause. Il s'agit de Geneviève Simenon, la petite-nièce du célèbre écrivain belge du même nom. Après plusieurs semaines d'enquête, elle est placée en détention provisoire. Seulement, elle obtiendra de nombreuses lettres de soutien durant les mois passés sous les verrous.
Au tribunal, 23 mois après son inculpation, cette affaire avait fait grand bruit. Au cours du procès, la personnalité violente de la victime a plusieurs fois été mise en évidence. "Dans la chambre, dans la salle de bains, il y avait des cris tous les matin", avait témoigné la femme de ménage, comme le rapportait Le Temps en 2002. "Monsieur Temperman était très très méchant." Selon plusieurs témoins, Georges Temperman aurait battu sa femme à plusieurs reprises ainsi que ses enfants. C'est sur la violence du mari de la petite-nièce de l'écrivain que la défense de l'accusée va se porter. Elle a plaidé la provocation et un moment de folie passagère. Selon Geneviève Simenon, après une journée d'invectives, il l'aurait traitée de "fille de nazis" et l'aurait agressée une nouvelle fois. Très en colère, et n'en pouvant plus, elle aurait alors saisi un maillet et porté pas moins de 18 coups à la tête de son compagnon.
Libérée après 23 mois de prison
Les avocats des parties civiles ont de leur côté tenté de démontrer les intentions homicides de l'accusée. "Le projet criminel s'est élaboré au compte-gouttes comme pour une perfusion", a lancé un avocat. Mais l'avocat général n'a pas retenu la thèse de l'assassinat et a privilégié un "meurtre sous le coup de l'émotion". Pour ces faits, la mère de famille risquait cinq ans de prison.
"Quelles que soient les circonstances, les faits commis par Geneviève Simenon sont suffisamment graves pour mériter la peine maximale de 5 ans", avait estimé l'avocat général René Marchal en terminant son réquisitoire. Les jurés n'ont pas entendu ses dires puisque pour eux, elle avait des circonstancces atténuantes. Si elle a été reconnue coupable du meurtre de son compagnon, elle n'a pas écopé de la peine maximale. C'est pourquoi, après avoir passé 23 mois sous les barreaux, elle avait été libérée à l'issue de son procès. A sa sortie, elle avait été accueillie sous les acclamations de ses nombreux soutiens. Ils ont dénoncé les violences conjugales dont elle aurait été la cible.