Affaire Peng Shuai : les tournois féminins suspendus en Chine
L'Association des joueuses de tennis (WTA), principale organisation du tennis féminin professionnel, a annoncé mercredi la suspension des tournois en Chine, en raison de l'affaire Peng Shuai. La joueuse de tennis chinoise avait disparu quelques jours début novembre après avoir accusé un ancien haut responsable chinois de l'avoir violée.
On ne joue plus en Chine. Ainsi en a décidé, mercredi 1er décembre, la WTA. Dans un communiqué, signé de son président Steve Simon, l'association des joueuse de tennis, officialise la suspension des tournois WTA dans le pays. L'affaire Peng Shuai, qui a secoué le monde du sport début novembre, continue de faire du bruit.
"J'annonce la suspension immédiate de tous les tournois WTA en Chine, y compris Hong Kong. En bonne conscience, je ne vois pas comment je peux demander à nos athlètes de participer à des tournois quand Peng Shuai n'est pas autorisée à communiquer librement et a, semble-t-il, subi des pressions pour revenir sur ses allégations d'abus sexuels", indique Steve Simon.
Aucun tournoi WTA n'était prévu avant la fin de l'année et le calendrier 2022 n'a pas encore été publié.
Le 2 novembre, sur le réseau social chinois Weibo, Peng Shuai a accusé Zhang Gaoli, ancien premier vice-premier ministre, de viol. Le message de la joueuse de tennis de 35 ans a été rapidement censuré mais a eu le temps de faire le tour du monde. Dans la foulée, Peng Shuai n'a plus donné signe de vie pendant plusieurs jours. Sa disparition a suscité une vive inquiétude, et sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes avaient demandaient #WhereIsPengShuai (#OùEstPengShuai).
La WTA inquiète des risques encourus par toutes les joueuses et le staff
Finalement, la joueuse chinoise est réapparue dans de courtes vidéos publiées par des médias officiels de l'État chinois. Le 21 novembre, Thomas Bach, président du Comité international olympique, a assuré s'être entretenu au téléphone avec elle. Peng Shuai lui aurait confiée être "saine et sauve" dans son domicile de Pékin et vouloir "que sa vie privée soit respectée".
Ces déclarations n'ont pas convaincu la WTA. Le 27 novembre, une porte-parole de l'association relayait les craintes du président Steve Simon. Ce dernier disait rester "profondément inquiet concernant la liberté de Peng vis-à-vis de toute censure ou coercition" et affirmait "ne pas reprendre contact avec elle via email tant qu'il ne serait pas certain que ses réponses seraient personnelles et non celles de ses censeurs".
Ce 1er décembre, la WTA décide donc d'agir contre la Chine. "Au vu de la situation actuelle de l'affaire, je suis également très inquiet des risques que toutes nos joueuses et nos staffs prendraient si nous organisions des tournois en Chine en 2022", a indiqué Steve Simon.
La WTA assure qu'elle "fera tout son possible pour protéger ses joueuses. Parallèlement à nous, j'espère que les leaders du monde vont continuer à se manifester pour que la justice soit rendue à Peng, et toutes les femmes, quelles qu'en soient les conséquences financières."
Avec AFP