Affaire Péchier : pour l'avocat de parties civiles le fait que le procès soit repoussé est "terrible" pour les victimes
Affaire Péchier : pour l'avocat de parties civiles le fait que le procès soit repoussé est "terrible" pour les victimes
La justice soupçonne Frédéric Péchier de nouveaux cas d’empoisonnements de patients. L'ex-anesthésiste de Besançon est déjà mis en examen pour 24 empoisonnements volontaires, qu'il a toujours niés. Le procès est reporté le temps que l'ensemble des expertises soient rendues.
"C'est terrible", déclare mardi 27 septembre sur franceinfo maître Frédéric Berna, avocat de parties civiles dans l'affaire Péchier. De nouveaux décès sont imputés à l’anesthésistereculant ainsi la perspective d'un procès proche puisque le magistrat-instructeur attend désormais que l'ensemble des résultats des expertises en cours - attendues pour janvier 2023 - soient rendues pour entendre Frédéric Péchier et décider s'il sera mis en examen pour ces huit nouveaux cas.
"Il faut comprendre qu'il y a cinq ans, les premières parties civiles qui pensaient avoir été victimes d'un accident médical, ont été appelées pour être mises en cause en tant que victimes dans cette affaire criminelle, explique l'avocat. Depuis, elles vivent avec ça, avec un certain nombre de questions, elles souhaiteraient que ce dossier avance, passer à autre chose et surtout avoir des explications."
"Il y a des éléments très sérieux"
Concernant ces nouveaux cas, Frédéric Berna se dit à la fois surpris et pas surpris. Supris, parce que ce n'est pas ce que les parties civiles attendaient : "Nous attendions plutôt la fin des contre-expertises et la clôture de ce dossier." Et pas surpris "parce que nous savions pertinemment que, compte-tenu de l'ampleur des cas inexpliqués, il y avait certainement des cas d'empoisennement qui seraient non-élucidés." Il ajoute que "le docteur Péchier et sa défense ont demandé de multiples expertises et ce qui est intéressant c'est qu'elles ont permis de mettre à jour de nouveaux soupçons d'empoisonnement."
"Il y a des éléments très sérieux", affirme Frédéric Berna. Selon lui, "il faut arrêter la théorie du complot" autour de cette affaire. Frédéric Péchier "a parfaitement le droit de clamer son innocence [...] mais aujourd'hui, les éléments du dossier nous confortent dans l'idée que le docteur Péchier est forcément concerné par ces empoisonnements." Frédéric Berna déplore que le docteur mis en cause ait "toujours fait en sorte de ne pas s'expliquer" et attend désormais de pouvoir "créer ce débat judiciaire et entendre ses explications".
Le médecin anesthésiste Frédéric Péchier, déjà mis en examen à Besançon pour 24 empoisonnements qu'il a toujours niés, est soupçonné de huit nouveaux cas d'empoisonnement potentiels de patients à Besançon, dont quatre mortels, a annoncé mardi le procureur de la République Etienne Manteaux : "La juge d'instruction est donc désormais saisie d'un total de 32 cas d'empoisonnement potentiels, dont 13 mortels", survenus en cours d'opérations dans deux cliniques privées de Besançon entre 2008 et 2016, relève-t-il.