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Arts et People

Affaire Aurélien Pioger : une "punition collective" sordide qui tourne à l'horreur

Ce dimanche 25 septembre, RMC Story diffuse un numéro inédit de Faites entrer l'accusé. Au programme : le meurtre d'Aurélien Pioger, un vendangeur de 28 ans victime d'une très violente « punition collective ». Une victime d'un terrible acharnement. Le 19 octobre 2008, le corps d'Aurélien Pioger, 28 ans, est découvert pendu dans un appentis agricole sur la commune de Saint-Lambert-du-Lattay, dans le Maine-et-Loire. Son fourgon est stationné dans un champ. L'endroit, particulièrement isolé, est situé à 10 km du campement où il s'était installé avec d'autres travailleurs saisonniers. Alors que la thèse du suicide est avancée dans un premier temps, certains éléments interpellent les enquêteurs. Ces derniers découvrent des traces violacées sur le visage de la victime, et s'aperçoivent que ses deux pieds touchent le sol. Autant d'anomalies qui intriguent les gendarmes et finissent par les orienter vers l'hypothèse d'un meurtre déguisé. Selon plusieurs de ses collègues, Aurélien aurait d'abord été victime de graves violences. "Une rage collective s'est déversée sur ce garçon", avait résumé un avocat lors du procès. Sept personnes sur le banc des accusés Sept des camarades saisonniers d'Aurélien, âgés de 25 à 48 ans, ont en effet été jugés devant la cour d'assises d'Angers en mars 2013. Les principaux accusés devaient répondre des actes de "séquestration avec actes de torture et de barbarie" et de "meurtre". D'autres personnes, témoins  des violences, étaient quant à eux jugés pour non-empêchement de crime. L'instruction menée a permis de retracer la façon dont Aurélien Pioger s'est retrouvé être la cible d'une sorte de punition collective survenue après une soirée arrosée. Ce soir-là, le jeune homme aurait notamment eu une relation sexuelle avec l'une des filles du groupe dont le compagnon était absent. "Cela a été perçu par tous comme un viol, et cette communauté a décidé d'une correction", avait indiqué l'avocat du plus âgé des accusés. Aurélien aurait ainsi été victime de coups de poing, de pied, ainsi que de jets d'urine. Le jeune homme aurait subi son calvaire attaché sous une bâche, la nuit du vendredi et toute la journée du samedi. "Ils avaient le choix : le laisser vivre ou finir le travail" Un témoin de passage constant qu'Aurélien n'arrivait plus à bouger ni à ouvrir les yeux, aurait ensuite demandé à ce qu'il soit transporté à l'hôpital. Mais deux de ses bureaux, suivis par deux autres en voiture, auraient alors décidé d'emmener le jeune homme et son fourgon loin du camp. Selon l'accusation, Aurélien aurait ensuite été mis à mort et pendu, alors que la défense assurait qu'il aurait mis fin à ses jours. "Après les tortures, ils avaient le choix : le laisser vivre ou finir le travail", expliquait l'avocat des grands-parents d'Aurélien. Au terme du procès, un des accusés a finalement été condamné à 18 ans réclusion criminelle, et deux autres à 15 ans. Trente ans de réclusion avaient pourtant été requis contre les trois hommes. Aucun d'entre eux n'a été reconnu coupable du meurtre, faute d'éléments insuffisants pour imputer le crime à l'un d'entre eux. La fille du viticulteur, soupçonnée de complicité de meurtre, a pour sa part écopé  de 3 ans de prison dont 1 avec sursis. La jeune femme qui a averti le groupe qu'Aurélien était en plein ébat avec une autre jeune fille du groupe, et ainsi déclenché les violences perpétrées à son encontre, a également été condamnée à 3 ans de prison dont 1 avec sursis. enfin, deux autres hommes accusés pour non dénonciation ont été condamnés à une peine de deux ans avec sursis.

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