Accident de chasse : "On n’a pas à supporter que, durant six mois de l'année, cette minorité armée ait le droit d’imposer son loisir à tous les autres"
Accident de chasse : "On n’a pas à supporter que, durant six mois de l'année, cette minorité armée ait le droit d’imposer son loisir à tous les autres"
Après la mort samedi d'une randonneuse de 25 ans à la suite d'un accident de chasse, le porte-parole de la fondation Brigitte Bardot, qui oeuvre pour la protection des animaux, appelle à des mesures "fortes".
Christophe Marie, porte-parole et directeur adjoint de l'association de protection des animaux, revient sur franceinfo sur la mort d'une randonneuse de 25 ans, tuée par une balle perdue dans le Cantal, samedi 19 février.
franceinfo : Qu'attendez-vous après cet accident ?
Christophe Marie : Il faut une réponse politique parce que malheureusement la mort de cette jeune femme n'est pas un cas isolé. En 20 ans, les chasseurs ont tué plus de 400 personnes et blessé des milliers d'autres. On demande un encadrement beaucoup plus strict de la chasse et des jours sans chasse pour arriver à un meilleur partage de la nature.
Les Français se sentent-ils en danger pendant la chasse ?
On a fait un sondage l'année dernière qui montre que 71% des Français se disent en insécurité lorsqu'ils se promènent lors d'une période de chasse. C'est quelque chose qui s'amplifie. En 2009, 46% des Français se sentaient en sécurité contre 29% aujourd'hui. On demande aux candidats l'instauration de deux jours non chassés par semaine plus les périodes scolaires. Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon se sont positionnés. Nous allons dévoiler dans quelques jours un nouveau sondage réalisé en février dans lequel 83% des Français interrogés disent être favorables à l'instauration de deux jours non chassés par semaine plus les vacances scolaires.
Pensez-vous que le gouvernement puisse prendre des mesures importantes en pleine campagne électorale ?
Le poids des chasseurs est infiniment moindre que celui des défenseurs des animaux. Evidemment il y a eu une baisse du nombre d'accidents, mais il y a moins de chasseurs aujourd'hui qu'il y a 40 ans. On ne peut pas mener la politique qu'on menait sous Giscard parce que la situation n'est plus du tout la même. Notre rapport l'animal et à la nature est totalement différent. Il faut amener des mesures fortes. Emmanuel Macron a l'image de quelqu'un qui souhaitait la voix des chasseurs. Là, on sent que c'est plutôt de la droite à l'extrême droite que cette course aux voix se fait. Il faut arrêter de prétendre qu'on empêchera ce genre d'accident tant qu'on mettra des mineurs armés. On attend une réelle réponse du gouvernement.