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À l'approche du 14 juillet, le mystère reste entier sur les choix d'Emmanuel Macron

Alors que le président de la République avait donné rendez-vous le 14 juillet pour établir "un premier bilan" des "cent jours d'apaisement" qu'il avait lui-même décrété le 17 avril, le mystère reste entier sur ses intentions. Entre un remaniement gouvernemental, une interview ou une prise de parole, Emmanuel Macron entretient le flou. Emmanuel Macron et Élisabeth Borne, le 13 juillet 2022 au ministère des Armées, à Paris. Remaniement, prise de parole, interview ? L'Élysée a laissé planer le mystère, lundi 10 juillet, sur les intentions d'Emmanuel Macron à l'approche du 14-Juillet, alors même que le chef de l'État est attendu sur sa réponse aux émeutes et sur son "bilan" des "cent jours" censés relancer son quinquennat. "Rien n'est figé, rien n'est décidé, tout peut bouger à tout moment", a dit la présidence à des journalistes, avant d'ajouter ce truisme, sur un ton plus énigmatique encore : "On ne peut qu'ignorer ce qui n'est pas". L'hypothèse d'un entretien télévisé vendredi pour la Fête nationale, qui tenait encore la corde la semaine dernière, semble désormais moins certaine, voire en passe d'être écartée. Une allocution solennelle est, elle, carrément exclue par l'entourage présidentiel, qui se borne à assurer qu'il reviendra devant les Français "avant la pause estivale". Le 17 avril, en décrétant "cent jours d'apaisement" et "d'action" pour clore la crise des retraites qui avait plombé le début de son second quinquennat, le président avait pourtant donné rendez-vous le 14 juillet pour "un premier bilan". La mort du jeune Nahel, tué le 27 juin par un policier lors d'un contrôle routier, et les nuits de violences urbaines consécutives ont accru l'attente : s'il a été constamment à la manœuvre, Emmanuel Macron ne s'est pas adressé directement aux Français. Le 14-Juillet devait donc lui permettre de préciser le cap qu'il entend donner à la suite de son mandat. Ne pas s'exprimer serait "baroque", estime un cadre du camp présidentiel. "Lunaire", renchérit un conseiller de l'exécutif. Élisabeth Borne tente de reprendre la main Dans l'entourage d’Emmanuel Macron, on estime que "la promesse des cent jours d'action a été en très grande partie tenue", avec un président de retour au contact des Français pour lancer des chantiers importants, comme la réforme du bac professionnel et les mesures destinée à revitaliser l'industrie hexagonale tout en la verdissant. "On prédisait qu'après les retraites, l'exécutif serait entravé et que le Parlement serait bloqué. Force est de constater que ce n'est pas le cas", ajoute-t-on. Pour l'heure, c'est Élisabeth Borne qui a fait publiquement le bilan des "cent jours". "Nous avons délivré", a affirmé la Première ministre dans un entretien au journal Le Parisien Dimanche – comme pour confirmer, avec cet anglicisme vantant les résultats obtenus, l'image "techno" qui lui colle à la peau. Cette interview, et le rendez-vous qu'elle a donné mercredi aux syndicats et au patronat pour fixer l'agenda social des prochains mois, pourraient apparaître comme autant de signes d'une cheffe de gouvernement confortée à son poste. Pourtant, en macronie, personne ne se hasarde à tirer une telle conclusion, y compris ceux qui, il y a quinze jours, étaient certains qu’Élisabeth Borne avait gagné un nouveau sursis. La piste Darmanin à Matignon Car en fin de semaine dernière, la machine à rumeurs s'était à nouveau emballée, prédisant un remaniement imminent durant le week-end. Un ministre important reconnaît même qu'il s'attendait vendredi à un changement à Matignon. Et puis le week-end est passé... et rien de tel ne s'est concrétisé. "Les entourages et les différents cercles poussent leur thèse sans savoir ce qui va vraiment se passer", décrypte une conseillère de l'exécutif. Traduction d'un cadre macroniste : certains proches d'Emmanuel Macron continuent de pousser avec insistance pour remplacer Élisabeth Borne par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin – a fortiori après les émeutes – et donner la priorité au rétablissement de l'ordre. Cette semaine, l'agenda du chef de l'État est bien rempli. Il sera jusqu'à mercredi soir en Lituanie pour le sommet de l'Otan. Jeudi, il présidera un Conseil des ministres, s'exprimera à l'hôtel de Brienne pour la traditionnelle réception du ministère des Armées avant la Fête nationale, et accueillera jusqu'à vendredi le Premier ministre indien Narendra Modi, son invité d'honneur au défilé militaire du 14-Juillet. Ces engagements repoussent un remaniement, que beaucoup autour de lui continuent de juger incontournable pour évincer les maillons faibles, au week-end prochain au plus tôt. L'option d'une démission, à ce moment-là, d’Élisabeth Borne, qui serait aussitôt renommée par Emmanuel Macron pour former une nouvelle équipe, circulait en interne, sans pour autant être garantie. "Il faut savoir refermer cette page, que chacun soit fixé sur la suite", soupire un ministre sur la sellette. Avec AFP

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