VIDEO. A Marseille, dans les taudis du centre-ville
En novembre 2018, l'effondrement d'un immeuble de la rue d’Aubagne à Marseille a fait 8 morts et provoqué une crise politique. Que s'est-il passé depuis ? Arrêtés de péril, évacuations et propriétaires poursuivis par la justice... la nouvelle municipalité a fait du logement sa priorité.
En novembre 2018, l'effondrement d'un immeuble de la rue d’Aubagne à Marseille a fait 8 morts et provoqué une crise politique. Que s'est-il passé depuis ? Plus de 500 immeubles ont fait l'objet d'un arrêté de péril, 5 000 personnes ont été évacuées et relogées à l'hôtel.
La justice s’est mise à poursuivre les propriétaires, comme cet ostéopathe qui va bientôt être jugé : la toiture de l'un de ses immeubles est tombée dans un appartement, entraînant l'évacuation de tous les locataires.
Un habitant sur huit vit dans des conditions indignes
La nouvelle municipalité a fait du logement sa priorité, dans une ville où 1 habitant sur 8 vit dans des conditions indignes. Car beaucoup d'immeubles du centre-ville marseillais abritent encore des taudis, insalubres ou dangereux. Et faute de logements sociaux, les habitants les plus modestes ne trouvent rien d’autre : comme Abdallah, qui multiplie les démarches depuis quatre ans pour quitter l’appartement aux murs mouillés, infesté de souris et de rats, dans lequel il élève ses deux fillettes. Sa propriétaire le trouve "bien exigeant"...
Un reportage de Nathalie Sapéna, Frédéric Bazille et Karim Anette diffusé dans "Envoyé spécial" le 17 juin 2021.
> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".
Parmi nos sources
- On peut consulter les arrêtés de péril pris par la mairie de Marseille.
- En 2015, trois ans avant le drame de la rue d’Aubagne, le rapport Nicol dressait un état des lieux visionnaire de la situation du logement à Marseille. Ce rapport fait référence.
- Sur la pauvreté à Marseille, on peut consulter les chiffres de l’Insee (ils datent de 2013) qui classent le quartier de la Belle de Mai comme le plus pauvre de France, et un rapport d’Action contre la faim de décembre 2020.
- On peut consulter la Charte pour un relogement digne, négociée entre la mairie de Marseille et les collectifs de défense, qui encadre le relogement des personnes évacuées à la suite d’un arrêté de péril. Cette charte est une avancée par rapport à la loi sur la prise en charge des locataires évacués. Elle pourrait servir de modèle pour faire évoluer la loi ou les pratiques dans d’autres villes.
- Pour avoir plus de détails sur l’affaire de Karima, logée et employée au noir par David B., il faut lire Marsactu, un journal local d’investigation qui a révélé l’affaire et contribué à ce que la justice se penche sur ses méthodes : "Le marchand de sommeil pour touristes est aussi accusé de tordre le droit du travail", "Ecroué pour avoir loué un appart en péril à des touristes, David B. est un habitué du genre", "Déjà multi mis en examen, David B. louait à nouveau un appartement en péril".
Liste non exhaustive.