Val-d'Oise : plus de 2 000 personnes rendent hommage à Alisha, lors d'une marche blanche à Argenteuil
Plus de 2 000 personnes ont rendu un vibrant hommage, dimanche 14 mars à Argenteuil (Val-d'Oise), à Alisha, l'adolescente de 14 ans morte noyée dans la Seine après avoir été violemment frappée par deux camarades. Sur le parcours de la marche, les slogans "Non au revenge porn", "stop au harcèlement", "justice pour Alisha" tapissaient les murs de la ville. Avant le meurtre, la jeune fille avait en effet été harcelée par ses agresseurs, âgés de 15 ans, sur le réseau social Snapchat, selon les enquêteurs.
De nombreux adolescents, accompagnés pour certains de leurs parents, se sont donné rendez-vous dimanche devant l'établissement où était scolarisée Alisha, point de départ de la marche blanche. Tour à tour, ils ont déposé des bouquets de fleurs et des petits mots devant le lycée privé professionnel Cognacq-Jay. Des roses blanches jonchaient le sol.
"C'est une fille formidable"
La mère d'Alisha s'est recueillie, bouleversée. Alisha se rêvait "expert comptable", a-t-elle confié. "Elle était très sérieuse à l'école, une bonne élève. C'est une fille formidable, serviable, en plus d'être ma meilleure amie." Un portrait géant de l'adolescente a accompagné la marche, à laquelle participaient de nombreux élus dont la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.
Alisha a été la victime d'un guet-apens tendu par ses deux camarades le 8 mars, dans l'après-midi, sous le viaduc de l'autoroute A15, selon les premiers éléments de l'enquête révélés par le procureur de Pontoise. Dans ce lieu à l'écart des habitations, elle aurait été brutalement frappée puis jetée dans le fleuve, encore consciente. Deux camarades de classe, un garçon et une fille, ont été mis en examen pour assassinat et placés jeudi en détention provisoire.
Les relations au sein du trio scolarisé en troisième, "amis au début", s'étaient dégradées, selon le parquet. Les choses s'étaient envenimées au point que leur lycée avait temporairement exclu les deux suspects pour le harcèlement de la victime. Alisha avait vu son téléphone piraté et des photos d'elle en sous-vêtements diffusées sur Snapchat. Les deux mis en examen devaient passer en conseil de discipline le lendemain du drame.