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Vaccination en France : ils disent non aux injonctions et aux injections

La campagne de vaccination contre le Covid-19 est menée tambour battant depuis le 31 mai en France, auprès de tous les majeurs et s’étendra aux adolescents de 12 ans à 18 ans à compter du 15 juin. Si les autorités se réjouissent de cette accélération, plus de 40 % des Français ne pensent pas se faire vacciner. Témoignages. Ils sont majeurs et non vaccinés... contre le Covid-19. Par idéologie, peur ou manque d’information, ils refusent de s’y soumettre. Si la campagne de vaccination est officiellement ouverte en France depuis le 31 mai à toutes les personnes de 18 ans et plus, une partie de la population ne compte pas se rendre dans les centres dédiés à l'opération. Ces réfractaires ne sont pas des cas isolés. Selon un sondage OpinionWay réalisé du 3 au 11 mai pour le journal Le Monde, 20 % des Français de plus de 18 ans refusent de se faire vacciner, et 13 % se disent toujours indécis. L'agence Santé publique France dispose de données plus édifiantes : d'après une étude publiée le 7 mai dernier et réalisée auprès de personnes qui n'ont pas encore été vaccinées, 44 % affirment ne pas vouloir le faire. Cinq femmes – elles sont majoritaires à s’y opposer, à 69 % contre 54 % chez les hommes -, ont accepté de livrer sur France 24 les raisons de ce refus.    >> À lire : Covid-19 : en France, la crainte d'un plafond dans la vaccination Patricia, une Gilet jaune contre la "cochonnerie" des labos Patricia, 59 ans, est agent de service hospitalier dans un centre pour handicapés  près de Cambrai, dans le nord de la France. Elle l’assure : elle n’ira pas se faire vacciner. "Même si mon employeur m’y oblige parce que je travaille dans une structure collective, je refuserai. Et tant pis si je dois être licenciée", explique la quinquagénaire pugnace. D’abord parce que les médicaments et la vaccination, ce n'est pas trop son truc. Ensuite, l’affaire du Levothyrox et de son changement de formule, dont elle a été victime, a définitivement entamé sa confiance dans la médecine et les traitements. "Il y a beaucoup de mensonges autour du Covid-19. Il faut en moyenne huit ans pour faire un vaccin. Celui qu'on me propose est en expérimentation jusqu’à 2023. Comment peut-on avoir confiance avec si peu de recul ? On nous cache sans doute beaucoup de choses ! Ce qui est sûr, c’est que je refuse de jouer les cobayes pour enrichir des laboratoires pharmaceutiques". Et tant pis si les autorités assurent que les vaccins ont été disponibles en un temps record grâce aux budgets exceptionnels alloués et aux procédures accélérées.  Sa défiance vis-à-vis de la société a elle aussi grandi au fil du temps. Engagée pacifiquement au sein du mouvement des Gilets jaunes en 2018, Patricia a perdu confiance dans les médias. "J'ai manifesté pour l'avenir de nos enfants, pour les personnes âgées, pour les soignants. Et quand j'ai vu à la télévision tout le mal qu’on pouvait dire sur le mouvement et que l’on faisait presque passer les CRS pour des anges, j'ai compris que les médias disaient ce qu'on leur disait de dire et pas forcément la vérité ! C'est la même chose pour le Covid", estime-t-elle. Reste que la vaccination a eu raison des bonnes relations dans sa famille. Autour d’elle, beaucoup de ses proches ont reçu leur première dose. Elle n’a notamment pas réussi à dissuader sa fille de 29 ans, diabétique. "Il faut dire qu’elle a un caractère bien trempé. Mais s’il lui arrive quelque chose, je m’en voudrai à vie." Son discours antivaccin a fait mouche auprès de ses parents. Après avoir obtenu des rendez-vous de vaccination, ces derniers se sont finalement rétractés, convaincus par ses arguments. Un changement de décision qui a révolté les trois frères de Patricia, tous vaccinés. Vent debout, la fratrie l’accuse désormais d’avoir manipulé les deux personnes âgées. Patricia pense au contraire leur avoir fait éviter le pire : “Les effets indésirables du vaccin sont pires que la maladie”. Elle va même plus loin : “Le vaccin va très probablement créer de nouvelles maladies. Pourquoi les laboratoires ont-ils refusé toute responsabilité s'il arrivait de graves effets secondaires d'ici quelques années ? C'est parce qu'ils ignorent eux-mêmes les effets à long terme de leur cochonnerie".  Élodie, 38 ans, ne voit pas l’intérêt du vaccin quand on est jeune et en bonne santé  Pas de méfiance à l’égard des autorités, juste l’envie de faire confiance à la nature. Élodie, hôtesse de l’air de 39 ans habitant près de Nantes, souhaite disposer de son corps comme elle l’entend. Contaminée par le Covid-19 en octobre, ses symptômes se sont limités à des maux de tête, une perte du goût et de l’odorat. Également touché par le virus, son compagnon a été moins épargné. Hospitalisé durant 15 jours, il a choisi de se faire vacciner. Tout comme ses parents. "Je comprends que les personnes vulnérables se fassent vacciner mais dans mon cas, je suis en bonne santé, mon corps s’est fabriqué des anticorps, je participe de cette manière à l’immunité collective. Donc je ne vois pas l’utilité de me faire vacciner, surtout que l’on peut transmettre le virus même en étant vacciné".  Élodie considère avant tout le vaccin comme un remède pour lutter contre le désengorgement des urgences. Pour le reste, “ce n’est pas grave si le Covid est toujours là. Qu’il circule !" L'hôtesse de l'air continue tout de même d’observer les gestes barrières : son métier de personnel navigant au contact de passagers dans un espace confiné ne lui laisse guère le choix. Pour l’instant, la direction de sa compagnie aérienne n’a rien imposé en matière de vaccination. “Rien de plus que quelques encouragements et un discours positif sur le sujet”. Mais elle le sait, si la vaccination des employés devient obligatoire, comme c’est déjà le cas pour les passagers qui veulent se rendre dans certaines destinations, elle s’y soumettra. Certains de ses collègues pourraient se montrer plus récalcitrants. "Plusieurs d’entre eux ont déjà demandé des contacts de médecins qui accepteraient de délivrer un faux certificat sans faire d’injection”. Une chose est sûre, Élodie pourrait se montrer plus offensive si on lui demande de faire vacciner ses deux enfantsde deux et six ans. "Ils n’ont quasiment aucun symptôme, je n’en vois pas l’intérêt.Un vaccin reste un geste intrusif, ça n’est pas sans risque. Ça n’est pas rien".   Anne refuse d’entrer dans la logique de "Bigpharma" Anne, qui vit à Lourdes, l’avoue sans ambages : "On dit que je suis complotiste. Moi, je ne me perçois pas comme ça puisque j’ai le sentiment, au contraire, de voir la vérité que certains préfèrent ignorer", confie à France 24 la quinquagénaire, de sa voix douce teintée d’accent du Sud-Ouest. Pour s’informer sur la vaccination, elle s’est détournée des médias traditionnels au profit des réseaux sociaux comme Twitter, Facebook, Instagram, Telegram. Elle aime aussi regarder Cnews. "Je filtre les informations car il y a aussi des thèses farfelues sur les réseaux sociaux. En recoupant mes sources, je parviens ainsi à m’informer sur le sujet".  Dans son entourage, elle n’est pas la seule à refuser le vaccin : son mari et ses deux enfants trentenaires ne veulent pas non plus en entendre parler. "Je n’ai aucune confiance dans ce gouvernement ni dans ce système dirigé par Bigpharma, qui nous empoisonne pour pouvoir nous vendre des médicaments et des vaccins." De nature sceptique, les affaires liées au vaccin contre l’hépatite B ont sérieusement érodé la maigre confiance qu’elle nourrissait à l’égard de la médecine. "Des proches sont tombés gravement malades après avoir été vaccinés. Depuis, je me méfie davantage du corps médical et des médicaments. J’ai d’ailleurs une confiance très limitée en mon médecin traitant". Elle classe d’ailleurs les praticiens en deux catégories : ceux qui sont obtus et ceux qui sont vendus à la solde des laboratoires. Une poignée de soignants trouve tout de même grâce aux yeux d’Anne, comme le professeur Raoult et quelques médecins incrédules. L’ancienne sarkozyste, qui a rejoint depuis peu les rangs du Rassemblement national, sait que Marine Le Pen est favorable au vaccin et ne l’aurait pas non plus refusé si elle était au pouvoir, mais elle pense qu’elle aurait davantage écouté des personnalités comme Didier Raoult. Ce dernier "a été volontairement écarté car le gouvernement refuse de nous soigner. Il s’est rendu coupable de crimes car je ne crois pas à autant d’incompétence. Le Covid a tout simplement été fabriqué par l’Homme pour vendre des vaccins." >> Campagne anti-vaccin en France : des influenceurs payés pour dénigrer le vaccin Pfizer ? Meliça n'acceptera que le vaccin de l'Institut Pasteur   À 56 ans, Meliça n’est pas du genre à mâcher ses mots. Gardienne d’un immeuble de la rue Legendre, dans le 17e arrondissement de Paris, elle refuse catégoriquement de se plier aux vaccins actuellement proposés par les autorités françaises. Pourtant, l’employée appartient à la catégorie des personnes fragiles. Atteinte d’un cancer du sein depuis 2017, elle a en outre récemment subi une grave infection à la jambe. "Vous savez, vous, ce qu’il y a dans ces vaccins ? Moi, je ne sais pas, et quand je demande à mon médecin traitant ou à mon oncologue, ils sont tout aussi incapables de me répondre", assène celle qui assume toujours les tâches quotidiennes des 34 résidents de l’immeuble. Pourtant, la concierge n’est pas une antivaccin. Bien au contraire. "Je suis née en Serbie et j’ai toujours fait les vaccins obligatoires. Des vaccins des laboratoires Pasteur en qui j’ai une entière confiance. Donc je ne compte pas changer mes habitudes. J’attendrai que le vaccin français sorte pour recevoir mes injections." Dans l’attente d’une hypothétique solution tricolore, Meliça continue de travailler pour tromper sa fatigue. "Personne ne me reproche quoi que ce soit au sein de l’immeuble, pas même de ne pas me faire vacciner. Mes locataires sont gentils. On est comme une grande famille", assure la Parisienne. Sans vaccin, elle avoue ne pas être gênée au quotidien pour exercer son travail, sortir au restaurant, ni même pour voyager. "Je me suis rendue récemment en Serbie pour voir ma famille, on ne m’a rien demandé”. Rompue aux gestes barrières, elle continue aussi de se soumettre régulièrement aux tests PCR.   Meliça regrette tout de même le faible choix vaccinal de la France. "En Serbie, on peut choisir entre quatre vaccins : le Spoutnik, le Sinopharm, l’AstraZeneca et le Pfizer. Ma mère de 73 ans qui y vit a pu bénéficier du vaccin chinois réputé plus doux. Mais en ce qui me concerne, je préfère attendre, ça ne me fait pas peur de vivre avec le Covid, je suis une battante."  Pour Élisabeth, "ne pas se faire vacciner est devenu tabou" Élisabeth a quitté la vie parisienne depuis 22 ans pour s'établir dans la Creuse. Victime du scandale du Levothyrox, elle privilégie depuis les médecines douces aux traitements traditionnels dont elle se méfie. L’ancienne professeure de stretching, yoga et fitness n’a pas peur de contracter le Covid, "pas plus que d’attraper la grippe". D’ailleurs, "nous avons eu peu de cas dans la Creuse. Mais les dirigeants parisiens qui nous gouvernent ont pris les mêmes mesures sur l’ensemble du territoire alors que les conditions ne sont pas les mêmes". Raison pour laquelle cette femme de 55 ans refuse de porter son masque dans les rues des villages. "Je ne le porte que dans les boutiques car je ne veux pas mettre le commerçant dans l’embarras." À chacune de ses sorties, la Creusoise d’adoption constate que la vaccination est invariablement dans toutes les bouches. "Certains commerçants, pour conserver leur clientèle, n’osent pas avouer qu’ils ne veulent pas se faire vacciner, c’est devenu un vrai tabou. Soit les non-vaccinés n’en parlent pas, soit ils mentent".   Élisabeth nourrit de plus en plus le sentiment d’être entrée dans une dictature sanitaire. Elle espère donc relancer sur l’initiative des Bracelets bleus, un mouvement contestataire lancé il y a moins de deux mois sur les réseaux sociaux. "Je ne me rends plus au cinéma, je ne fréquente pas les stades, ni même les salles de concert. Je ne voyage plus et  je ne veux pas qu’on m’oblige à me faire vacciner pour vivre normalement. Nous devons rester libres. Surtout quand on a aucun recul sur un vaccin". Élisabeth pourrait cependant changer d’avis, à une seule condition : si l’une de ses deux filles était amenée à vivre à l’étranger. Pour le reste, il n’en pas question. Elle reste farouchement opposée au vaccin, bracelet bleu levé vers le ciel.    

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