Un jeune homme porté disparu en Isère depuis 1961 identifié soixante ans après
Repêché en 2010 au fond du lac de Paladru (Isère), le corps d'un jeune homme décédé en 1961 a enfin pu être identifié.
Il était appelé le squelette du Lac Bleu. Onze ans après avoir repêché les ossements d'un homme décédé en 1961 dans le lac de Paladru, en Isère, les enquêteurs de la gendarmerie sont enfin parvenus à l'identifier, révèle Le Dauphiné Libéré. En 2010, le corps repêché avait été confié aux experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Des analyses avaient alors placé la date du décès entre 1955 et 1963, et avaient permis d'estimer que la victime était âgée de 18 à 27 ans au moment de sa mort, et mesurait environ 1,70m.
Malheureusement, ces seules informations n'avaient pas permis aux enquêteurs d'identifier précisément les ossements découverts. Ainsi, en 2016, le procureur de la République de Bourgoin-Jallieu avait déclaré forfait en annonçant la clôture du dossier. C'était sans compter sur les souvenirs d'une sœur endeuillée, qui a permis aux enquêteurs de relancer l'enquête. Au cours de l'été 2021, les gendarmes reçoivent un appel d'une septuagénaire originaire de Fontaine, dans l'Isère. D'origine algérienne, celle-ci explique avoir perdu son frère, alors âgé de 17 ans, dans le courant de l'année 1961. À sa connaissance, le jeune homme s'était noyé dans le lac de Paladru alors qu'il se promenait en barque avec un ami.
"Je suis contente de savoir la vérité. De pouvoir enfin me recueillir"
Après comparaison de l'ADN prélevée sur les ossements à celui de la septuagénaire, les enquêteurs sont formels : le squelette du Lac Bleu est celui du frère de la vieille femme. Issu d'une fratrie de six enfants, le jeune homme avait quitté l'Algérie au début des années 1960 pour entretenir sa famille restée au pays, alors en guerre avec la France. "Ça faisait trop longtemps qu'on ne savait pas. Je suis contente de savoir la vérité. De pouvoir enfin me recueillir", confie la sœur de la victime au Dauphiné Libéré."Il a disparu si jeune, que je ne l'ai pas connu. Mais son nom revient souvent dans les discussions de ma mère", affirme son neveu. Inhumé sous X en 2016 au cimetière de Charavines, le corps du jeune homme a été rendu à sa famille, qui peut désormais se recueillir sur sa tombe après 60 longues années d'attente.
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